Chers Amis,
Dans le Nouveau Testament, la naissance de la communauté primitive commence par la proclamation joyeuse des onze apôtres aux deux disciples d’Emmaüs de retour à Jérusalem : Le Seigneur est vraiment ressuscité et Il est apparu à Simon. Et eux, les disciples d’Emmaüs, racontèrent à leur tour comment précisément, à table avec le Christ ressuscité, le voile est tombé et que leurs yeux s’ouvrirent (Lc 24,31-34).
A partir de ce moment-là, tout change : la transformation, le renouvellement de la vie ou la victoire sur la mort, c’est en réalité, une relation vivante, intime, prolongée avec le Christ ressuscité, le Vivant par excellence. Voilà le noyau de la révélation du Nouveau Testament.
Quand, dans les récits de la Résurrection, Jésus se tient tout-à-coup au milieu des disciples, alors que toutes les portes sont verrouillées, cela signifie que sa Présence est désormais universelle, Il n’ouvre pas la porte, Il ne se déplace pas pour arriver d’un point à un autre : Il n’est donc plus lié à l’espace et au temps, Il est partout et toujours présent. Donc : à chaque moment et au cœur même de n’importe quelle circonstance de la vie, Il est là et nous pouvons entrer en relation avec Lui. La nouveauté pascale est telle qu’on peut dire que désormais l’espace et le temps, le « ici et maintenant » sont les lieux de rendez-vous avec Dieu en Jésus Christ, l’éternité est entrée dans le temps et l’infini dans le fini des choses.
Et tout d’abord dans notre propre corps. Lors des apparitions, quand Jésus montre toujours ses mains et ses pieds percés, Il nous signifie que la Résurrection est entrée dans notre propre corps, dans notre souffrance et nos blessures, donc dans notre mort elle-même. Jésus s’identifie à nous : sa Résurrection reste dans la logique de l’Incarnation. C’est grâce à l’Incarnation que la Résurrection du Christ illumine tout : « le ciel, la terre et l’enfer »…tous nos enfers, tout évènement. Jésus a introduit sa Pâque dans l’histoire des hommes. Désormais l’Evènement Pascal habite à l’intérieur de tout évènement. D’où l’extrême importance, c’est le sens même de notre vie et de notre liberté, de faire de chaque instant une relation vivante avec le Christ, à travers tout ce qui m’arrive, de Le chercher au-dedans de tout. Devenir disciple de la vie au lieu d’en être la victime et l’esclave !
Subir ou « adhérer »…
Il s’agit là d’un style de vie pascale, c’est une manière d’être dans le tissu même de notre vie banale et quotidienne. Quand les textes parlent du « soleil levant » au matin de Pâques, c’est vraiment l’inauguration d’une vie radicalement nouvelle pour celui qui veut commencer dès maintenant : Entre dans la Joie de ton Maître, dit Jésus. Les premiers chrétiens trouvaient là leur seul bonheur, dans la joie du Christ ressuscité !
L’un des textes-clés de cette vie de relation, c’est lorsque Marie-Madeleine rencontre Jésus ressuscité le matin de Pâques près du tombeau. Elle ne Le reconnaît pas et croit que c’est le jardinier. Jésus l’appelle par son nom : « Marie » et Marie lui répond : « Rabbouni ». Voilà le mystère extraordinaire, dans cet univers de mort, du tragique du tombeau, de la solitude et du désespoir, la relation vivante du face à face avec le Ressuscité, l’expérience d’être personnellement appelé, jette tout dans une immense Joie, transforme tout. Il appelle ici Marie-Madeleine d’une vie morte à une vie de resssucité tout comme Il a appelé Lazare hors du tombeau par son prénom : « Lazare , sors ! »
Mais notre travail à nous, c’est de reconnaître le visage du Christ ressuscité sous le visage du jardinier, de l’étranger, du voyageur, de n’importe qui sur notre chemin de tous les jours. Il nous appartient, et c’est notre véritable ascèse, de nous interroger : quelle est cette pierre qui recouvre mon cœur et en fait un tombeau, quelle est cette puanteur qui m’enveloppe et ces bandelettes qui me ligotent ? Est-ce que je perçois la voix du Christ qui m’appelle ?
Tant que nous ne travaillons pas à cela, en en faisant le vrai but de la vie, aucune transfiguration n’est à espérer, c’est trop évident. Ressusciter dès maintenant demande à ce que l’on investisse jusqu’à la dernière once de son énergie. Rien n’est possible à une volonté divisée ou à l’amateurisme.
Que Dieu nous en préserve et nous accorde la grâce d’une décision ferme qui oriente toute notre vie !
Avec toute notre affection, à bientôt !
Père Alphonse et Rachel
http://www.centre-bethanie.org
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