Aujourd'hui, si Satan ne fait pas partie de la profession de foi - le Credo des catholiques - il apparaît en revanche dans le Pater, le « Notre Père », la prière de tous les chrétiens, à la dernière phrase : Et ne nos inducas in tentationem, sed libéra nos a Malo, traduite de manière étonnante par « Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du Mal », alors qu'elle signifie : « Ne nous laisse pas tomber dans la tentation, mais délivre-nous du Malin » puisque, dixit le catéchisme lui-même (1) : « Dans cette demande, le Mal n'est pas une abstraction, mais il désigne une personne, Satan, le Mauvais, l'ange qui s'oppose à Dieu »...
Le Mal affiche un air plus présentable, plus discret et plus rationnel que le Malin, ce vieux diable velu dont la représentation dantesque : gigantesque, tricéphale, avec deux grandes «ailes sans plumes ressemblant à celles de la chauve-souris », qui « pleure par six yeux sur trois mentons où gouttent ses pleurs et sa sanglante bave (2) » a fini par disparaître des églises après les directives de bon goût émises par le concile de Trente en 1563.
Alix de Saint-André
in Archives des anges Folio Gallimard
1. Catéchisme de l'Église catholique, par. 2851, PIon/Mame.
2. Dante, La Divine Comédie, « L'Enfer », chant XXXIV.
Ecouter Maxime Piolot
Où est-il passé le diable ?
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