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10 décembre 2024 2 10 /12 /décembre /2024 20:29
La parole aux compagnons
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EDITO

Pouvions-nous faire l'impasse sur la réouverture du chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris ? Difficile de ne pas évoquer ce chantier...

Certes, il aurait été appréciable de proposer dans nos pages un entretien avec l'un des architectes concernés ou un représentant du ministère, mais ces personnalités auront tout le loisir de s'exprimer
publiquement dans les prochaines semaines !

Notre réflexion s'est imposée d’elle-même : autant donner la parole à nos Compagnons et aux Itinérants de l'Union qui ont eu l'occasion d’intervenir sur le chantier, quel que soit le métier.

Cette petite sélection de témoignages ainsi recueillis a permis de retracer l’aventure humaine et professionnelle, et l’expérience unique d'une telle réalisation pour les plus jeunes.

L’éclairage de François Icher apporte par ailleurs une nouvelle fois les outils nécessaires pour comprendre les enjeux, les appropriations de langage et les effets de communication des uns et des autres.

Enfin, comme nous sommes Compagnons et que nous aimons le dessin, Jean-Pierre Bourcier (le frère d’un autre Bourcier bien connu chez les Compagnons) nous a fait le plaisir de partager son étude sur les
voûtes d'ogive de Notre-Dame.

En 2004, nouvellement reçu Compagnon à Paris, j’avais eu l'occasion, avec Savoyard et Provençal, de faire des sculptures sur la tour nord de la cathédrale.

Il est vrai qu’on était fiers comme des paons de travailler là-haut et de sortir plein de poussière au milieu des touristes à la pause du midi.

On bossait tard, parfois simplement éclairé d'un spot, et la cathédrale nous appartenait ! Je me souviens aussi de la venue du Compagnon cuisinier David Réal, alors chef au Lutétia, qui nous a apporté l’apéro et des macarons à la rose et à la violette pour les partager en fin de journée sur les toits.

Un petit moment de grâce...

Et puis 20 ans après, l'incendie... et une grande émotion à voir la flèche
s’effondrer.

Cette même flèche levée par les Compagnons charpentiers du Devoir de Liberté et que nous aimions arpenter dès que l’occasion se présentait.

Puis est venu le temps de l’emballement politique, des querelles entre anciens et modernes, des complotistes, des experts...

Loin de ce tumulte demeurait l'engagement des professionnels (ouvriers, archéologues, scientifiques, architectes...) au chevet de la vieille dame de pierre, jour et nuit.

Pour ma part, ce fut la restauration des chimères (dont le fameux alchimiste) avec une équipe de restauratrices de l’Atelier Chevalier.

Et même si j'étais plus souvent en réunion de chantier avec la maîtrise d'œuvre et les autres entreprises, le plaisir de parcourir les échafaudages de la nef et de découvrir les entrailles de la cathédrale reste un sentiment incommensurable !

J'ai ici une pensée pour mon ami Marc Viré, archéologue, avec qui je prenais le temps de découvrir les fouilles du jubé dans le chœur, et qui s’énervait de voir la manière dont le chantier était traité par les politiques alors que c’était une occasion unique de faire progresser les connaissances des bâtisseurs
d’hier et d’aujourd’hui.

J'ai aussi une pensée particulière pour Santiago et Delphine, les amoureux des marques et graffitis de la cathédrale qui préparent un ouvrage exceptionnel sur ce sujet.

J'ai encore une pensée pour Bernard Brangé, Gaël Hamon et tant d’autres avec lesquels nous avons devisé sans fin sur cette cathédrale.

Finalement, le temps des cathédrales ne sera jamais terminé ! Et si les flèches gothiques ne s'élèvent plus dans le ciel par centaines, elles continuent encore de relier les hommes et les femmes de métier.

Frédéric Thibault,
Provençal la Quête du Savoir

L’épupe de la croisée d’ogives

Le 15 avril 2019, il est environ six heures du soir lorsque les médias diffusent en boucle l’information suivante : « De la fumée s’échappe du toit de Notre-Dame ! ».

Le lendemain matin, les émanations dans l’atmosphère laissent la place à un manteau de cendre, et la question de la reconstruction se pose : faudra-t-il tout rebâtir et restaurer à l'identique ?

Cette catastrophe ne justifierait-elle pas un « geste architectural contemporain ? » pour reprendre la
formulation du Président de la République…

En juillet 2020, après une longue concertation, ce dernier annonce que Notre-Dame sera reconstruite à l’identique, conformément à la charte de Venise qui stipule qu’un bâtiment protégé doit être restauré selon le dernier état connu .

Les architectes chargés d'établir le cahier des charges du projet de construction sont confrontés à une multitude de problèmes à résoudre, dont celui de la définition de la croisée d’ogives qui s’est effondrée.

Si les charpentes de Notre-Dame ont fait l'objet d’une documentation non négligeable qui nous est parvenue grâce à la mise en place de la flèche par Viollet-le-Duc au XIXème siècle, il n’en est pas de
même pour les voûtes.

Notre recherche effectuée dans les différents traités de stéréotomie et d’architecture du XVIIIème
et du XIXème siècle met en évidence que Viollet-le-Duc a reproduit dans son Dictionnaire d'architecture (1854) le tracé d’une voûte d’ogive le plus abouti possible si l’on prend en compte les connaissances
de l’époque.

Le célèbre architecte sera également pratiquement le seul à aborder le problème du couvrement, ne se limitant  pas à définir uniquement le tracé des arcs.

Afin d'étayer ce constat, nous vous proposons de balayer les traités de stéréotomie qui font référence avant d’analyser la croisée d’ogives imaginée par Viollet-le-Duc.

Les principaux traités de stéréotomie et d’architecture français :
Villard de Honnecourt (= 1200 - = 1250) :

Bien que le mémoire de Villard de Honnecourt ne constitue ni un traité de stéréotomie ni un traité d'architecture à proprement parler, il demeure l’un des plus anciens documents reproduisant des tracés permettant de construire une voûte, notamment le traçage de trois arcs de montée différente avec un arc au rayon unique.

Si la méthode de construction de la voûte d’arête résultant de l’intersection de deux voûtes cylindriques était connue à l’époque romaine, celle-ci n'était pas parvenue jusqu'aux bâtisseurs du Moyen Âge.

Aussi, afin de pallier ce manque, ces derniers ont pris le problème à l’envers.

Ils sont partis d’une intersection connue (arcs diagonaux en demi-cercle) pour les raccorder avec des sections connues (arcs de cercle) de même rayon afin d'uniformiser les différents éléments constituant les arcs.

Philibert Delorme (1514 - 1570) :

Cetarchitecte de la Renaissance, connu notamment pour les trompes qu'il a réalisées à Lyon et la construction du château d'Anet, traite de la voûte gothique dans son ouvrage, Le premier tome de l'architecture (1567), dans les chapitres 8,9 et 10 du livre 4. La voûte gothique y est nommée « voûte moderne », et deux épures y sont explicitées de façon succincte.

La plus représentative est celle du chapitre 8 dans lequel la voûte est représentée en plan accompagnée de deux constructions à la perche permettant de tracer les différents arcs.

Au chapitre 10, une perspective intitulée « voûte d’ogive à clés pendante » est commentée.

François Derand (1591 - 1644) :

Ce prêtre jésuite est un architecte français...

La revue est disponible en s'abonnant. Voir ci-dessous
 

"Le Compagnonnage" consacre à la cathédrale Notre-Dame de Paris, un dossier exceptionnel avec les témoignages des Compagnons et Aspirants de l'Union Compagnonnique qui ont travaillé sur ce que certains appellent déjà le "chantier du siècle". Nous avons donc laissé la part belle à nos couvreurs tailleurs de pierre, facteurs d'orgues, sculpteurs, et vitraillistes, pour partager avec vous leurs expériences.
L'historien François Icher apporte une nouvelle fois son éclairage sur ce chantier, et l'ingénieur Jean-Pierre Bourcier aborde la question des voutes nervurées de la croisée d'ogive de la cathédrale.
Retrouvez également les rubriques habituelles sur la formation , le tour de France et un article du compagnon Jean Philippon sur le 150e anniversaire de la création de la Fédération Compagnonnique de tous les Devoirs Réunis en 1874, préfiguration de l'Union Compagnonnique en 1889.
La revue trimestrielle "Le Compagnonnage", c'est uniquement sur abonnement au prix de 25 euros : https://www.lecompagnonnage.com/je-mabonne/
 

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9 décembre 2024 1 09 /12 /décembre /2024 20:30
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris
La vraie source de lumière de Notre Dame réside dans ses vitraux de la nef, du transept et du chœur.
 
De véritables livres visuels qui nous racontent les histoires de la bible.
 
Les vitraux sont reposés au printemps 2023 pour la nef et à l’été pour le chœur. Les vitraux abstraits de la nef s’harmonisent avec les tons de grandes roses (transept et au dos de l’orgue), les saints sur fond rouge qui ornent les baies du chœur introduit une certaine solennité et une splendeur colorée dans la partie la plus prestigieuse de la cathédrale qui est le chœur.
 
Concernant les vitraux de la sacristie (salle du trésor et le cloître) sont aussi reposés.
 
Pour conclure tous ces vitraux sont présents pour remplir sa triple fonction (esthétique, spirituelle et pratique). C’est un art de la limite entre l’intérieur et l’extérieur entre le profane et le sacré.
 
Le vitrail filtre la lumière du soleil pour créer l’espace du sacré. Remettre les vitraux de Notre Dame c’est réinstaller le sacré au sein de l’édifice.
 
Aristote Siveras

Notre Dame's true source of light lies in its stained glass windows in the nave, transept and choir. These are veritable visual books that tell us stories from the Bible.

The stained glass windows in the nave will be replaced in spring 2023, and in the choir in summer. The abstract stained glass windows in the nave harmonize with the large rose tones in the transept and on the back of the organ, while the saints on a red background in the choir windows bring a certain solemnity and colorful splendor to the most prestigious part of the cathedral, the choir.
 
The stained glass windows in the sacristy (treasure room and cloister) have also been restored.
In conclusion, all these windows are present to fulfill their triple function (aesthetic, spiritual and practical).
 
It's an art of the boundary between inside and outside, between the profane and the sacred.
 
Stained glass filters sunlight to create the space of the sacred. Restoring Notre Dame's stained glass windows means reinstalling the sacred within the building.
 
Aristotle Siveras
 
Vitraux - Stained glass windows Notre Dame de Paris

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8 décembre 2024 7 08 /12 /décembre /2024 20:30
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez

Poliment cachée derrière des palissades de construction, des barbelés et une gaze d’échafaudages, « Notre-Dame de Paris » a guéri.

Cinq ans après que les flammes ont rugi et que le monde a retenu son souffle, la cathédrale Notre-Dame reprend vie.

« C’est une merveille. Même pour nous qui sommes très souvent dans la cathédrale, elle ne vieillit pas, elle s’embellit chaque jour", a déclaré Philippe Jost, responsable de l’effort de reconstruction de Notre-Dame, en novembre.

« Il y a un effet de chapelle Sixtine », a-t-il déclaré à propos du retour au monument bien-aimé, avec quelque chose à voir et à découvrir où que vous regardiez.

Alors que la cathédrale doit ouvrir ses portes au public le 8 décembre, la cause de l’incendie catastrophique qui a ravagé le monument le 15 avril 2019 reste un mystère, bien que les enquêteurs pensent qu’il s’agissait d’un accident.

D’énormes panaches de fumée s’élèvent dans l’air alors que le feu engloutit la flèche de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019. Il a fallu neuf heures aux pompiers pour éteindre l’incendie.

D’énormes panaches de fumée s’élèvent dans l’air alors que le feu engloutit la flèche de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019. Il a fallu neuf heures aux pompiers pour éteindre l’incendie. 

Benoit Tessier/Reuters

Quoi qu’il en soit, le nombre de personnes à l’origine des efforts de reconstruction est frappant.

La restauration du monument historique dans son état d’origine a coûté environ 700 millions d’euros (737 millions de dollars), selon Reconstruire Notre-Dame de Paris, l’organisme public dirigé par Jost qui est responsable des travaux.

Au total, 846 millions d’euros (891 millions de dollars) ont été collectés en dons auprès de 340 000 donateurs dans 150 pays, les fonds supplémentaires ayant été utilisés pour restaurer d’autres monuments.

Au-delà de cela, il y a les matériaux utilisés pour sa reconstruction : le plus haut chêne abattu mesurait 27 mètres de haut (88 pieds de haut), 1 300 mètres cubes de pierre ont été remplacés, 8 000 tuyaux d’orgue (appartenant au plus grand instrument de France) nettoyés et réaccordés, 1 500 bancs en chêne massif taillés – tout cela est l’œuvre de 2 000 artisans dévoués.

Le résultat de leur travail est encore plus impressionnant.

De l’obscurité à la lumière
 

À quelques pas sous les statues en cascade de la magnifique façade de la cathédrale, l’obscurité laisse place à la lumière.

Les colonnes nues de la cathédrale s’élèvent jusqu’au plafond ; Les murs, dépouillés de siècles de poussière et de crasse, semblent tout neufs.

Le coût de l’incendie n’a pas seulement été financier – le nettoyage et la restauration minutieux ont volé une partie de la morosité et du charme mystiques dont les visiteurs se souviendront.

Mais les responsables espèrent que cela garantira la santé du bâtiment pour les siècles à venir.

La nef de Notre-Dame a été transformée depuis l’enfer. Avant que des travaux ne puissent être effectués, il fallait d’abord sécuriser le bâtiment pour éviter l’effondrement des parties endommagées et pour soutenir les 28 arcs-boutants de la nef.  Sarah Meyssonnier/AP

Le président français Emmanuel Macron s’est fixé un objectif ambitieux pour la reconstruction il y a cinq ans et, lors de sa visite vendredi, est revenu pour remercier les centaines de personnes qui ont éteint les flammes et aidé aux restaurations.

Au cours des 2 055 jours précédents, le site avait été une ruche industrielle, avec des équipes nettoyant les mosaïques de marbre, retouchant les fresques et escaladant la fourmilière d’échafaudages qui remplissaient le centre du monument.

Les équipes de CNN se sont rendues à Notre-Dame à plusieurs reprises depuis l’incendie, alors même que les travaux se poursuivaient malgré l’emprise de Covid-19 sur la France.

Pour le caméraman de CNN, Mark Esplin, un changement a été le plus frappant. Il se souvient qu’il y avait encore un « énorme trou dans le plafond » lorsqu’il a obtenu l’autorisation de visiter le site en 2019, ajoutant : « Vous pouviez voir jusqu’au ciel. »

Comme beaucoup en 2019, une équipe de CNN a regardé avec horreur, à quelques mètres de là, la flèche de la cathédrale être enveloppée de flammes avant de s’effondrer au sol.

Tard dans la soirée, ils ont entendu des centaines de personnes rassemblées autour du monument élever la voix en chantant.

« Je me souviens de l’odeur... Mark et moi nous sommes rapprochés si près que ma veste sentait la fumée pendant des jours », se souvient Saskya Vandoorne, productrice principale.

Aujourd’hui, la base octogonale de la nouvelle flèche de 315 pieds – presque identique à celle conçue au 19e siècle par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc – a comblé ce vide dans le plafond.

Considérée par beaucoup comme un symbole de force et de dévouement aux efforts de reconstruction, la flèche en bois s’est finalement débarrassée de son échafaudage et est revenue dans l’horizon de Paris au début de l’année dernière.


Entendre les cloches sonner le mois dernier pour la première fois depuis l’incendie a été une autre étape importante.

Les huit cloches restaurées du beffroi nord de la cathédrale, qui a été partiellement détruit dans l’incendie, ont sonné début novembre dans le cadre d’un test technique avant le week-end de la grande réouverture de Notre-Dame les 7 et 8 décembre.

Certains Parisiens ont salué le retour de la statue presque grandeur nature de la Vierge Marie à Notre-Dame, qui a également eu lieu en novembre, comme « miraculeux ».

Considérée comme le cœur symbolique de la cathédrale, elle a été épargnée par l’incendie.

Son retour le mois dernier – lors d’une procession nocturne à laquelle ont assisté des centaines de personnes – a été un signe supplémentaire de la profonde émotion que cette reprise a suscitée dans le cœur de tant de personnes en France.

Pour Monseigneur Patrick Chauvet, qui était recteur de Notre-Dame de Paris au moment de l’incendie, les souvenirs sont encore vifs.

« C’était une vision apocalyptique, la cathédrale était à l’envers », a-t-il déclaré à propos de son premier regard à l’intérieur de Notre-Dame après l’incendie.

« Je ne m’en suis pas complètement remis ; C’est gravé au plus profond de mon être.

Des ouvriers protègent la statue de la Vierge Marie, qui est devenue un symbole de silence car elle n’a pas souffert de l’incendie de 2019, avant son retour à Notre-Dame le 15 novembre.  Louise Delmotte/AP

Un travail de passion
La nuit de l’incendie, alors que l’air était encore âcre de fumée, Macron a fait une promesse solennelle.

« Nous reconstruirons Notre-Dame. Parce que c’est ce que les Français attendent et parce que c’est ce que notre histoire mérite", a-t-il déclaré devant les ruines de la cathédrale.

C’est à ce moment-là qu’il s’est fixé l’échéance audacieuse de cinq ans pour reconstruire, ce qui semblait une tâche impossible pour beaucoup.

Peu de gens, en dehors de ceux qui sont directement impliqués, ont été autorisés à voir comment les ouvriers et les artisans spécialisés ont reproduit les techniques et les matériaux de la construction originale de la cathédrale.

Mais pour ceux qui revisiteront bientôt Notre-Dame, cette victoire improbable est mieux vue en levant les yeux.

Le plafond est un treillis de quelque 1 200 rondins de chêne – la « forêt » comme l’appellent les ouvriers – qui ont été abattus dans un ancien bois royal, tout comme les poutres qui soutenaient le toit d’origine.

Récoltés dans l’ouest de la France et façonnés en cadres imposants dans le nord-est du pays, les chênes du nouveau toit de Notre-Dame sont revenus à Paris le long de la Seine.

Une « forêt » de treillis en bois sous le toit en plomb de Notre-Dame a alimenté l’incendie à l’intérieur du bâtiment en 2019. Les charpentes en chêne et la toiture en plomb de la nef, du chœur et du transept de Notre-Dame ont été reconstruites pour ressembler exactement aux originaux, selon Rebuild Notre Dame. Sarah Meyssonnier/Reuters

Au sommet se trouve la flèche, avec un phénix doré maintenant à son sommet, remplaçant symboliquement le coq qui a été trouvé au milieu des décombres de l’incendie.

Remarquablement, la plupart des poutres d’origine de la cathédrale datent d’avant 1226, la plus ancienne provenant d’un arbre abattu en 1156.

Aujourd’hui encore, le pays possède la plus grande réserve au monde de chênes matures, une aubaine unique pour les efforts de reconstruction. Trois des chênes utilisés dans la restauration avaient 230 ans, selon l’Office national des forêts de France.

Des charpentiers ayant le savoir-faire nécessaire pour façonner les arbres en cadres de style médiéval ont été cueillis dans toute la France et dans le monde, un geste similaire à tous les savoir-faire très spécifiques requis pour la restauration : tailleurs de pierre, métalliers, facteurs d’orgues, etc.

Ces artisans, travaillant de concert avec de plus grandes entreprises, ont été en mesure de réutiliser des pratiques de construction désuètes à grande échelle, au lieu de techniques de construction modernes plus rapides et moins coûteuses.

Pour l’homme chargé de superviser la reconstruction de la cathédrale, l’utilisation de ces méthodes traditionnelles était cruciale. « C’est l’authenticité, c’est le souci de respecter le monument », a déclaré Jost à CNN. « Nous utilisons les mêmes matériaux, le chêne et la pierre, et avec les mêmes techniques. »

Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez
Notre-Dame est de retour, mais pas tout à fait comme vous la connaissiez

Un trésor à redécouvrir
Dépouillée de ses atours habituels – les bancs, les livres de cantiques et les bougies du culte quotidien, les touristes de notre époque et les pèlerins des siècles passés – la précieuse cathédrale de Paris n’a plus été la même.

Mais malgré l’indignité de la restauration - le bruit, les bâches en plastique et les barres métalliques - la majesté de Notre-Dame est indéniable.

Les éléments les plus reconnaissables de Notre-Dame sont peut-être ses célèbres vitraux – chefs-d’œuvre de l’art gothique français – et, en particulier, ses trois rosaces situées dans les façades nord, sud et ouest.

Bien que le verre ait extraordinairement survécu à l’incendie, il a nécessité une restauration minutieuse pour résoudre les dommages causés par la fumée et le plomb, ainsi qu’un nettoyage approfondi après des décennies d’intempéries et d’usure.

Des années de saleté ont été éliminées, restaurant les couleurs vives de sorte qu’une fois de plus, les rouges à lèvres et les bleus lapis-lazuli baignent l’intérieur de la cathédrale lorsque la lumière du jour brille à travers.

Dans les jours, les mois et les années à venir, Notre-Dame - saluée comme l’un des plus grands exemples de l’architecture gothique française - reprendra sa place dans le panthéon culturel de Paris.

Beaucoup seront impatients de visiter pour la première fois ce monument récemment restauré. Et les couleurs ardentes de ces célèbres vitraux seront sûrement la preuve nécessaire que Notre-Dame – cicatrisée et blessée mais transformée – vit.

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