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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 12:43

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Je tournais ma face vers le Seigneur Dieu dans le jeûne et la cendre.

Livre de Daniel, chapitre 9, verset 3

Des cendres pour le Carême. Qu’est-ce que vient faire un résidu de matière consumée, sans vie, qu’on nous pose sur le front le jour du mercredi des Cendres ?

Quand les anciens, dans la Bible, voulaient manifester leur désir de revenir à Dieu, ils se mettaient de la cendre sur la tête. C’était pour eux un geste fort par lequel ils marquaient publiquement leur désaccord. Pas d’accord avec ce qui se passe au fond du cœur quand il est plein de souffrance. Pas d’accord avec la mort, surtout quand elle frappe un être aimé. Pas d’accord avec la tristesse et le deuil qui nous affligent. Pas d’accord avec le péché, surtout le sien, que l’on regrette amèrement. Pas d’accord avec le mal qui défigure. Pas d’accord avec l’injustice qui humilie. 

Les anciens, qui se mettaient de la cendre sur eux, étaient de véritables insatisfaits, des indignés. Par cette matière morte, ils révélaient leur désir profond de vivre. C’est ce que nous expérimentons encore aujourd’hui. Le Carême s’ouvre avec un élément sale, peu cosmétique. Et pourtant, il est riche de sens. Avec ces cendres, nous montrons ostensiblement que nous choisissons Dieu pour vivre. Notre front manifeste notre volonté de ne pas nous laisser prendre au piège des ténèbres. C’est une marque de résistance contre les puissances destructrices du mal. Nous portons devant Dieu et devant les hommes notre désir de vivre loin du mal, loin du péché. Ces cendres expriment à la fois notre protestation, notre désaccord ; elles sont également une prière, un appel adressé à Dieu de nous venir en aide.

Car ces cendres sont aussi le signe de notre faiblesse. Nous savons combien nous avons besoin de Dieu pour avancer. Lui nous ouvre les yeux et nous montre que nous ne sommes pas seuls. Il nous fait voir notre frère à qui peut-être nous devons demander pardon. Ensemble, nous prenons la route. Ces cendres sur nos fronts, en ce premier jour de Carême, sont le signe qu’avec Dieu un changement est possible.

http://www.caremedanslaville.org/

barre horiz 200

Cette coutume de se couvrir la tête de cendres - et à l'origine de se revêtir aussi d'un sac - est une ancienne pratique pénitentielle qui remonte au peuple hébreu (Jonas 3.5-9 : Jérémie 6.26 ; 25- 34 ; Matthieu 1 1,21 ).
Le mercredi des Cendres marque l'entrée officielle en Carême et dans le cycle pascal. Il peut tomber n'importe quel mercredi entre le 4 février et le 10 mars, en fonction de la date de Pâques. Les cendres qui proviennent des rameaux de l'année précédente, brûlés pour l'occasion, sont déposées sur le front des fidèles.

Aux commencements du christianisme

Ce rite des cendres n'était pas directement associé au début du Carême. Vers l'an 300. il fut adopté par certaines Églises locales et intégré au rite d'excommunication temporaire ou de renvoi des pécheurs publies de la communauté. Ces personnes s'étaient rendues coupables de péchés ou de scandales "majeurs" : apostasie. hérésie, meurtre et adultère (considérés comme des péchés "capitaux").

Au VIIe siècle environ

Cette coutume donna lieu, dans certaines églises, à un rite public du mercredi des Cendres. Les pécheurs confessaient d'abord leurs péchés en privé. Puis ils étaient présentés a l'évêque et mis publiquement au rang des pénitents, ils devaient se préparer pour recevoir l'absolution donnée le Jeudi saint. Après une imposition des mains et des cendres, ils étaient renvoyés de la communauté comme Adam et Eve l'avaient été du paradis. Bien sûr, on leur rappelait que la mort est la conséquence du péché : "Oui, tu es poussière et à cette poussière tu retourneras" (Genèse 3,19).

Les pénitents vivaient en marge de leur famille et du reste de la communauté chrétienne pendant les quarante jours du Carême (d'où l'expression de "quarantaine"). Le "sac" qu'ils avaient revêtu et la cendre dont ils étaient couverts permettaient de les reconnaître lors des assemblées ou, le plus souvent, aux portes de l'église où ils étaient relégués. Cette pratique pénitentielle impliquait généralement de s'abstenir de viande, d'alcool, de bain. Il était également interdit de se faire couper les cheveux, de se raser, d'avoir des relalions sexuelles et de gérer ses affaires. Selon les diocèses, il arrivait que certaines pénitences durent plusieurs années, voire toute la vie.

Au cours du Moyen Âge

C'est la dimension personnelle du péché, plutôt que son caractère public, qui fut objet d'insistance. Par conséquent, tes traditions associées au mercredi des Cendres furent appliquées a tous les adultes de la paroisse, mais sous une forme mitigée. Au XIe siècle, les pratiques en usage étaient fort semblables à celles que nous connaissons aujourd'hui
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