Le langage est tellement impuissant à exprimer la plénitude du mystère. C’est la raison pour laquelle le silence absolu de la méditation est d’une telle importance. Nous n’essayons pas de penser à Dieu, de parler à Dieu ou d’imaginer Dieu. Nous nous tenons dans ce silence stupéfiant, ouverts au silence éternel de Dieu. Nous découvrons en méditant, par la pratique et l’enseignement quotidien de l’expérience, que c’est notre milieu naturel. Nous sommes créés pour lui, notre être s’y épanouit et se dilate dans ce silence éternel.
Mais déjà le mot « Silence » dénature l’expérience et peut faire peur à beaucoup de gens, parce qu’il suggère une expérience négative, la privation de son ou de langage. On craint que le silence de la méditation soit régressif, mais l’expérience et la tradition nous enseignent que le silence de la prière n’est pas l’état pré-discursif mais l’état post-discursif dans lequel le langage a accompli sa tâche de nous conduire à travers et au-delà de lui-même et de tout l’univers de la conscience mentale. Le silence éternel n’est privé de rien, et il ne nous prive de rien. C’est le silence de l’amour, de l’acceptation sans réserve et sans condition. Nous demeurons là avec notre Père qui nous invite à être là, qui aime que nous soyons là et qui nous a créés pour être là…
Nous nous connaissons aimés, ce qui nous permet d’aimer. La méditation est une façon d’achever ce cycle de l’amour. Par notre ouverture à l’Esprit qui réside en nos coeurs, et qui, en silence, est amour pour tous, nous entamons le pèlerinage de la foi. Nous finissons dans la foi parce qu’il y a toujours un nouveau commencement à la danse éternelle de l’être-dans-l’amour. La foi et l’amour engendrent l’espoir. L’espérance chrétienne est la confiance absolue en la véracité de Jésus et la réalité de son amour. Nous lâchons tout ce que nous voulons, tout ce que nous savons… Nous le lâchons dans l’abandon de la pauvreté, et nous sommes alors libres de nous élancer dans les profondeurs du mystère qu’est l’amour…
Extrait de John Main o.s.b., Word Made Flesh, Darton, Longman, Todd, Londres, 1993, p. 29-30.
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