Icône d'Agnès GLICHITCH
Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen
Lors du bref office de Tierce que nous avons chanté juste avant la liturgie, la messe, nous avons commencé par chanter le « Veni creator » et à appeler l'Esprit Saint : « Viens, Esprit saint, Dieu créateur, visite les esprits des tiens et remplis de Ta haute Grâce les entrailles de l’univers ».
Puis à l’entrée de la divine liturgie, nous avons chanté : « L'Esprit du Seigneur remplit tout l'univers, Il contient tout ».
Réalisons-nous bien ce que nous chantons ? Quelle bonne nouvelle ! Vous ne trouvez pas ? La venue de l’Esprit Saint n’est pas pour un petit aréopage, Il ne vient pas pour un petit nombre de privilégiés, d’élus, d'initiés ou d’apôtres, Il vient remplir les « entrailles » de l’univers’ et contenir tout.
Sans Lui, il n’y a rien. Sans Lui le monde n’existerait pas !
Pour passer du non-être à l’être, c’est l’Esprit Saint qui agit. D’ailleurs dès les premières lignes de la Genèse au chapitre 1 et au verset 2, il nous est dit que « L'Esprit de Dieu planait sur les eaux ».
Dès le début il est là. Dans le Principe, Il est là. C’est pourquoi on l’appelle aussi dans le Veni Creator : « Dieu créateur » et à la fin de la Bible dans les Actes des Apôtres que nous venons d’entendre, il est dit qu’il vient sur chacun.
Il emplit tout, Il contient tout et pourtant II vient sur chacun, Il est infiniment personnel. Il remplit tout l’univers et pourtant II est invisible et II est à l’intérieur de toutes choses.
L’Esprit Saint est sans doute la personne de la Divine Trinité la plus paradoxale.
Celle qui nous oblige le plus à faire taire le mental car Elle échappe à toutes les catégories, Elle échappe à toute objectivation, Elle échappe à toute définition.
Les théologiens ont bien essayé de le décrire,de le définir, mais ce fut souvent catastrophique, souvent imbuvable et nous a conduit à la division... avec notamment la fameuse querelle du filioque.
En dehors du Christ, c'est-à-dire le Verbe de Dieu qui lui nous parle dans l’Evangile avec une véritable connaissance de l'Esprit Saint, les seuls qui ont pu dire quelque chose de l’Esprit Saint sont les hommes qui l’avait profondément expérimenté dans leur esprit, leur âme, leur corps.
Les seuls qui ont pu dire quelque chose de Lui sont ceux qui l’avait dans la peau et donc qui l’ont chanté comme Saint Ephrem le Syrien, saint Grégoire de Nazianze ou Saint Syméon le Nouveau Théologien dont nous avons entendu quelques strophes hier aux vêpres et dont nous lirons quelques autres lors de l’épiclèse tout à l’heure.
Ecoutez les attentivement, vous verrez comment on peut approcher de ce grand mystère qu’est l’Esprit saint.
La personne de l’Esprit Saint s’expérimente mais ne se décrit pas. Elle contient tout et Elle est à l’intérieur de tout.
Nous pouvons donc tous en faire l’expérience, en fait, nous en faisons tous l’expérience, même si c’est inconsciemment, même si nous ne sommes pas tous saint Séraphim de Sarov ou saint Siméon le Nouveau Théologien car si nous n’en faisions pas l’expérience, nous cesserions immédiatement d’exister.
Bien sûr nous lui laissons plus ou moins de place ! Hélas si j’en crois ma propre expérience, plutôt moins que plus !
Mais tout l’enseignement de Jésus vise à nous faire faire de la place à l’Esprit Saint. Et, pour cela Jésus s‘efface en disant : « Il est bon pour vous que je m‘en aille car si je ne m‘en vais pas, le Consolateur ne viendra pas à vous mais si je m‘en vais, je vous renverrai... et II vous guidera. Il vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »
Nous retrouvons ici le mystère de l’Ascension du Seigneur Jésus, qui disparaît à nos yeux extérieurs pour être par l’Esprit Saint présent à nos yeux intérieurs, qui disparaît à nos oreilles extérieures pour être présents aux oreilles de notre cœur.
Le Christ nous devient intérieur et pour qu’il nous habite, qu’il puisse s’asseoir sur le trône qu’est notre cœur, le Père envoie au nom du Christ l’Esprit Saint.
Dieu en s’incarnant va le plus loin possible dans sa démarche, non seulement Il va entrer dans toute la condition humaine, traverser la mort, la vaincre et ressusciter corporellement mais il va aller jusqu’à l’intériorisation.
Il s’agit d’une démarche nuptiale, où Dieu épouse l’humanité jusqu’à lui devenir intérieure, pour la féconder,’ et quand je dis l’humanité, ce n’est bien sûr pas un magma humain indifférencié qu’il épouse, mais chacun d’entre nous, chacun des milliards d’hommes qui ont existé et qui existeront encore, et c’est pourquoi cela se manifeste sous la forme des langues de feu, c’est le même esprit qui est là, présent pour chacun, informant de l’intérieur chacun d’entre nous du message du Christ.
L’Esprit Saint est là comme un levain, qui vient faire lever la pâte depuis l’intérieur de notre être, afin de faire de nous des saints (un seul est saint), des Christ (un seul est Seigneur), des êtres porteurs du Christ, pneumatophores, de véritables fils du Père, des êtres trinitaires à Limage et à la ressemblance de Dieu.
Que l’Esprit Saint, envoyé au nom du Christ par le Père, repose sur chacun d‘entre nous et sur le monde entier, et qu’à la Trinité Sainte et indivisible soit la gloire aux siècles des siècles. Amen !
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