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5 août 2012 7 05 /08 /août /2012 22:44

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A la fin des temps, des milliards d’êtres humains furent rassemblés sur une immense plaine devant le trône de Dieu.

 

Devant la lumière aveuglante qui émane du trône, la plupart reculent. A l’avant de cette multitude, il y a cependant quelques groupes de personnes qui mènent des discussions animées et quelque peu arrogantes. « Comment Dieu peut-il nous juger ? Que sait-il, lui des souffrances que nous avons endurées ? » s’écrie hargneusement une jeune fille brune aussi jolie que décidée. Et tout en parlant, elle remonte une de ses manches pour laisser apparaître un numéro que les nazis avaient tatoué sur son bras. « Nous, nous avons subi l’horreur des camps…les coups…la torture…la mort ! »

 

Dans un autre groupe, un jeune garçon noir dégage son encolure. « Et cela, qu’est-ce que c’est ? » demande-t-il en montrant la brûlure provoquée par une corde. « Lynché…Non pour avoir commis un crime mais tout simplement pour être né noir ! »

 

Des centaines de groupes identiques à ceux-ci s’étaient formés. Chacun avait des raisons pour s’en prendre à Dieu qui avait permis le mal et le souffrance dans ce monde. Ah ! Qu’il devait être heureux, Dieu, de vivre au ciel, où tout était harmonie et lumière, où il n’y avait jamais ni larmes, ni plaintes, ni craintes, ni famine, ni haine ! Que savait-il donc de tout ce que les hommes doivent subir ? Ne vivait-il pas dans sa tour d’ivoire, loin des troubles, de l’agitation et des tourments ? Voilà ce que se disaient les hommes dans la plaine.

 

Chaque groupe désigna pour exposer son point de vue, celui de ses membres qui avait le plus souffert. Un juif, un nègre, une victime d’Hiroshima, un arthritique atrocement déformé et un enfant victime de la thalidomide…

 

Là, au centre de la plaine, les délégués réunis dressèrent une liste des revendications qu’ils allaient proposer à la multitude avant de les soumettre à Dieu. Ils avaient mûrement réfléchi et leurs délibérations aboutirent à des propositions tout à fait valables.

 

Au fur et à mesure que les délégués énonçaient les différentes sanctions du verdict, la foule les ponctuait d’un murmure approbateur qui allait toutefois en decrescendo.

 

A l’énoncé du dernier châtiment, ce fut le silence complet. Pas le moindre bruit. Pas le moindre mouvement.

 

Car soudain, chacun venait de réaliser que Dieu avait déjà subi cette condamnation.

 

Mikal Gilmore
Extrait de « Un long silence » p.336-338

 

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