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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 23:49

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Dans cette interview, au site « Pravoslavie i mir » (« L’orthodoxie et le monde »), le métropoliteDimitri (Shiolashvili) de Batoumi et Lazeti évoque la conversion des musulmans d’Adjarie à l’orthodoxie.

En 1989, il fut élevé au rang d’archiprêtre et transféré à Batoumi. Cette nomination coïncidait avec le retour des Adjars à l’orthodoxie.

En 2003, il fut nommé archevêque de Batoumi et Skhalt'a et en 2007 métropolite de Batoumi et Kabuleti, en 2009 métropolite de Batoumi et Lazeti. Depuis 2009, il est en outre administrateur des paroisses géorgiennes en Amérique du Nord et au Canada.

L’Adjarie entre l’athéisme, l’islam et l’orthodoxie
-  Monseigneur, lorsque vous avez été envoyé à Batoumi pour servir, combien y avait-il de fidèles orthodoxes adjars ?
-  Le diocèse était alors plus grand. Maintenant, il a été divisé en trois diocèses : la Haute Adjarie, la Gourie et l’Adjarie. Lorsque l’on m’a envoyé ici, c’était encore l’Union Soviétique, et on ne nous permettait pas l’accès de la Haute Adjarie. C’est précisément là que vivait la population locale (les Adjars sont des Géorgiens qui parlent le dialecte local, proche du mingrélien. À cette époque les Adjars étaient musulmans). À l’église Saint-Nicolas, la seule de tout le diocèse, il n’y avait qu’une seule famille croyante d’origine adjar (c’est notre patriarche qui l’avait convertie alors qu’il servait à Batoumi).
-  Qui étaient donc les paroissiens de l’église Saint-Nicolas ?
-  Des Russes, des Géorgiens de Gourie et d’Imérétie. Les habitants locaux ne venaient pas. Ils avaient une mosquée qui fonctionnait. Sachez-le, je puis le dire sans exagération : actuellement, près de 75% des autochtones sont orthodoxes (conformément au recensement de 2002). Or, à cette époque 75% de ceux-ci étaient musulmans.
-  C’est difficile à croire ! Comment expliquez-vous ce succès « catéchétique » ?
-  C’est la volonté divine. C’est un miracle de Dieu, inexplicable du seul fait de la prédication. Les habitants locaux musulmans respectent encore beaucoup le patriarche de Géorgie Elie II. Je reçus une fois une lettre d’un hodja de Haute Adjarie. Il demandait, dans la simplicité de son cœur : ne serait-il pas possible que le patriarche Élie dirige non seulement vous, les orthodoxes, mais aussi nous, les musulmans ? Vous vous rendez compte, quelle âme enfantine !
-  A Moscou, il y a quelques années, le père Daniel Sysoïev fut assassiné pour avoir prêché parmi les musulmans. Y avait-il ici des moments dangereux.
-  Il y en a eu, mais non aussi dangereux. Vous savez, nos musulmans ne nous créent pas de problèmes. Ils passent à l’orthodoxie. Un prêtre orthodoxe de Khoulo, en Haute Adjarie, avait une grand-mère qui était une musulmane convaincue. Or, ce prêtre vint chez moi et me dit qu’il voulait convertir sa grand-mère. Je lui suggérai : « Dis-lui que l’évêque te bénit pour devenir chrétienne ». Il transmit mes paroles à la grand-mère. Elle a réfléchi et a donné son accord de façon inattendue. Nous l’avons baptisée et maintenant, elle porte la croix avec amour.
Je me rappelle d’un hodja de Haute Adjarie aussi. Il me fit part de son problème : « J’ai trois enfants, l’un va à la mosquée, l’autre, à l’église orthodoxe, et troisième, nulle part. C’est cela qui m’inquiète le plus ». Telle est la façon de voir de la population locale.

L’islamisation de la région
-  Il ressort de cela que vos musulmans sont atypiques ?
-  Ils sont assurément atypiques. Nous avons beaucoup de prêtres venant de familles musulmanes. Il y a deux prêtres de la famille d’un mollah qui a reçu son instruction religieuse à Istanbul. Et son petit-fils est prêtre, recteur de séminaire. En général, la christianisation de la Géorgie est partie de notre diocèse,  qui est celui de l’apôtre André, dont je ne suis que le vicaire ! Ici, en Haute Adjarie, ont été conservées les ruines d’une église dédiée aux  archanges, construite par l’apôtre André. C’est la première église en Europe ! C’est précisément par l’Adjarie que les apôtres Simon et     André passèrent pour prêcher en Géorgie. Ensuite, ils vinrent ici avec Simon le Cananite et Matthieu. Le premier connut une fin de martyr près de Soukhoumi, et le second près de Batoumi (ses reliques reposent en la forteresse de Gonio, et après la fin des fouilles, nous souhaitons y  construire une église). 

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L'Adjarie (en géorgien აჭარა) ou, officiellement, la République autonome d'Adjarie, fait partie de la République de Géorgie.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Adjarie

 

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 23:44

jesus-icon.jpg

 

Ô étrange Église Orthodoxe, si pauvre et si faible, qui se maintient comme par miracle à travers tant de vicissitudes et de luttes.

Église de contrastes, à la fois si traditionnelle et si libre, si archaïque et si vivante, si ritualiste et si personnellement mystique. 

Église où la perle de grand prix de l'Évangile est précieusement conservée, parfois sous une couche de poussière.

Église qui souvent n'a pas su agir, mais qui sait chanter comme nulle autre la joie de Pâques.

P. Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'Orient)

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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 23:44

Charles-de-Foucauld-Portrait.jpg

L'amour consiste non à sentir qu'on aime, mais à vouloir aimer.

Quand on veut aimer, on aime ; quand on veut aimer par-dessus tout, on aime par-dessus tout.

S'il arrive qu'on succombe à une tentation, c'est que l'amour est trop faible, ce n'est pas qu'il n'existe pas. Il faut pleurer, comme saint Pierre, se repentir comme saint Pierre..., mais comme lui aussi, dire par trois fois : « Je vous aime, je vous aime, vous savez que malgré mes faiblesses et mes péchés, je vous aime » (Jn 21,15s).

Quant à l'amour que Jésus a pour nous, il nous l'a assez prouvé pour que nous y croyions sans le sentir. Sentir que nous l'aimons et qu'il nous aime, ce serait le ciel ; le ciel n'est, sauf rares moments et rares exceptions, pas pour ici-bas.

Racontons-nous souvent la double histoire des grâces que Dieu nous a faites personnellement depuis notre naissance et celle de nos infidélités ; nous y trouverons...de quoi nous perdre dans une confiance sans bornes en son amour. Il nous aime parce qu'il est bon, non parce que nous sommes bons ; les mères n'aiment-elles pas leurs enfants dévoyés ?

Et nous trouverons de quoi nous enfoncer dans l'humilité et la défiance de nous.

Cherchons à racheter un peu nos péchés par l'amour du prochain, par le bien fait au prochain. La charité envers le prochain, les efforts pour faire du bien aux autres sont un excellent remède à opposer aux tentations : c'est passer de la simple défense à la contre-attaque. 

Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916), ermite et missionnaire au Sahara 

Lettre du 15/07/1916 (Œuvres Spirituelles, Seuil 1958, p. 777) 

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