[...] j'allais découvrir un étonnant texte de Jean consacré aux porcs, cet animal adulé par les uns et honni par les autres.
Nulle autre bête que le cochon, qu'il soit d'Inde ou de Bretagne, ne divise autant le monde.
A l'inverse, il semble bien que l'agneau, qu'il soit mystique ou comestible, unifie tous les mondes.
Personne ne tuerait son semblable pour un morceau de mouton jeté devant une mosquée, une église, une gompa, une synagogue.
Plus vont les temps, plus les religions se radicalisent, moins le cochon a sa place au soleil.
Bientôt, les porcheries, les charcuteries seront la cible des fanatiques et des kamikazes.
Le cochon explosera en gerbes de sang, aux quatre coins de l'univers.
La Voie lactée, elle-même, en sera toute rougie, toute coagulée. En dehors du Grand Nord et du Grand Sud, pas un seul peuple, pas un seul pays ne sera à l'abri des anticochons.
Ceux-ci couvent leur folie depuis des millénaires. Maintenant, ça y est, elle éclôt, elle éclate.
Tout cela à cause du sacrifice d'Abraham. Tout cela à cause de Dieu qui, dans sa bonté miséricordieuse, lui envoya un agneau au lieu de lui envoyer un cochon.
Mais Dieu a peut-être une excuse ? Qui sait, il n'avait peut-être pas encore inventé le cochon ?
Et puis Dieu, par le geste d'Abraham, par ce tranchant retenu au dernier moment sur la gorge de son fils, ne voulait-il pas dire aux hommes : «Attention, respectez vos fils, cessez donc de les égorger. La vie d'un enfant est sacrée. Tuez plutôt l'agneau car il est innocent» ?
Extrait du roman Le Fils de l'Himalaya écrit en 1997 par Jacques Lanzmann. (texte d'une rare prémonition)
http://www.seraphim-marc-elie.fr/
Si vous souhaitez recevoir chaque jour un texte spirituel choisi par le diacre Marc abonnez-vous à son blogue