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La spiritualité de Jean Sulivan
"Prier c'est avouer que l'on a faim." Jean Sulivan décrit le sens de la prière comme un état de dépendance. En latin, prier se dit "precare" : rester dans une précarité substantielle. Béatrice Soltner reçoit Joseph Thomas.
Dans le cadre de l'année Sulivan un colloque a lieu les 16 et 17 mars 2013 prochain à l'abbaye de Saint-Jacut-de-la-mer, dans les côtes d'Armor. (informations au 02 97 74 47 92)
"Le christianisme est devenu tristement raisonnable." Ce Breton qui a perçu dans l'enseignement du catéchisme de son temps un certain dogmatisme, plaide pour que chacun vive ce manque fondamental dans la prière, au lieu de vouloir tout combler et donner des définitions exactes au divin.
Dans les 30 ouvrages qu'il a produit au cours des 15 dernières années de sa vie, Jean Sulivan livre un parcours à la frontière de l'existence intime. Il y dévoile quelqu'un qui se cherche, qui écrit, qui éprouve, se libère et atteint une vie réconciliée. Jean Sulivan est celui qui comprend l'urgence de la vie, la certitude de pouvoir avancer dans une allégresse simple et vitale. Il est resté jusqu'au bout proche des éléments, fidèle à son tempérament concret. "L'invisible est dans le sensible."
Plutôt que de s'appuyer sur un édifice métaphysique, il plonge dans la rencontre avec un Dieu désarmé, pauvre, qui ne vient plus contrer la recherche de liberté au sens de l'athéisme contemporain. Ce Dieu pauvre vient susciter la liberté. Jean Sulivan appartient à cette génération qui ressent les pesanteurs de l'extérieur, qui ont ligoté les consciences et la créativité. "Il faudrait que l'Eglise devienne ce qu'elle est vraiment, une demeure de pauvres." Quand on a cru qu'il suffisait de construire un édifice méraphysique appuyé sur des concepts, on s'est selui lui trompé de Dieu.
Il y a une présence de la croix comme étant ce qui vient interpeller la rationalité et figer la folie de Dieu au coeur de la raison. Dans ce coeur-là, recevoir les renversement de nos certitudes, non pas pour quitter toute croyance mais pour rencontrer le coeur de la croyance, cet abaissement de Dieu qui nous invite à nous lever en liberté.
Radicalement prêtre, Jean Sulivan laisse à travers ses écrits un cheminement personnel, un parcours d'intériorisation qui peut désarçonner ceux qui cherchent des réponses précises. Mais qui peut aider ceux qui s'interrogent. Il accompagne tous ceux qui se cherchent, qui cherchent une liberté, un Dieu d'interpellation dans le présent de nos vies. Il parle d'une difficile naissance à soi-même, d'une requête contemporaine comme une liberté qui se lève en souverainté.
Dans sa rencontre avec Nietzsche ou Kierkegaard, il se sent invité vers une vérité beaucoup plus intime. "Ecouter les personnes athées, qui ont quelque chose à dire aux chrétiens." Tendre l'oreille vers la culture contemporaine, pleine d'interrogations, est à l'image de la pauvreté de l'homme et de sa grandeur.
Ce défit du dogmatisme ancien l'a amené à réinventer une voix de l'intériorité, ce lieu où l'on est soi-même, dans l'invention du présent avec Dieu. Jean Sulivan est l'un des représentants de ce christianisme mystique d'intériorité simple et de liberté. Où il s'agit de vivre sa vie dans une royauté intérieure, non dans la toute puissance, mais dans un consentement à la fragilité et l'incertitude.
Les invités
Joseph THOMAS, auteur de Prier 15 jours avec Jean Sulivan
Bibliographie
Joseph Thomas - Prier 15 jours avec Jean Sulivan (Nouvelle Cité)
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