Le Saint-Esprit est aussi la semence qui tombe sur toute âme. Pour le recevoir, il faut que l’âme soit devenue simplement une matrice, un réceptacle ; quelque chose de fluide, de passif ; de l’eau.
Alors la semence devient embryon, puis enfant ; le Christ est engendré dans l’âme […]
Notre âme doit être uniquement un lieu d’accueil et de la nourriture pour ce germe divin.
Nous ne devons pas donner à manger à notre âme. Nous devons donner notre âme à manger à ce germe. Après quoi il mange lui-même, directement, tout ce qu’auparavant notre âme mangeait.
Notre âme est un œuf où ce germe divin devient oiseau. L’embryon d’oiseau se nourrit de l’œuf ; devenu oiseau, il brise la coquille, sort, et picore des grains.
Notre âme est séparée de toute réalité par une pellicule d’égoïsme, de subjectivité, d’illusion ; le germe du Christ déposé par Dieu dans notre âme se nourrit d’elle ; quand il est assez développé, il brise l’âme, la fait éclater, et entre en contact avec la réalité.
C’est l’Amour dans le microcosme. Celui du macrocosme, une fois que ses ailes d’or ont poussé, brise l’œuf du monde et passe de l’autre côté du ciel.
Simone Weil, La connaissance surnaturelle, Gallimard, 1950, p. 253-254.
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