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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 22:27

Christ_vigne_sarments.jpg

 

Chers Amis,

 

Toute la trame biblique, de génération en génération, nous révèle ce dessein merveilleux et constant de Dieu : donner la Vie à l’homme. Et la Résurrection de Jésus est l’épanouissement total et dernier de ce Don jaillissant comme un fleuve de vie du sein de la Divine Trinité (Ap. 22,1). Nous sommes maintenant et vivons dans cette Nouveauté créatrice au cœur même du monde et elle se révèle à l’intérieur de tous les évènements comme le seul Evènement qui fonde les autres, les libère réellement du dard de la mort et leur communique la puissance cachée de la Résurrection. Aucun évènement n’a de sens hors de ce mystère central de la révélation ; avec lui l’ancien monde s’en est allé (Ap 21,4) ; le Christ mort et ressuscité est le noyau actif, créateur de l’histoire, ne cessant de l’arracher au Prince de ce monde et à ses chaînes multiples. Il est là où je suis, réellement présent et Il agit toujours (Jn 5,17) avec moi, à travers moi. Désormais : vivre c’est le Christ !

 

Le grand artisan de cette Présence créatrice et toujours nouvelle, sous-jacente à chaque évènement de notre vie, c’est l’Esprit Saint. C’est par sa puissante énergie que le Christ ressuscite d’entre les morts et c’est par la même énergie que cet évènement n’est pas qu’un fait d’un passé lointain, mais sans cesse actuel. Le Christ qui ressuscite est toujours de la dernière actualité : c’est maintenant ! Voilà l’œuvre de l’Esprit. C’est Lui qui fait éclater notre monde horizontal et mort pour l’ouvrir à son mystère ; c’est par son action que non seulement notre corps, mais absolument tout devient « temple » habité par un dynamisme nouveau et explosif comme la Résurrection elle-même : les évènements, les situations, le temps, les choses, les relations, l’Eglise, le cosmos tout entier…

 

Sans Lui l’histoire n’est que juxtaposition absurde de chaos successifs, où toute possibilité de transformation est exclue. Un univers vieux et mort… C’est bien cela que nous observons dans les milieux qui vivent comme s’Il n’existait pas ; crises sans issue, les morts restent dans leur tombeau. Combien de fois les croyants eux-mêmes, chacun de nous, n’ont-ils pas l’expérience d’être encapsulés dans leurs ténèbres, parce que hommes de peu de foi en l’unique Réalité ? La plupart du temps, notre seul souci n’est pas l’avènement du Christ ressuscité, de nous laisser conduire à la vérité tout entière (Jn 16,13). Nous gérons le monde extérieur par nous-mêmes avec les critères de l’économie, de la politique, les ressorts de notre psychologie, non pas ceux de la Grâce… Alors ce que nous faisons tourne court, parce que notre inspiration en reste à une simple logique humaine au lieu d’une christo-logique, et nous cessons au milieu même de nos affaires d’être les témoins de cette radicale Nouveauté dans laquelle nous sommes baptisés.

 

L’homme ne devient vraiment vivant et ses actes ne sont co-créateurs qu’enracinés dans ce qui est le principe et la fin de tout : le Christ ressuscité et le Souffle de l’Esprit qui anime tout. Ce qu’on appelle « mort » c’est la rupture de communion avec ce mystère de la présence qui devrait être réciproque. Et parce qu’il n’y a pas cette relation de l’homme à Dieu, c’est le vide de sens. On « manque la cible », traduction littérale du mot « péché » en hébreu, d’où découle tout le reste : de l’absurdité de la vie à sa décomposition totale.

 

Là est le sens : pour quoi est-ce que je vis ? La révélation est d’une clarté éblouissante : Le Christ est mort pour tous, afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux ! (2Co 5,15). Ce « pour » ici répété donne la direction, le vrai but de notre vie. Vivre pour soi c’est la mort irrémédiable, manquer la cible ; vivre pour le Christ ressuscité, c’est être greffé sur Lui comme en un même être et vivant à Dieu éternellement (Ro 6,5-11). Il ne s’agit pas d’une morale ou d’une dévotion mais d’une mutation ontologique, dont le Baptême et l’Onction par l’Esprit Saint expriment le formidable réalisme : ces sacrements nous plongent dans la mort et la résurrection du Christ et illuminent tout notre être par son énergie ; l’Eucharistie actualise cette réalité tout au long de notre vie et nous assimile toujours plus à elle. Le Christ lui-même a traduit cette greffe très réelle sur Lui par la parabole bien connue : Je suis la vigne ; vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et moi en lui ; celui-là porte beaucoup de fruit, car hors de moi, vous ne pouvez rien faire (Jn 15). Toute la lumière de la Résurrection est dans ces quelques mots !

 

L’engagement social est mystique ou il n’est pas. La transformation du monde commence par cette mutation de mon être profond, qui pose la cognée à la racine même de tous les égoïsmes personnels et collectifs. Morts à l’idolâtrie de notre ego et à ses exigences tyranniques, l’Esprit du Ressuscité peut alors nous inspirer la vraie créativité là où nous sommes, à faire preuve d’invention et manifester notre désir de dépasser toujours les situations d’enfermement. Aucun évènement ou problème ne nous poussera jamais au désespoir, mais puisera sans cesse ses ressources illimitées de confiance dans l’océan de vie du Christ toujours présent.

 

Que la Joie pentecostale vous enivre !

 

Avec toute notre affection, à bientôt !

Père Alphonse et Rachel

Animateurs du Centre spirituel Béthanie

http://www.centre-bethanie.org

 

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