Les anges gardiens sont-ils désuets ? font-ils partie du folklore catho, version pieuse de la bonne étoile ? Jésus lui-même est pourtant bien clair, qui parle de ces « anges dans les cieux qui voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux ».
La répétition nous avertit : il faut vraiment quitter la terre, sa logique, et passer au Ciel, pour bien contempler les réalités spirituelles qui le composent. Entrer dans le grand mystère du ciel et de la vie invisible, celle des anges, dont Jésus ne fait pas une option facultative.
Pourquoi, cependant, évoque-t-il l’existence des anges gardiens à propos des petits enfants, en précisant : « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face que mon Père » ?
Sans doute pour donner toute leur dignité spirituelle à ces enfants que le monde ancien valorisait peu, et révéler le prix personnel qu’ils ont aux yeux de Dieu, qui leur affecte un ange. Mais sans doute aussi veut-il nous dire quelque chose du mystère de l’ange.
Ce que l’ange a surtout vocation à garder, en vérité, c’est l’enfance en chaque homme.
Ce petit garçon ou cette petite fille dont Bernanos disait que, le moment venu, au soir de notre vie, c’est lui ou elle qui se mettra en tête du chemin et nous prendra par la main pour, le premier, nous faire entrer dans la maison du Père. On peut parier que notre ange gardien nous tiendra l’autre main.
Oui, que les anges gardiens gardent bien vive l’enfance en chacun de nous !
Les saints Anges gardiens (Mt 18, 1-5.10); Ex 23, 20-23 ; Ps 90.
Patrick Laudet (Diacre)
La Croix
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