FrèreJean, le Leica toujours dans la soutane
les Rencontres d'Arles. Son flot de professionnels et de festivaliers. 20000 sont attendus en cette première semaine dejuillet.
Parmi eux. Frère Jean ne raterait pour rien monde le rendez-vous.
Bien avant qu'il n'embrasse sa seconde vie de moine orthodoxe, Frère Jean avait déjà ses habitudes à Arles.
Le jeune Gérard Gascuel a étudié la photo l'école Louis Lumière à paris avant de devenir photographe de pour la rubrique artistique dans différents journaux photographe de mode et de blicité.
Un coup de foudre pour le médium qu 'il doit notamment à son service militaire et à un coIonel en demande d'une photo d'identité qui ne s'était jamais trouvé aussi beau desa vie.
À partirde là, toute la caserne y est passée explique l'homme de 76 ans.
Cela m'a fasciné. Devant l'appareil, ils étaient tous comme nus.
À travers la photo, j'ai découvert l'homme, I'homme profond.
Je me suis dit, c'est le plus beau des langages.
Gérard Gascuel se découvre une passion pour le portrait.
Dans le visage ce qui m'intéresse, raconte-t-il aujourd'hui, c'est le regard derrière les yeux, ce que l'autre voit en me regardant.
Sa carte de presse lui fait rencontrer Salvador Dali, Maurice Béjart, Jean-Louis Barrault, le mime Marceau, Olivier Messiaen... Il photographie au 50 millimètres, très près de son modèle, son Hasselblad en mains.
Il court le monde.
Alors que sa fiancée l'attend au Japon, c'est lors d'un reportage au mont Ayhos en Grèce dans la crypte d'un ancien monastère, que sa vie change du tout au tout.
La vision des crânes des moines décédés depuis de nombreuses années l'amène à reconsidérer son existence.
Une prise de conscience, suivie littéralement d'une seconde naissance. Gérard Gascuel devient Frère Jean. Il a alors 33 ans.
S'il a quitté famille et amis, Frère Jean n'a jamais tiré un trait sur sa passion pour l'art.
Installé avec Frère Joseph depuis 1996 au Skite Sainte Foy dans les Cévennes, d'où il est originaire. il accueille des pèlerins orthodoxes et des membres de la Fraternité Saint Martin, une association d 'artistes chrétiens.
Et ils sont célèbres, ceux qui ont un jour foulé le lieu de prière et de retraite en quête d'inspiration dans ce beau et rude mas en pierres de schiste, entouré de trois hectares de bois et de champs en terrasses.
Artistes, peintres, écrivains, musiciens, danseurs, poètes. Mais aussi artisans et cuisiniers.
En 2020, par exemple, Paris Match publiait un reportage du diner à quatre mains élaboré par Gérald Passédat, chef trois étoiles, et Frère Jean.
C'est que le moinen'a jamais cessé de se poser les mêmes quesirations qui animent les artistes.
Qu'est-ce que la beauté ? La vérité ? L'amour? Comment avoir le ton juste ? Le geste juste? Comment réaliser le don de soi? Réciter chaque jour le même texte sans se lasser?
S'il a trouvé dans par la foi des réponses, le jardin. la cuisine, la poésie et la photographie sont devenus ses œuvres.
Son livre, La prière du cœur, récemment paru chez Actes Sud, tisse largement la métaphore de l'art dans la spiritualité.
L'art en général ce n'est pas une langue mais un langage universel confie-t-il.
Ce que j'aime dans l'art, c'est que l'art se multiplie sans s'épuiser.
À travers une belle photo, un beau paysage, un beau un chant, les gens sont touchés jusqu'à l'âme et ils ont une mémoire du corps qui va durer toute leur vie comme un enfant qui se souviendra toujours de sa mamie.
Sa soutane noire comporte une poche conçue sur-mesure pour le leica qui ne le quitte jamais.
Malicieux. Frère Jean le sort en toute discrétion pour documenter certaines rencontres religieuses.
Mais les photos qu'il rend publiques ce sont celles prises au sein du monastère.
Ce qu'il faut, c'est prendre le temps de regarder, d'être émerveillé souligne-t-il, avant de nous morntrer ses clichés.
Ca c'est c'est une tomate sensuelle ! Bon. c'est de la sensualité de moine, c'est sûr. sourit-il.
Mais il y a une grande sensualiré dans la nature, une très grande beauté et surtout elle est gratuite. Une feur est belle par amour de la beauté, elle n'est pas belle pour plaire.
Depuis une révélation face à singularité d'une feuille, Frère Jean s'attache à montrer que chaque instant, chaque chose et chaque personne est unique.
Le dimanche 9 juillet à 9h30
Sur France 2 orthodoxie
rediffusion de : « Signe de Lumière » du Frère Jean
Voir la lumière divine incréée de Dieu n’est possible que si on la reçoit par l’humilité et le don de soi. Voir la lumière créée de la beauté de chaque création, n’est possible que si on la reçoit comme un don de Dieu. La photographie est une écriture de lumière et nous permet de dire ce que les mots ne peuvent pas dire.
Il y a une similitude entre être photographe et être moine. Les deux cherchent des signes de lumière, pas pour les capturer, mais pour les recevoir. Le père Gérasime du skite Sainte-Foy nous en parle dans le documentaire « Signes de lumière », produit par le père Jivko Panev.
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