En Occident, depuis Kant… la religion… connaît de graves difficultés. Je suis convaincu qu’il en est ainsi précisément parce qu’elle a tenté de faire avec l’œil du mental ce qui ne peut se faire qu’avec l’œil de la contemplation.

Le mental ne pouvant fournir effectivement les biens métaphysiques qu’il prétendait avec force pouvoir fournir, quelqu’un, un jour, devait tirer la sonnette d’alarme et réclamer une preuve réelle.

C’est ce qu’a fait Kant, et logiquement, la métaphysique sous sa forme traditionnelle s’est écroulée.

Ni l’empirisme des sens, ni la raison pure, ni la raison pratique, ni aucune combinaison des trois, n’est capable de voir le royaume de l’Esprit…

[Mais] la religion [peut] retrouver son mandat qui n’est ni sensoriel, ni mythique, ni mental mais, en fin de compte, contemplatif.

Le grand message secret des mystiques expérimentaux du monde entier, c’est qu’au moyen de l’œil de la contemplation, il est possible de voir l’Esprit.

Avec l’œil de la contemplation, Dieu est visible.

Avec l’œil de la contemplation, l’Univers intérieur se déploie dans tout son éclat.

Et dans tous les cas, l’œil avec lequel on voit Dieu est le même que celui avec lequel Dieu nous voit : c’est l’œil de la contemplation.

Ken Wilber, The Marriage of Sense And Soul: Integrating Science And Religion, New York, Random House, 1998, p. 173-174.

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