Le pape François souhaite que l’on réfléchisse profondément à la mise en œuvre d’une « théologie de la femme », qui n’a pas encore trouvé sa place dans la théologie. Il semble que son apport spécifique soit difficile à trouver. Il le serait moins, à mon sens, si l’on voulait bien comprendre que « la femme donne corps à tout ».
Ce qu’elle ne prend pas, qu’elle ne garde pas, qu’elle ne nourrit pas de tout elle-même pour le transmettre, avorte obligatoirement. C’est pourquoi si l’Église périclite, il faut en trouver là une des explications. Aucune décision des plus hautes instances de l’Église, dont la femme est écartée, ne peut prendre corps sans elle. C’est le sort de tous les peuples qui occultent volontairement le rôle de la femme.
Une théologie de la femme devrait s’inspirer, je pense, du partenariat de la Vierge Marie avec Dieu, dont elle a accepté l’Alliance au nom de l’humanité, donnant Corps de ce fait au Fils. Il n’y aurait ni Évangile ni Eucharistie, si Marie n’avait accepté de donner corps au Verbe de Dieu. Il y a entre Dieu et la femme ce lien particulier d’Alliance, qui explique sa vocation actuelle à l’égard du « Verbe » de Dieu. Je ne sais plus qui a dit : « Si la femme disparaît de la vie de l’Église, il n’y a plus d’endroit où le Verbe de Dieu puisse naître. »
C’est pourquoi j’attacherais une grande importance à ce que le pape François apporte très vite un deuxième volet à la Déclaration de la Doctrine de la Foi de 1977, disant clairement cette fois que, si l’homme seul peut, par son essence même, représenter l’Époux, la femme représente, par essence, l’Épouse, le Peuple de Dieu, auquel elle a donné corps, aux hommes comme aux femmes. Le pape a raison quand il dit que « le rôle de la femme est plus grand que celui du prêtre et de l’évêque ». Pourquoi ? Parce que ni le Corps ecclésial, ni le Peuple de Dieu n’existeraient, si la femme, au cours des siècles, ne leur avait donné corps.
La lumière que projette sur cette conviction la Vierge Marie est puissante. Tellement, qu’une bonne théologie de la femme ne peut s’envisager sans une vraie théologie mariale, qui aurait intérêt à être repensée… avec des femmes !
N’oublions pas que c’est à sa Mère que le Christ en croix a confié, en la personne de Jean, sa jeune Église.
Il serait plus facile, à partir de là, d’évoquer ce que le pape appelle « le génie féminin ». Il dépend essentiellement de ce qu’elle donne d’elle-même au Verbe de Dieu.
Geneviève Honoré-Lainé (Yvelines)
in courrier des lecteurs de La Croix
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