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29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 22:46

Beatus-de-Facundus-Les-ames-des-martyrs-persecutes.jpg

Beatus de Facundus - Les âmes des martyrs persécutés (Ap 6)

 

Seigneur, entends leurs cris de scandale et de révolte. 

C’est le cri de ton fils, le Juste supplicié, 

« en agonie jusqu’à la fin du monde ».

 

C’est le cri des martyrs de tous les temps, 

au corps écartelé, au cœur brisé, à l’esprit divisé. 

Tu le connais bien ce cri !

 

Mais à peine les tortionnaires ont-ils étouffé une voix 

que le même cri retentit ailleurs. 

Á peine ont-ils éteint un regard 

qu’une lumière s’allume ailleurs. 

 

Voici que les justes 

« courent comme les étincelles à travers le chaume ». 

C’est l’incendie de ton Esprit : feu, vérité, liberté.

 

Seigneur, 

« environnés par une telle nuée de témoins », 

nous qui « n’avons pas encore résisté jusqu’au sang », 

nous crions vers Toi avec eux et pour eux : 

« Viens, Seigneur Jésus ! »

 

Réalise ta promesse : 

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ». 

Devant ce monde du silence et de la mort, 

que s’accomplisse pour eux le mystère de ta visite !

 

Mgr Jacques Jullien 

Archevêque émérite de Rennes 

Dans ACAT - La force de la prière - Prier hors-série n°81

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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 22:08

pensee_krishnamurti.JPG___________________________________________________________________________________________

 

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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 22:15

potence_dessin.jpg

 

Un jour que nous revenions du travail, nous vîmes trois potences dressées sur la place d’appel, trois corbeaux noirs. Appel. Les S.S. autour de nous, les mitrailleuses braquées : la cérémonie traditionnelle. Trois condamnés enchaînés – et parmi eux, le petit pipel, l’ange aux yeux tristes.

 

Les S.S. paraissaient préoccupés, plus inquiets que de coutume. Pendre un gosse devant des milliers de spectateurs n’était pas une petite affaire. Le chef de camp lut le verdict. Tous les yeux étaient fixés sur l’enfant. Il était livide, presque calme, se mordant les lèvres. L’ombre de la potence le recouvrait. Le Lagerkapo refusa cette fois de servir de bourreau. Trois S.S. le remplacèrent. Les trois condamnés montèrent ensemble sur leurs chaises. Les trois cous furent introduits en même temps dans les nœuds coulants.

 

Vive la liberté ! crièrent les deux adultes. Le petit, lui, se taisait.

 

Où est le bon Dieu, où est-il ? demanda quelqu’un derrière moi. Sur un signe du chef de camp, les trois chaises basculèrent. Silence absolu dans tout le camp. A l’horizon, le soleil se couchait.

 

Découvrez-vous ! hurla le chef de camp. Sa voix était rauque. Quant à nous, nous pleurions.
 

Couvrez-vous ! Puis commença le défilé. Les deux adultes ne vivaient plus. Leur langue pendait, grossie, bleutée. Plus d’une demi-heure, il resta ainsi à lutter entre la vie et la mort, agonisant sous nos yeux. Et nous devions le regarder bien en face. Il était encore vivant lorsque je passai devant lui. Sa langue était encore rouge, se yeux pas encore éteints. Derrière moi, j’entendis le même homme demander :

Où donc est Dieu ? Et je sentais en moi une voix qui répondait : où il est , Le voici – il est pendu ici, à cette potence…

 

Ce soir-là, la soupe avait un goût de cadavre.

 

Elie Wiesel

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