L'homme qui était mort entendit le bourdonnement sourd de leur bavardage.
Alors, comme le vent se levait, froid, ils passèrent les uns après les autres sous le porche.
C'était la vie à petites journées, la vie des petites gens et l'homme qui était mort se dit en lui-même:
"Si nous ne le transposons pas dans la grande journée, et si nous n'élargissons pas la petite vie au cercle de la grande vie, tout n'est que désastre".
« L'Homme qui était mort », de D. H. Lawrence (1885-1930) Gallimard
Lawrence se savait-il mourant ? Avec ce texte publié l'année de sa mort, cet écrivain voyageur qui s'était acquis une réputation sulfureuse avec « L'Amant de lady Chatterley » (1928) crée soudain un héros sans nom qui emprunte beaucoup à la figure du Christ ressuscité. Ce récit d'une simplicité biblique nous montre tout le relief de chaque chose vivante, comme pour nous permettre de sanctifier cette vie que nous vivons trop vite. Loin d'être le pornographe dont on s'est moqué, Lawrence montre avec humilité et poésie combien l'amour et la contemplation de la vie rejoignent la prière.
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