NOUS PARTONS AU DÉSERT. RECONNAISSONS-LE, CES QUARANTE JOURS DE CARÊME QUE NOUS ABORDONS SONT PRESQUE LES BIENVENUS.
Enfin du silence. Enfin du recul sur les événements et les choix qui se bousculent comme des bolides sur le circuit de ma vie. Enfin du temps pour Dieu, du temps pour les autres, du temps pour moi aussi.
En m'engageant sur le chemin qui conduit au désert, je ne me suis pas surchargé. Je viens avec mes forces et mes faiblesses, pêle-mêle dans un petit sac à dos. Il y a de la joie, des fiertés, des talents, les prénoms d'un tas de gens que j'aime... Mais il y a aussi des peines, des blessures, des cicatrices qui ne se ferment pas, des renonce¬ments, des absences et des recroquevillements.
Je crois que si le Carême est toujours un temps aussi fructueux et reconstituant, c'est d'abord parce qu'il nous met en marche. Les randonneurs ou les pèlerins connaissent cette exigence de se mettre en route et d'avancer vers un objectif. Sauf qu'avec le Carême, ce n'est pas moi qui fixe la destination. Choisir de s'engager dans les pas du Christ au désert, c'est accepter de ne pas savoir où il nous mène, mais s'abandonner dans la confiance au chemin qu'il nous ouvre et qu'il faudra poursuivre.
Ce chemin passe toujours par la consolation. « De même qu'une mère console son enfant, moi aussi je vous consolerai », dit le prophète Isaïe (chap. 66, verset 13). Dans ce silence et cette distanciation avec la servitude du quotidien, le Christ nous révèle son visage. Il est doux et consolateur. Dans une homélie à des séminaristes et des novices cet été, le Pape François les exhortait : « N'ayez pas peur de la conso¬lation du Seigneur ! »
Toute la foi chrétienne est là : me laisser consoler par le Christ ressuscité. Me laisser toucher par la tendresse infinie de Dieu pour moi, comme celle de la mère pour son enfant dans le texte d'Isaïe. C'est cette consolation qui fera naître ma joie d'être enfant aimé de Dieu et le désir de porter à d'autres ce message d'espérance qui donne sérénité et joie.
Tous, nous souffrons. Les peuples, de la guerre. Les familles, de divisions. Les hommes et les femmes, de maladies et de la mort. Notre société, du chômage ou de la pauvreté. Mais tous, nous sommes sauvés par la croix et la Résurrection ! Tous, chacun par notre prénom, Jésus nous connaît et nous parle au cœur.
Au cours de ce Carême, veillons à lui répondre dans la prière « en secret », sachons discerner ce qui nous empêche de l'entendre et bougeons-nous pour consoler en son nom ceux qui en ont le plus besoin.
Bonne marche vers Pâques !
Jean-Baptiste de Fombelle
Panorama mars-avril 2014
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