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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 23:05

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Gorze, décembre 2013

Chers Amis,

Lors d’un pèlerinage à Bethléem, autrefois, je fus tout à coup suffoqué de voir un petit enfant dans les bras de sa mère qui plongeait son regard dans le mien.... Un petit enfant ! J'ai eu un véritable choc à cet endroit et je me suis dit : Celui qui a créé les splendeurs de l'univers, cette création inouïe, a eu ce regard d'enfant, semblable à cet enfant que portait cette mère.

Je crois que c'est très différent de savoir une chose, même de la chanter, et d'en faire l'expérience. En ce petit lieu (Bethléem était une minuscule bourgade), l'absolu s'est fait l'un des nôtres. L'image du Dieu invisible, Celui qui est engendré au-delà de tous les siècles est devenu Homme ; Lui, le Logos. Et en devenant Homme, Il s'est glissé sous ma peau. Où cherchons-nous Dieu ? Tout le monde cherche ! Mais où cherchent-ils ? Il s'est glissé sous ma peau.

Et maintenant, Dieu m'aime avec un cœur d'homme, Il peut me serrer dans ses bras, Il peut s'émerveiller de moi et c'est ce qu'il ne cesse de faire. Les textes disent qu'Il saute de joie en me voyant. … C'est ça, l'Amour.

Il peut s'émerveiller par son regard, par son sourire. Il peut pleurer ma détresse avec des larmes d'homme. Il peut panser mes plaies avec des mains d'homme. Avons-nous assez conscience de l'inouï ? Il n'y a de rencontre que par l'émerveillement, les anciens philosophes le savent très bien! L'émerveillement seul, l'étonnement, la stupéfaction, quand nous lui permettons d'exister, arrête le mental qui nous plonge sans cesse dans l'existentiel, la dimension animale de la chose. Mais la Vie n'est pas là.

Prendre conscience.... que derrière et au-dedans de ces bras, de ce regard, de ce sourire, de ce cœur, c'est Dieu Lui-même. Jusque-là, comme dit l'Ecriture, nul ne pouvait voir Dieu sans mourir. Maintenant, un homme ose dire : « Qui m'a vu a vu le Père des Cieux ». Il vient dire dans l'histoire, à chacun d'entre nous, parce que c'est une autre loi de l'amour, l'amour n'existe qu'en étant personnel. Dieu ne peut pas aimer six milliards d'hommes ! C'est impossible ! Parce que la loi de l'Amour, c'est le Face à face. Nous avons une face pour un face à Face. Il vient me dire dans ce face à Face où je suis unique au monde, comme si j'étais seul de l'histoire, « Toi !.... C'est donc Toi ! »

Cet événement est au cœur de l'ouverture cosmique, de l'aventure de l'univers. L'expansion des galaxies, l'apparition des astres, la naissance et l'histoire de l'homme... Tout concourt à ce seul instant. A cet unique instant, en Lui, le Verbe éternel, où tout est créé. Il a fallu à l'univers deux cent milliards d'années pour fabriquer son chef d'œuvre : Jésus-Christ. Et désormais, l'homme le plus antireligieux, l'athée même, compte les jours et les siècles à partir de cette date qui est une fracture de l'histoire. Il y a avant Jésus-Christ, et après Jésus-Christ.

L'absolu prend un visage d'homme. La réalité ultime dévoile son visage : Dieu est Amour. Et partout où un être aime, il est habité par Dieu. Partout où deux êtres s'aiment, ils se communiquent Dieu. Dieu en se révélant ainsi nous révèle à nous-mêmes, puisqu'il est dit que l'homme est à l'image de Dieu ; si Dieu est Amour, l'homme est Amour. Tu es Amour. Ta substance c'est l'Amour. D'ailleurs, l'Eucharistie que nous vivons, que fait – elle sinon nourrir cette réalité ? Je mange Dieu ; Il devient ma chair, Il devient mon sang, mon souffle. Comme s'écriait saint Grégoire Palamas, pour ne citer que lui, mais toute la tradition en est remplie : « Chair de ma chair, sang de mon sang, souffle de mon souffle ».

Que devons-nous faire ? Arrêter de chercher, arrêter de courir mille Dieux, d'être idolâtre, plonger en nous. S'Il est ma chair, s'il est mon sang, alors, il faut entrer dedans. On ne connait bien que ce qu'on a dans le sang. Il faut descendre dans son sang, dans sa chair ; entrer dans la sensation, ce que nos Pères appelaient la sensation du Divin.

Dieu n'est pas une élucubration intellectuelle ! Il est chair de ta chair, sang de ton sang ; Il respire en toi. Alors, il faut sentir le souffle. L'inspir qu'Il m'insuffle et par lequel Il me fait naître ; et l'expir par lequel je m'abandonne à Lui pour qu'Il me façonne à sa ressemblance ;

Comme disent nos Pères : La naissance du Christ, son incarnation dans l'histoire, c'est une greffe du cœur. Mais réellement ! Je ne fais pas une métaphore ! Si j'entends, si je sens mon cœur en moi, c'est le sien ! Dieu m'est plus intime à moi que moi-même.

Avec toute notre affection, à bientôt ! 

Père Alphonse et Rachel

Fondateurs du centre spirituel Béthanie

http://www.centrebethanie.org/

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