"Qui, si je criais, qui donc entendrait mon cri
parmi les hiérarchies des Anges ?
Et cela serait-il, même, et que l'un d'eux soudain
me prenne sur son coeur : trop forte serait sa présence
et j'y succomberais.
Car le Beau n'est rien autre que le commencement du terrible,
qu’à peine à ce degré nous pouvons supporter encore ;
et si nous l'admirons, et tant, c'est qu'il dédaigne
et laisse de nous anéantir.
Tout Ange est terrible..."
(Reiner Maria Rilke, Les Elégies de Duino, oeuvres 2, Poésie, éditions du Seuil, pages 315 et suivantes, traduction Armel Guern.)