Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 novembre 2022 5 11 /11 /novembre /2022 20:29

 

S'abonner au Blog Seraphim

Cliquer ICI

Partager cet article
Repost0
10 novembre 2022 4 10 /11 /novembre /2022 20:35
Une nouvelle baptisée me pose ces questions :
J'ai vu que selon les jours, il est mentionné dans le calendrier de l'Eglise des mots comme temporal, vêpres, sanctoral, liturgies, laudes avec des références de textes de la Bible.  Est-ce que ces mots désignent des moments de la journée où il faut lire ces passages ?
Peux-tu me dire pourquoi l'année liturgique commence le 11 novembre, est-ce que c'est lié à la Saint-Martin?
 
Réponse rapide utilisant des informations du web expliquant bien ces points 
 
Commençons par l'explication des mots
  • temporal, sanctoral
Cela concerne les temps de l'année liturgique : le temporal se compose des cycles (périodes) de Noël et de Pâques entre lesquels s’écoule le temps ordinaire.
 
On distingue du temporal le sanctoral qui représente l’ensemble des célébrations des saints, fixées à des dates précises ; sauf exceptions, le temporal doit l’emporter sur le sanctoral. 
  • vêpres, laudes
Ce sont des temps de prière qui rythment la journée d'un chrétien et en particulier des moines et moniales. A minima il faudrait pouvoir prier les laudes (matin) et les vêpres (soir, vrai début de la journée liturgique)
Extrait du web : La liturgie des Heures est une prière quotidienne chrétienne, répartie en plusieurs moments de la journée, appelés offices et heures canoniales.
Dans le monachisme bénédictin :
  • Vigiles : entre minuit et le lever du jour
  • Laudes : à l'aube
  • Prime (première heure après le levant) : après le lever du soleil
  • Tierce (troisième heure après le levant) : à 9 heures ou avant la grande messe3
  • Sexte (sixième heure après le levant) : à midi environ
  • None (neuvième heure après le levant) : à 15 heures environ
  • Vêpres : (l'après-midi ou au début de soirée) : vers 17 heures
  • Complies : le soir, après le coucher du soleil

Il est proposé des lectures bibliques différentes chaque jour pour les laudes et les vêpres

  • liturgie (eucharistique)
En orthodoxie c'est le nom donné à la messe
  • Le 11 novembre
La Saint-Martin est célébrée le 10 novembre ou le 11 novembre en souvenir de Martin de Tours. La date correspond à sa mise au tombeau le 11 novembre.
 
On commence traditionnellement le jeûne de l'Avent à cette date. 
 
La célébration de l'avent débute au cours du ve siècle, lorsque l'évêque Perpet de Tours ordonne qu’à partir de la fête de saint Martin, le 11 novembre jusqu’à Noël, on jeûne trois fois par semaine : c’est pour cela que l’Avent est également nommé "Carême de saint Martin"
 
Autant te donner aussi un résumé du catéchisme
 
Le premier dimanche de l’Avent, quatre semaines avant Noël, marque l’entrée dans une nouvelle année liturgique.
 
L'année liturgique est calquée sur la vie de Jésus.
 
Elle commence avec l'attente de Noël, puis Noël (naissance de Jésus), Epiphanie (mages qui reconnaissent en Jésus une grande lumière), Baptême, vie ordinaire (et extraordinaire de Jésus), Semaine Sainte (Passion et mort de Jésus), Pâques (Résurrection de Jésus), Ascension (de Jésus), Pentecôte (don de l'Esprit Saint), l’Assomption/Dormition de Marie au cœur de l’été.
 
Deux grandes fêtes dans l'année liturgique: Noël et Pâques.
 
Chaque grande fête est précédée d'un temps d'attente. Pendant ce temps d'attente, on se prépare à accueillir, on se laisse transformer, on se tourne vers Dieu et vers nos frères,...
 
Le temps de Noël est précédé du temps de l'Avent qui commence cette année le dimanche 1er décembre.
 
Le temps de Pâques est précédé du temps du Carême qui débute le Mercredi des Cendres.
 
La date de Noël étant fixe (25 décembre), elle ne tombe pas toujours un dimanche.
 
Pour connaître le premier jour de l'année liturgique et donc le jour du premier dimanche de l'Avent, il suffit de remonter quatre dimanches avant le 25 décembre.
 
Pour savoir quand commence le temps du Carême, il faut d'abord connaître la date de Pâques (Pâques correspond au premier dimanche qui suit la première pleine lune de Printemps. Ce n'est pas une date fixe).
 
Une fois connu le jour de Pâques, on peut connaître la date du Mercredi des Cendres (début du Carême).
 
Déroulement de l'année:
 
  • Le temps de l'Avent (avec ses quatre dimanches), 
  • Le temps de Noël (qui commence à Noël et qui se termine avec le baptême de Jésus),
  • Le temps ordinaire,
  • Le temps du carême qui commence le mercredi des cendres et qui se termine la veille de Pâques,
  • Le temps de Pâques (ou temps pascal) qui commence avec la fête de Pâques et qui se termine à la Pentecôte,
  • Le temps ordinaire qui se termine avec le dimanche de la fin des temps (en novembre) chez les orthodoxes occidentaux et la fête du Christ roi dans l'Eglise catholique.
Télécharger le cycle liturgique pour le voir en grand

S'abonner au Blog Seraphim

Cliquer ICI

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2022 3 09 /11 /novembre /2022 20:30
Dieu est-il misogyne ?

C’est le titre du film documentaire que j’ai eu le privilège de revoir jeudi dernier, lors d’une soirée, organisée par la Plateforme interreligieuse de Genève.

Ce film commence avec des images fortes où l’on découvre tantôt une assemblée d’hommes barbus juifs orthodoxes vêtus de noir avec leur chapeaux…

Puis c’est l’assemblée des cardinaux du Vatican, rasés de près, vêtus de noir eux aussi, avec des étoles et des kippa rouges…

Enfin, nous découvrons une assemblée d’hommes agenouillés à la Mosquée pendant la prière, là encore sans mixité.

Dès le départ, la réponse arrive en voix off :

Non Dieu n’est pas misogyne mais visiblement les représentants de ses grandes religions monothéistes oui…à quelques exceptions près !

Je mesure alors, la chance que j’ai eu d’avoir grandi au sein d’églises réformées et luthériennes qui, dès ma plus tendre enfance, m’ont donné à voir des femmes pasteures.

Car la question ne s’est jamais posée à moi, contrairement sans doute aux filles juives, catholiques ou musulmanes, de savoir si cette fonction me serait accessible ou pas un jour.

Pourtant, l’accès au ministère pastoral pour les femmes n’est pas si ancienne, puisqu’elle ne date que du 20ème siècle en Europe.

Et Dieu merci nos autres traditions sœurs avancent également vers le chemin de l’égalité.

Il existe désormais en France six femmes rabbin, même si c’est uniquement dans le milieu libéral, trois femmes imam ainsi que des femmes prêtres dans l’église anglicane et catholique chrétienne.

Une poignée de femmes certes, mais pour combien de centaine de milliers de rabbins, de prêtres et d’imams hommes dans le monde ?

Pourtant, tous les autres domaines de la société ont avancé depuis des décennies en Occident vers l’égalité entre les sexes.

Que ce soit dans l’accès aux études, à tous les métiers, aux postes à responsabilité dans les entreprises et dans les états.

Bien sûr, il reste encore beaucoup à faire.

Mais c’est vrai aussi que la religion semble être le dernier bastion, où le patriarcat persiste si fortement.

A l’heure où l’Eglise catholique romaine, ne cesse de faire face encore à des dénonciations d’abus sexuels qui semblent sans fin, difficile de ne pas faire le lien et de voir l’urgence de ce besoin de changement.

Oui, une religion qui ne fait pas place aux femmes se coupe littéralement de la moitié de l’humanité pourtant créée et désirée par Dieu et suscite la violence à leur égard.

Elle se coupe de l’expérience fondamentale de l’altérité, du vis-à-vis, du face à face et finit par faire de l’autre un objet plutôt qu’un sujet.

Eve n’a pas été créée de la côte d’Adam, contrairement à cette mauvaise traduction encore véhiculée, mais bien comme un côte à côte.

Oui, le texte biblique est très clair là-dessus.

Dieu crée l’Adam, autrement dit l’Humain, dans le deuxième texte de création de la Genèse, qui ressemble plutôt à un androgyne ou un être asexué justement.

En Genèse 2, 18-34, Dieu scinde l’Adam en deux pour en faire une partie ish (homme) et une partie isha (femme).

Autrement dit, Dieu coupe l’Adam en deux et crée la différenciation entre les êtres pour offrir l’occasion de la rencontre de l’autre.

Avant la séparation, l’homme et la femme vivaient collés, comme fusionnés, de sorte à ce qu’ils ne puissent se voir.

Après la séparation, les voilà face à face invités à se parler, à dialoguer, à se rencontrer pour vivre côte à côte, ensemble, dans la complémentarité.

Le projet de Dieu est beau et bon.

Et rappelons-nous aussi le premier texte de la Création en Genèse 1, 27 :

« Elohim Dieu crée l’humain (l’Adam) à son image, à sa ressemblance.
Il le créée mâle et femelle, Il les crée.
Elohim les bénit. »

Oui, le texte lui-même nous dit que l’humain est à l’image de Dieu, ce qui signifie bien que Dieu est en lui-même masculin et féminin.

Nous sommes le reflet de Dieu sur la terre et nous sommes bénis.

Notre siècle semble bel et bien marquer un tournant vers ce féminin trop longtemps bâillonné, mis de côté, ignoré, rabaissé, violenté.

Le mouvement est planétaire.

Oui les femmes se lèvent mais plus que cela, la part féminine de l’être semble se réveiller, resusciter, pour que le monde puisse vivre sa réconciliation profonde.

L’égalité est un objectif partout et dans les religions, mais l’horizon est également spirituel.

Car c’est chacune et chacun de nous qui est invité à explorer ses parts masculines et féminines pour vivre une pleine réalisation de notre humanité.

Accueillir les femmes dans tous les secteurs, c’est aussi accueillir le féminin en nous.

Mais alors, me direz-vous, qu’est-ce que le masculin et le féminin ?

Car les recherches académiques sur le genre tendent également à démontrer qu’il s’agit là encore de constructions sociales.

Peu importe je crois, car il me semble que le plus important est d’identifier pour soi ce que je mets derrière ces appellations et que je puisse ensuite toutes les faire miennes.

Lorsque je regarde le Christ, je ressens ces différentes parts masculines et féminines complètement intégrées dans son être.

Il assume tout et par conséquent sauve tout dans Son Amour.

Il pleure, il parle avec autorité, il prend les enfants dans les bras avec douceur, il chasse violement les marchands du temple, il touche les malades, il enseigne, il embrasse.

Et puis Jésus est peut-être le premier féministe en intégrant tout au long de son ministère des femmes disciples.

Il y a 15 jours j’ai eu la joie d’animer une retraite spirituelle avec Anne Soupa, journaliste chrétienne, militante catholique féministe sur le thème des femmes dans l’église.

Ce fut passionnant et je pourrai vous écrire des pages et des pages, mais ce qui m’a particulièrement animée fut nos portraits de femmes bibliques que nous avons réalisées.

Cela m’a permis de mesurer à quel point les femmes sont partout présentes dans la Bible, mais nous avons certainement trop intégré une lecture et une interprétation patriarcale.

Pourtant, il nous suffit d’ouvrir les Ecriture avec cette intention, et vous les verrez ces centaines de femmes émerger de vos pages et découvrir leurs incroyables parcours.

Des prophétesses, des reines, des veuves, des mères, des rebelles, des prédicatrices, des disciples, des diaconesses…

Nos matriarches sont partout et n’attendent que nos yeux pour les ressusciter et transmettre leur histoire.

Et comme je le disais lors de mon intervention après la projection du film à l’occasion du débat.

Les femmes peuvent jouer un rôle immense là où elles sont dans les religions, puisqu’elles ont vraisemblablement toujours la main sur le travail auprès des enfants…

Or, l’autre jour j’animais justement un récit sur le thème de l’appel des disciples auprès de groupes d’enfants.

J’ai délibérément ajouté au matériel catéchétique reçu, trois personnages féminins selon l’évangile de Luc qui parle de Suzanne, Jeanne et Myriam de Magdala.

Puis, dans le récit, je devais dire que Jésus avait choisi les 12 disciples comme les 12 tribus d’Israël et j’ajoutais qu’ils représentaient des hommes, des femmes et des enfants.

J’ai eu beau dit cette dernière phrase, les filles de mes quatre groupes d’enfants, ont toutes réagi sur le fait que les femmes étaient moins nombreuses !

Ce qui était beau c’était de voir la manière dont chaque groupe d’enfant a cherché des solutions à ce problème.

Un groupe trouvait que le chiffre 12 était problématique et qu’il fallait donc le changer.

Le bon « chiffre sacré » je reprends leurs mots, était finalement le nombre de celles et ceux qui étaient présents et était donc évolutif d’après eux...

Un autre groupe a tout simplement décidé que les 12 étaient 6 femmes et 6 hommes…

L’idée ici n’est pas nécessairement de réécrire l’histoire biblique, mais de devenir créatifs aujourd’hui, pour montrer cette évolution et rééquilibrer dans notre réalité.

Les enfants s’emparent de leur héritage pour l’amener plus loin et j’avoue qu’assister à ce phénomène est bouleversant et réconfortant.

Alors dans ce même élan, je vous réserve une petite surprise ce jeudi ;)

En attendant, je vous transmets l’élan d’explorer le féminin et le masculin sacrés en vous, dons de notre Dieu de tout Amour.

Amen


Carolina Costa

Auteure, théologienne et pasteure réformée

info@carolina-costa.com

S'abonner au Blog Seraphim

Cliquer ICI

Partager cet article
Repost0