Comme la lumière du jour nous est donnée gratuitement et en abondance, nous imaginons que celle que Jésus promet illumine tout naturellement le monde et les hommes.
Il n’en est rien : l’opposition est frontale entre sa lumière et ceux qui préfèrent leurs ténèbres. Cet affrontement dévoile les racines du mal sous toutes ses formes.
Ce jour-là, Jésus montre que le mal nous met dans la mort. « Vous mourrez dans votre péché », répète-t-il trois fois (*). Le mal vient aussi obscurcir nos pensées, nos projets. Ainsi, il suffit que Jésus annonce qu’on ne pourra pas le suivre où ; il va pour qu’on le soupçonne de vouloir se suicider. Y a-t-il pire malentendu ? Comment le dissiper ?
Seule la lumière reçue du Père le peut. Ne faisant qu’un avec le Père, Jésus nous donne la lumière créatrice, libératrice, la même qui a révélé le Nom divin à Moïse dans le buisson ardent : « Je suis » (**).
Jésus redit de lui-même ce « Je suis ». Cette révélation est trop éblouissante pour nos yeux de mortels. Il nous faudra les lever vers le Fils de l’homme en croix pour comprendre, c’est lui qui nous donne la clé de son élévation : « Alors vous saurez que je suis et que je ne fais rien de moi-même. » L’œuvre de mort perpétrée par le péché du monde deviendra, acceptée par amour, œuvre de vie pour le salut du monde.
Comment se fait-il que beaucoup crurent en ces paroles de Jésus, si tranchantes ? Il y a bien des manières de croire, la suite montrera que le chemin est encore long. Nous aussi, nous en faisons l’expérience.
Frère Michel Demaison
* Évangile selon saint Jean, chapitre 8, versets 21 et 24
** Livre de l’Exode, chapitre 3, verset 14
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