Il peut donc y avoir en DIEU une douleur, il y a en DIEU une douleur autant qu'il y a en DIEU un amour.
Non pas une douleur qui le défait, qui le prive de quelque chose, mais cette douleur d'identification avec l'être aimé, au point qu'il faut dire que tout ce qui atteint l'âme, l'agonie, la douleur, la maladie, la misère, la solitude, le désespoir, le péché, tout cela DIEU le porte, pour nous, en nous, avant nous, plus que nous, comme une mère frappée par tous les états de son fils, parce qu'elle s'identifie totalement avec lui.
Il serait inconcevable que nous crussions à l'amour de DIEU pour nous, que nous crussions qu'il est vraiment celui qui veut notre bonheur et notre joie, sans que nous crussions qu'il est aussi le grand compatissant, et le premier frappé par tout ce qui peut nous atteindre.
C'est pourquoi j'enrage quand on dit ; «DIEU permet le mal». Mais non, DIEU ne permet jamais le mal, il en souffre, il en meurt, il en est le premier frappé et, s'il y a un mal, c'est parce que DIEU en est d'abord la victime.
Maurice Zundel