Peut-être devons-nous dire adieu à l’idée d’une Eglise rassemblant tous les peuples. Il est possible que nous soyons au seuil d’une nouvelle ère constituée tout autrement, de l’histoire de l’Eglise où le christianisme existera plutôt sous le signe du grain de sénevé, en petits groupes apparemment sans importance, mais qui vivent intensément pour lutter contre le mal et implantent le bien dans le monde, qui ouvrent la porte à Dieu…
C’est sûr, il n’y a pas de retour massif au christianisme, pas de tournant historique de paradigmes ni de volte-face. Pourtant il y a une présence de la foi qui se manifeste avec force, qui anime de nouveau les hommes et leur donne dynamisme et joie, une présence de la foi, donc, qui a un sens pour le monde …
L’Eglise prendra d’autres formes. Elle ressemblera moins aux grandes sociétés, elle sera davantage l’Eglise des minorités, elle se perpétuera dans de petits cercles vivants, où des gens convaincus et croyants agiront selon leur foi. Mais c’est précisément ainsi qu’elle deviendra, comme le dit la Bible, « le sel de la terre »…
Pour cela l’Eglise a besoin d’une part de flexibilité, afin de pouvoir accepter les changements d’idées et de règles qui surviennent dans la société, et pour se détacher des interdépendances où elle existait jusqu’alors. D’autre part, elle a d’autant plus besoin de fidélité pour préserver ce qui fait de l’homme un être humain, ce qui le fait survivre, ce qui préserve sa dignité.
Cardinal RATZINGER
Cité dans « Le sel de la terre- le christianisme et l’Eglise catholique au seuil du 3è millénaire. Entretiens avec Peter Seewald. » CERF 1997.
Si vous souhaitez recevoir chaque jour un texte spirituel choisi par le diacre Marc abonnez-vous à son blogue
http://ann.over-blog.com/blog-newsletter.php?ref=120238