Nous pourrions jouir d'une grande paix si nous ne voulions pas nous mêler de ce que disent et de ce que font les autres, et de ce qui ne nous regarde pas. Comment demeurer longtemps en paix quand on se mêle des affaires d'autrui, quand on cherche des occupations au-dehors, quand on ne se recueille que très peu ou très rarement ?
[...] nous sommes trop envahis par nos désirs ; nous nous soucions trop de ce qui passe... Il est rare que nous venions à bout d'un seul défaut ; le souci du progrès quotidien ne nous enflamme pas, et ainsi, nous restons froids ou tièdes.
Si nous étions parfaitement morts à nous-mêmes, sans nos préoccupations intérieures, nous aussi nous pourrions goûter les choses divines, avoir quelque expérience de contemplation. Le plus grand obstacle, l'unique obstacle, c'est que nous sommes trop attachés à nos passions et nos désirs pour entrer dans la voie parfaite des saints.
Quand il nous arrive la moindre contrariété, nous nous laissons trop vite abattre et nous nous tournons vers les consolations humaines. Si nous nous efforcions, comme des hommes vaillants, de tenir ferme dans le combat, nous recevrions certainement le secours de Dieu car il est toujours prêt à aider ceux qui luttent en comptant sur sa grâce...
Oh! Si tu savais quelle paix viendrait ainsi en toi, quelle joie rayonnerait sur les autres, combien serais-tu plus soucieux de ton avancement spirituel.
Imitation de Jésus Christ, traité spirituel du 15ème siècle
Livre 1, ch.11