L'écologie sera intégrale ou ne sera pas
(une vidéo essentielle pour comprendre les enjeux des différentes approches politiques et idéologiques que recouvre le terme "Ecologie")
'Nos limites - Pour une écologie intégrale', de Gaultier Bès, Marianne Durano et Axel Rokvam (Centurion)
Le livre Nos limites, dont le titre s'explique par le sous-titre Pour une écologie intégrale :
- écologie, parce qu'il s'agit de prôner une société organique [2] plutôt que la société artificialisante – donc déshumanisante – que nous subissons de plein fouet puis la fin du XXe siècle.
- écologie intégrale, parce que cette société réconcilie l'homme avec l'univers dont il dépend et dont il est responsable, alors que la société de marché abîme l'homme et détruit la nature.
L'écologie « intégrale » dont nous parlent ces trois jeunes gens remarquables, c'est comprendre que l'homme fait partie du monde dont il est responsable ; que ce qui blesse la nature blesse forcément l'homme ; et qu'il est urgent de concevoir un nouveau modèle de civilisation dans lequel l'homme redevenu responsable cesserait de se laisser blesser (et de laisser blesser la nature sans laquelle il ne peut vivre) par une machinerie économique devenue folle. Un modèle mettant l'homme au centre, mais un homme devenu responsable : sur ce programme tous peuvent s'accorder. Je vous redonne le titre du livre : Nos limites. Son sous-titre est : Pour une écologie intégrale. Aux éditions du Centurion !
C’est ainsi que ce livre arrive comme une entaille, là où il la faut, au moment où il le faut. Chez les catholiques conservateurs comme chez les écologistes, il vient ouvrir une plaie. Celles des « intérêts égoïstes » à quoi s’accroche chacun d’eux. Nos auteurs ont un bistouri tout neuf, et ils élargissent sous les carapaces respectives. Ce n’est pas forcément beau à voir.
Ce livre est écrit sans complaisance, les maîtres convoqués ont la lame saillante. Soit Ellul et Charbonneau, Latouche et Michéa, Günther Anders et Aldous Huxley. Ivan Illich et Orwell. Un petit aperçu de l’escadron. Nos limites voudrait penser l’écologie jusqu’au bout« car la détérioration de notre environnement ne peut qu’entraîner notre propre déshumanisation ». Le rêve d’une « croissance infinie et illimitée dans un monde qui lui est bien fini et limité » inquiète cette jeune génération d’après les idéologies. Par delà de vieux clivages qui sont moins des réalités sociales que des abstractions stratégiques, elle en appelle aussi à la décroissance. Mais gare, les mots sont parfaitement choisis :« Loin de fantasmer un « âge d’or » perdu, un « état de nature » idyllique, il s’agit de puiser dans les ressources de notre civilisation et de notre époque de quoi répondre à la fois aux aspirations de l’humanité et aux exigences de notre écosystème ».
Par delà l’occasion surtout, ces trois-là ont choisi le camp de l’homme plutôt que celui des machines. Ce n’est pas qu’ils ont peur. Ils se souviennent du sort de Prométhée sur son piton rocheux. « Qui veut fabriquer des robots se condamne à réveiller des monstres », préviennent-ils. Alors le rêve d’omnipotence ne peut les étourdir,« jusqu’à présent, la croyance totalitaire que tout est possible semble n’avoir prouvé qu’une seule chose : tout peut être détruit » (Hannah Arendt). Telle est leur souhait. Si tout devient possible, pourvu qu’une chose sache encore rester réelle. Leurs limites. Ils ne l’acceptent pas par défaut, comme s’ils butaient contre un mur, ils l’accueillent par excès, comme s’ils abordaient une rive lumineuse. Les pieds dans le bocage et l’espérance au cœur.
http://www.causeur.fr/nos-limites-veilleurs-ecologie-28051.html#
http://www.seraphim-marc-elie.fr/
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