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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 22:48

Contemplation_pics_809.jpg 

 

Si l'on veut être parfait, il importe de laisser là toute spéculation intellectuelle.

 

Toute la pointe du désir doit être transportée et transformée en Dieu. Voilà le secret des secrets, que « personne ne connaît sauf celui qui le reçoit » (Ap 2,17)...

 

Si tu cherches comment cela se produit, interroge la grâce et non le savoir, ton aspiration profonde et non pas ton intellect, le gémissement de ta prière et non ta passion pour la lecture.

 

Interroge l'Époux et non le professeur, Dieu et non l'homme.

Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l'Église
Itinéraire de l'âme vers Dieu, VII, 1-2,4,6  (trad. Orval ; cf bréviaire)

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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 22:08

hymne_a_la_joie.jpg 

 

La joie est un besoin et une force pour nous, même physiquement. Une sœur qui a cultivé l'esprit de joie ressent moins la fatigue et est toujours prête à faire le bien. Une sœur remplie de joie prêche sans prêcher. Une sœur joyeuse est comme le rayon de soleil de l'amour de Dieu, l'espérance d'une joie éternelle, la flamme d'un amour brûlant.

La joie et une des meilleures garanties contre la tentation. Le diable est porteur de poussière et de boue, toute occasion de les jeter sur nous lui est bonne. Un cœur joyeux sait comment s'en protéger.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
Jesus, the Word to Be Spoken, ch. 12 (trad. Jésus, celui qu'on invoque, Nouvelle Cité 1988, p. 160)

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 22:43

 Pendant une semaine et demie, on n'aura jamais autant parlé de justice, de tribunal et de pénal aux Français. Des kilomètres d'aigres polémiques, de gloses au sujet des procédures pénales américaine et française. Trop, ce fut trop !

 

Je ne suis pas certain que nous ayons l'esprit plus clair après cette avalanche médiatique. Pour prolonger l'éditorial de Jean-Pierre Denis sur le péché, remettons-nous en mémoire deux idées simples. Elles constituent - ou devraient constituer-les vrais fondements d'une justice civilisée.

 

La première est que chacun de nous est « capable de tout », du meilleur comme du pire. Les correspondants de guerre - dont je fus - le savent bien.

 

Dans certaines circonstances, le plus pacifique quidam peut devenir un meurtrier, voire un tortionnaire. Cela signifie que le mal n'est pas seulement à l'extérieur, chez l'autre. Il habite aussi à l'intérieur de nous-même. Il est notre ennemi intime.

 

Répéter à propos d'un présumé coupable « cela ne lui ressemble pas » n'a pas de sens. En propageant la formule, les communicants et les amis de Dominique Strauss Kahn étaient maladroits. Je pense à des auteurs chrétiens comme Georges Bernanos ou Maurice Clavel qui n'ont cessé de réfléchir à cette évidence.

 

Le mal est en nous. On peut même interpréter ainsi le concept si décrié de péché originel. Le mal n'a pas seulement élu domicile chez des criminels ou des « monstres » dont il suffirait de se débarrasser pour éradiquer le mal de l'univers.

 

Il nous appartient d'affronter, fermement et modestement, celui qui loge en notre for intérieur. Cela nous interdit de jouer à l'inquisiteur, comme tant de gens l'ont fait ces derniers jours. C'est d'ailleurs ce que nous rappelle l'épisode de la femme adultère dans l'Évangile de Jean (8,7). « Que celui gui n'a jamais péché... »

 

La seconde idée simple corrige et complète la première : on ne peut ni ne doit réduire un être humain à la somme de ses actes. Tout criminel, même le pire, est capable de rédemption. En lui demeure la parcelle d'humanité qui pourra fonder son rachat. Transposé sur le terrain du droit pénal, cela  signifie qu'au-delà de la punition, il reste un « après ». Il n'existe pas, en somme, de monstre irrécupérable même si, parfois, nous sommes tentés de le penser. Là gît d'ailleurs le meilleur argument contre la peine de mort. Il n'y a pas de « monstre absolu » ni de « criminel né ».


La justice européenne a mis plus d'un siècle à réfuter cette notion effrayante, élaborée au XIXe siècle par le criminaliste italien Cesare Lombroso, et la justice implacable qu'elle fondait. Pourquoi rappeler cela ? Parce que le durcissement répressif risque de nous y ramener. Quant à l'expéditive «justice médiatique », convenons hélas qu'elle fait souvent du Lombroso sans le savoir.

JEAN-CLAUDE GUILLEBAUD
Journaliste, écrivain et essayiste

jc.guillebaud@lavie.fr

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