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1 juillet 2020 3 01 /07 /juillet /2020 15:59

Un site exceptionnel. 

La première surprise de Rocamadour (Lot), c’est le site lui-même. Un endroit improbable, un entassement minéral toujours à deux doigts de perdre l'équilibre. Un vieux dicton qualifie notamment cet amoncellement : « Des églises sur les maisons, du château sur les églises. » Ici, c'est la falaise qui a la préséance sur toute construction humaine. Bienveillante ou menaçante, danger ou protection, le site lui doit sans doute son nom : la « rocca majour », la « roche majeure ». Contre toute logique, les bâtiments principaux, ceux  des sanctuaires, n’ont pas été déposés au sommet de cette énorme muraille naturelle mais sur une étroite terrasse située à mi-hauteur. La cité religieuse s’agrippe littéralement à la paroi du canyon de l’Alzou, à la verticale absolue d'un village qui, lui, a la particularité de s'être organisé autour d'une seule rue !     

Les origines de Rocamadour.

 Elles sont assez mystérieuses car très anciennes et ne sont plus documentées par aucune archive subsistante à cause des guerres dites « de religion » du XVIe siècle. Rien ne nous permet plus de connaître les raisons qui poussèrent des pèlerins, au moins à partir du IXe siècle, à venir, parfois de fort loin, pour prier dans ce paysage solitaire et difficile d'accès. Outre les lieux, seule nous reste la légende, habituellement le moyen de rapporter une réalité qu’on ne comprend plus. Le site ne s’est pas organisé en un jour, il est le produit d’une histoire. Qui est arrivé le premier? Sans doute un ermite, puis d'autres à sa suite, ou simultanément. L’endroit, appelé « Val ténébreux » était tout ce qu'ils pouvaient désirer pour mener leur vie de prière et de solitude : un espace immense à l'abri des regards, une rivière et des grottes creusées dans une falaise bien exposée à la lumière. Une cloche du VIe siècle nous donne un premier repère historique. L’érémitisme a été la première forme de vie consacrée ; et des disciples s’étant regroupés autour des ermites, elle a évoluée en monachisme (du grec : « monos », seul, solitaire). Les premiers monastères ont ainsi été des regroupements d'ermitages, ce qui est encore la caractéristique des abbayes de Chartreux.   

Une attractivité croissante. 

Les Bénédictins, qui prirent la suite des ermites, entreprennent les premières grandes campagnes de construction, et organisent le paysage autant qu'ils le peuvent dans le but d’accueillir des pèlerins de plus en plus nombreux. Ces derniers affluent de plus belle à partir de 1166, suite à la découverte d’un corps « miraculeusement » intact, qu'on a alors supposé être celui d'un ermite nommé Amadour (du latin « Amator »). Robert de Thorigny, abbé du Mont Saint-Michel à partir de 1154, en rapporte les circonstances à l'occasion du pèlerinage d’Henri II Plantagenet (1133-1189), roi d’Angleterre et seigneur d’Aquitaine depuis son mariage avec la duchesse Aliénor : « L’an de l’Incarnation 1166, un habitant du pays, étant à ses derniers moments, commanda aux siens, sans doute par une inspiration de Dieu, d’ensevelir son cadavre à l’entrée de l’oratoire. En creusant la terre, on trouva le corps d’Amadour, bien entier ; on le plaça dans l’église, près de l’autel, et on le montra ainsi, dans son entier, aux pèlerins. Là, se font par la bienheureuse Marie, des miracles sans nombre. »  

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La construction du site. 

La réputation de Rocamadour se répand alors fort loin et le pèlerinage commence à prendre rang parmi les grands lieux spirituels du Moyen Âge. Une campagne de construction ambitieuse lui donne dans les grandes lignes l’aspect qu’on lui voit aujourd’hui. Le grand escalier, véritable lieu d’ascension spirituelle et de mortification (jusqu’à une époque récente, tous les pèlerins le gravissaient à genoux), conduit les pèlerins de la ville basse au parvis. Ils découvrent alors un vaste espace dégagé entouré de sept églises ou chapelles, la plus grande étant la basilique Saint-Sauveur, l'ancienne église abbatiale, et la plus importante, la chapelle où est conservée depuis huit siècles la statue de la Vierge de Rocamadour. La plupart des bâtiments ont été construits aux XIe et XIIe siècle, sous l’abbatiat de Géraud d’Escorailles, abbé de Saint-Martin de Tulle (1152-1188). Ils ont été plus ou moins restaurés lors de la campagne de sauvetage du milieu du XIXe siècle.  

La Vierge Marie et Rocamadour. 

Dès son origine, ce site est dédié au culte marial. Il y eut d'abord un petit oratoire : une humble grotte qui, après avoir été le refuge probable d'un ermite, est devenue le cœur de la cité religieuse. Écrasé par des éboulements de la falaise dans laquelle il s’insère et qui le surplombe, cet oratoire a été plusieurs fois reconstruit (notamment après un incendie en 1476) et agrandi, jusqu'à devenir la chapelle Notre-Dame, ou « chapelle miraculeuse », de style gothique flamboyant. La statue qu'elle contient est une vierge noire du XIIe siècle, constituée de deux pièces de bois de noyer: Marie elle-même, aux mains tendues et au léger sourire, et l'Enfant-Jésus, assis sur son genou gauche. Elle est particulièrement vénérée le 8 septembre, fête de la Nativité de la Vierge. Le Livre des miracles (1172), récit de 126 grâces obtenues par l'intercession de Notre Dame de Rocamadour, est un éclairage saisissant sur la foi de ce « beau XIIe siècle » qu'on a coutume de considérer comme l'âge d'or de la chrétienté. C'est en quelque sorte une œuvre publicitaire, dont le but est d'attirer vers le sanctuaire un nombre grandissant de pèlerins, mais par un souci d'objectivité et de discernement assez exceptionnel pour l'époque, il ne retient que des cas dûment exposés devant notaire.  

Un lieu spirituel pour les plus grands. 

Rocamadour situé aux confins du comté de Toulouse (puis des territoires directs du roi de France) et du duché d’Aquitaine devient un enjeu spirituel entre les monarchies française et anglaise. Vinrent à Rocamadour tous les rois de France du XIIe siècle jusqu'à Louis XI (en particulier saint Louis, ses frères, sa mère, Blanche de Castille en 1244), Henri II d'Angleterre (1159 -1170) qui vint remercier de sa guérison d’une maladie grave, Aliénor d’Aquitaine, Alphonse III de Portugal, des saints comme saint Dominique (1219) et saint Antoine de Padoue (vers 1224), Christophe de Romagne, compagnon de saint François d’Assise, Raymond Lulle, le navigateur Jacques Cartier… Notre Dame de Rocamadour a été présente aussi dans tout le mouvement de « reconquête » de l’Espagne sur les Maures. Ainsi en 1212, son étendard était déployé à la célèbre bataille de Las Navas de Tolosa. Mieux, c’est la vue de cet étendard qui aurait redonné le courage aux troupes chrétiennes inférieures en nombre de repartir à l’assaut et d’obtenir la victoire.  

Le déclin du sanctuaire. 

Le sanctuaire a aussi  traversé des moments difficiles. Au XIIe siècle, il est pillé par le fils d’Henri II Plantagenêt, Henri au Court-Mantel, qui cherche des richesses pour poursuivre la guerre qu’il mène à son père. Rocamadour, qui entre-temps s'est fortifié, traverse la Guerre de Cent ans (XIVe et XVe siècles) à peu près sans encombre. Mais comme le Limousin et le Quercy sont devenus des champs de bataille, les pèlerins, découragés de venir, se font rares. Le pèlerinage connaît alors un certain déclin.  

Les « Grands pardons » de Rocamadour. 

En 1317, le pape quercynois Jean XXII érige l’abbaye de Tulle en évêché. Les moines sont remplacés par des chanoines qui assurent le service du pèlerinage jusqu’à la Révolution. En 1428, Charles VII, encore petit « roi de Bourges », en grand danger de perdre son royaume, demande au pape Martin V d’accorder des indulgences particulières aux pèlerins de Rocamadour et prie pour être sacré à Reims. Quelques mois plus tard, démarrait. C’est le temps de l’épopée de Jeanne d’Arc. Ainsi, naît la tradition des « Grands pardons » de Rocamadour. À cette époque, se répand la légende sans fondement historique identifiant  saint Amadour au collecteur d’impôts Zachée de l’évangile. En 1562, Rocamadour est pillé par un chef de bande nommé Bessonies, au service du chef protestant le prince de Condé.  

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La renaissance de Rocamadour.
 

Le pèlerinage n’est pas à proprement parler une étape sur la route de Saint-Jacques de Compostelle, mais, pour les marcheurs de Dieu, il a toujours représenté un détour de prière et de repos dont l'attractivité ne se dément pas. Ici, comme au XIIe siècle, la Vierge Marie assise en majesté attend les visiteurs et offre son Fils au monde (plus d’un touriste se transforme alors, ne serait-ce que pour quelques instants, en pèlerin. N’est-ce pas un miracle sans cesse renouvelé ?). Elle est à la fois la Reine de la paix, et celle qui délivre les prisonniers repentis ou injustement enchainés. La renaissance de Rocamadour s’est accomplie au XIXe siècle. C’est d’abord un prêtre diocésain de Paris, l’abbé Caillau, qui fait bâtir l’édifice appelé « château », pour servir de résidence aux missionnaires diocésains, parmi lesquels le bienheureux Pierre Bonhomme (1803-1861), natif de Gramat près de Rocamadour, fondateur de la congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Calvaire qui assurent toujours l’accueil. L’abbé Caillau s’attache surtout à la rénovation spirituelle du pèlerinage, qui se poursuit sans faiblir sous les évêques Mgr d’Hautpoul, Mgr Bardou et Mgr Grimardias. Le maître-d’œuvre et concepteur principal des restaurations fut un prêtre de Montauban formé à l’École du célèbre Viollet-le-Duc, l’abbé Chevalt (1817-1876).  

Et aujourd’hui ? 

L’afflux des visiteurs n'a pas cessé, bien au contraire. Aux pèlerins, se mêlent des touristes : actuellement plus d’un million et demi de visiteurs chaque année. Plusieurs personnalités de premier plan sont liées à l'histoire récente de Rocamadour : Edmond Michelet, résistant, ministre du Général De Gaulle, qui venait chaque année en pèlerinage à pied depuis Brive avec sa famille. Autre exemple, le compositeur Francis Poulenc, auteur de la célèbre litanie de la Vierge noire de Rocamadour, qui doit au site lotois presque toute l'inspiration de sa musique religieuse. Ainsi depuis toujours, les pèlerins, puissants ou misérables, célèbres ou anonymes, gravissent les escaliers reliant le bas de la ville aux sanctuaires de Rocamadour, en une démarche de pénitence que certains parfois accomplissent encore à genoux, gardant « l’espérance ferme comme le roc ».

Compléments

Le pillage de 1562.
Pendant les guerres de Religion, les troupes du capitaine protestant Bessonies assaillent la ville, brisent les croix, pillent l’église et s’en prennent au corps de saint Amadour, resté intact depuis des siècles (dans le Quercy, existait même l’expression proverbiale « être entier comme saint Amadour »). Les soldats forcent la porte du sanctuaire et veulent brûler le corps en accumulant du bois autour de lui. En vain. Furieux, le capitaine prend le corps, le dépose dans un brasier allumé à l’entrée de l’église et le dépèce à coups de hallebardes puis d’un marteau de forgeron, en s’écriant : « Puisque tu ne veux pas brûler, je te briserai ! » Il ne reste que quelques os calcinés. Les chanoines désespérés décrivent la scène dans une supplique au pape Pie IV. En outre, la valeur des pillages commis fut estimée à 15 ou 20 000 livres, somme considérable pour un village du Quercy. Seule la Vierge noire fut miraculeusement sauvée.
  

La cité religieuse.
Comme au Mont-Saint-Michel, le sanctuaire de Rocamadour ne se réduit pas à un seul lieu de culte. La basilique Saint-Sauveur est entourée de six églises (Notre-Dame aussi dite chapelle des Miracles, Saint-Michel, Saint-Louis, Saint-Blaise, Sainte-Anne, Saint-Amadour), douze autres ayant été détruites au fil du temps. Un escalier monumental de 197 marches permet de passer de la ville basse aux sanctuaires. La tradition voulait que les pèlerins gravissent ce Grand escalier à genoux, ce que certains font toujours. Il est souvent comparé au Grand degré du Mont-Saint-Michel. Ces marches symbolisent la montée du Christ vers Jérusalem où il vécut la Passion (« Voici que nous montons vers Jérusalem et que s’accomplira tout ce qui a été écrit par les prophètes sur le Fils de l’Homme », Luc XVIII, 31) ; elles montrent que la vie spirituelle nécessite un effort de la part du croyant. L’ensemble est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998.
  

Une épée et une cloche.
Deux éléments remarquables attirent l’attention des curieux dans la cité religieuse. Dans un mur médiéval, à plusieurs mètres du sol, est coincée une vieille épée de métal ; une légende raconte que c’est Durandal, l’épée miraculeuse de Roland, qui aurait été apportée par l’archange saint Michel. Plus sérieusement, dans la chapelle Notre-Dame où est vénérée la Vierge noire, existe une cloche très ancienne en fer forgé qui n’a ni corde ni chaîne. La tradition rapporte qu’elle a sonné toute seule à de multiples reprises, au moment même où, sur la mer, des marins en danger invoquaient Notre-Dame de Rocamadour et promettaient de venir en pèlerinage s’ils étaient délivrés. C’est ainsi que l’explorateur Jacques Cartier, découvreur du Canada en 1534, vint à Rocamadour en action de grâces après avoir été sauvé du scorbut avec son équipage. En 1612, un marin breton, Jacques Jas, fut lui aussi sauvé d’une tempête avec ses compagnons. De nombreuses personnes ont assuré avoir entendu sonner la cloche à l’instant où il avait appelé à l’aide, en plein océan Atlantique. C’est depuis ce temps-là que Rocamadour, pourtant situé à l’intérieur des terres, a un lien particulier avec la mer : une chapelle lui est dédiée à Camaret-sur-Mer (Finistère), de nombreux ex-voto rappellent le sauvetage de navires partis pêcher au large de Terre-Neuve et une reproduction de la Vierge noire navigue régulièrement sur les flots grâce au Rocamadour Yacht Club. En 2016, la Vierge est même présente aux Sables-d’Olonne pour la course du Vendée Globe.
  

Francis Poulenc et Rocamadour.
Le compositeur Francis Poulenc (1899-1963) est très affecté à l’été 1936 par la mort accidentelle de son ami Pierre-Octave Ferroud. Il effectue alors un pèlerinage à Rocamadour, où il vit une conversion qui le ramène à la foi de son enfance. Il compose alors des Litanies à la Vierge noire de Rocamadour pour chœur de femmes et orgue. D’autres œuvres témoigneront de sa ferveur religieuse : le Stabat Mater (1950, composé après un nouveau pèlerinage à Rocamadour suite à la mort de son ami Christian Bérard), les Dialogues des Carmélites (1955), d’après l’œuvre de Georges Bernanos, ou le Gloria (1960). Un musée d’art sacré, ouvert en 1968 et restauré en 1996, est dédié à Poulenc à Rocamadour.
  

La renommée de Rocamadour.
Grand centre de pèlerinage, Rocamadour a attiré des croyants de toute la chrétienté dès le Moyen-Âge. Par la route de Compostelle, sa renommée s’est répandue en Espagne, où deux églises sont consacrées sous ce vocable (l’une en Navarre, l’autre en Estrémadure) et où l’image de Notre-Dame de Rocamadour est vénérée dans plusieurs autres lieux de culte. Une paroisse porte même son nom au Québec.
 Rocamadour est le siège d’un festival de musique sacrée qui a lieu chaque année au mois d’août depuis 2006. Plusieurs concerts ont lieu dans la basilique et des visites musicales permettent aux touristes de lier amour du patrimoine et spiritualité. En 2016, Rocamadour a fêté son « année saint Amadour », correspondant au 850e anniversaire de la découverte du corps de l’ermite, au même moment que l’Année de la Miséricorde. À cette occasion, Mgr Camaide, évêque de Cahors, a organisé de nombreuses manifestations, dont la Mission Zachée, vaste envoi de Vierges pèlerines à dos d’âne sur les routes du diocèse, la réinstallation des reliques de saint Amadour à la vénération des fidèles et un colloque sur les miracles.  

Bref aperçu historique sur les Vierges noires. 
L’origine des Vierges dites « noires » demeure un mystère. Selon une légende, l’évangéliste saint Luc aurait tracé le premier portrait de Marie. La tradition chrétienne y aurait puisé son inspiration, en particulier à partir de la fin du XIIe siècle.  Par exemple, la Vierge noire dite de la Confession, conservée dans la crypte de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, en serait une fidèle reproduction. Les Vierges noires apparaissent dans le sillage du culte marial à partir du Ve siècle. D’aucuns pensent que le modèle "primitif’" né en Orient, a été rapporté en Europe par les croisés.  
Dès le Xe siècle, les récits de découvertes miraculeuses de ces statuettes se multiplient, donnant naissance à des pèlerinages divers. Laboureurs, travailleurs agricoles ou clercs découvrent ces statues quelquefois très anciennes selon les chroniqueurs. Ce sont généralement des petites statues réalisées en bois local (châtaignier, chêne, genévrier, noyer, poirier…), entre 30 cm et un mètre environ de hauteur. Ces œuvres sont parfois faites en pierre (une vingtaine en France), en plomb (Châteauneuf-les-Bains), en bronze (Tarascon-sur-Ariège), en albâtre (Arles) ou en ivoire (Villeneuve-les-Avignon). Ces statuettes polychromes figurent la Vierge en majesté, assise sur le trône de Sagesse, ou debout, dans un style hiératique. Marie tient l’Enfant Jésus sur ses genoux, ou sur un bras. Le Messie bénit, porte un globe terrestre, une grenade ou une pomme, et, dans sa main gauche, la Parole de Dieu. Chacune est miraculeuse et l’histoire leur attribue des "spécialités" : libération des prisonniers (Orcival, Béhuard…), résurrection d’enfants, arrêt d’épidémies de peste, remède contre les "fièvres" au Puy-en-Velay…         
Au Moyen-Âge, ces statuettes servent de reliquaires grâce à une niche creusée dans leur dos ou dans la poitrine, puis recouvert d’or ou d’argent et orné de pierres précieuses. Il est impossible d’évaluer le nombre exact de Vierges noires car maintes d’entre elles ont été perdues ou détruites (pendant les Guerres de religion et sous la Révolution française). Il existait environ 150 statues de la Vierge noire en France ente le Xe et le XIVe siècle (une trentaine en Espagne et une vingtaine en Italie). Le premier recensement date de 1550. Il évoque 190 œuvres françaises. En 1945, une seconde enquête cite le chiffre de 205. Elles sont inégalement réparties : plus d’un tiers sont localisées dans le Massif central, 26 % en Provence et Languedoc, seulement 18,7 % en Île-de-France et presque aucune en Bretagne et en Normandie.   

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30 juin 2020 2 30 /06 /juin /2020 22:55

 

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29 juin 2020 1 29 /06 /juin /2020 22:55
Royaume des Cieux ou royaume de Dieu, dans les Évangiles ce thème est au cœur de la prédication de Jésus qui en dévoile le sens dans de nombreuses paraboles.

L’annonce du Royaume par Jésus est-elle une nouveauté par rapport à l’Ancien Testament ?

Dans l’Ancien Testament, la notion de Royaume n’apparaît que pour évoquer celui des rois de l’époque. En revanche, il relève du langage commun de la Bible de reconnaître que Dieu règne comme seul maître absolu alors qu’aucun être humain ne peut prétendre à cela.

« Dans l’Ancien Testament, Dieu est compris comme le créateur, le libérateur », explique Mgr Pierre Debergé, membre de la Commission biblique pontificale et directeur au Séminaire français de Rome. « Le roi, c’est Dieu et il n’y a pas de pouvoir humain qui ne dépende de lui. En ce sens, Dieu concède aux rois bibliques la royauté, car celui qui règne, c’est bien Lui. »

Plusieurs psaumes font ainsi référence à ce règne de Dieu, comme le psaume 144 : « Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce et que tes fidèles te bénissent ! Ils diront la gloire de ton règne, ils parleront de tes exploits, annonçant aux hommes tes exploits, la gloire et l’éclat de ton règne : ton règne, un règne éternel, ton empire, pour les âges des âges. »

Les paroles de Jésus au sujet du Royaume marquent un tournant. « Le Royaume dont parle Jésus ne tombe pas du ciel : dans la continuité de l’histoire d’Israël, c’est un événement radicalement nouveau, assure Odile Flichy, bibliste, enseignante au Centre Sèvres. Il ouvre une ère nouvelle : avec Jésus, l’absolu de Dieu s’incarne et entre dans l’histoire des hommes. »

Quand et comment Jésus parle-t-il du Royaume ?

Dans les Évangiles, le Royaume est omniprésent dans la prédication de Jésus, ce qui est particulièrement observable chez l’évangéliste Matthieu qui utilise à 49 reprises ce terme. Issu du grec basileia, il peut être traduit, selon le contexte, par « royaume » ou « règne », comme dans la prière du Notre Père.

Dans son livre, intitulé Jésus de Nazareth (1), sous la signature Joseph Ratzinger-Benoît XVI, le pape émérite soulignait que le message central de l’Évangile était contenu dans l’annonce de Jésus : « Le Royaume de Dieu est proche. » La proclamation du Royaume est « le noyau de la parole et de l’activité de Jésus ».

Pour évoquer et révéler le sens de ce Royaume, Jésus utilise de nombreuses paraboles, dans un souci de pédagogie. « Leur sens ne s’impose pas, elles permettent de faire le tri entre ceux qui cherchent à comprendre et les autres, souligne Odile Flichy. Elles suggèrent toutes des aspects de la vie sous lerègne de Dieu. »

Le Christ compare par exemple le Royaume « à un homme qui a semé du bon grain dans son champ » (Mt 13, 24), « à une graine de moutarde qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ » (13, 31) ou encore « au levain qu’une femme a pris et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé » (13, 33).

« Par les paraboles, Jésus dévoile la petitesse et la grandeur du Royaume car le danger, ce sont nos images humaines, notre manièrede penser le pouvoir et la royauté », insiste Mgr Pierre Debergé.

Comment alors définir ce Royaume ?

Lors de la prière de l’Angélus, en janvier 2008, Benoît XVI évoquait cette expression qui échappe à une définition limpide. « Cela n’indique certes pas un Royaume terrestre délimité dans l’espace et dans le temps, mais annonce que c’est Dieu qui règne, que c’est Dieu le Seigneur, et son pouvoir est présent, actuel, et est en train de se réaliser, expliquait-il. La nouveauté du message du Christ est donc que Dieu, en lui, se fait proche, il règne désormais parmi nous, comme cela est démontré par les miracles et les guérisons qu’il a accomplis. »

Ce Royaume, paradoxal à bien des égards, ne se manifeste pas dans le faste ou la force, mais dans la patience et la douceur. « Il se donne à voir dans le dépouillement du fils qui ne retient pas pour lui sa gloire mais se fait serviteur, souligne Mgr Debergé. La souveraineté de Dieu n’écrase pas mais s’exerce dans l’amour, l’abaissement, le don de soi et la faiblesse. » Et, devant Pilate, Jésus déclare ouvertement que sa « royauté n’est pas de ce monde » (Jn 18, 36).

« Le Royaume conserve une grande part de mystère, on ne peut le saisir, insiste Odile Flichy. Il procède d’une économie nouvelle, d’un renversement de valeurs, avec le souci des plus petits en priorité. Sa charte, ce sont les Béatitudes.

Elles manifestent une anticipation de la vie du Royaume. » « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux », clame ainsi le Christ (Mt 5, 3).

Comment entrer dans le Royaume ?

La spécificité de ce Royaume – assimilé au Ciel, au paradis ou encore à la maison du Père dans le Catéchisme de l’Église catholique – est qu’il est à la fois déjà présent tout en étant encore à venir, une réalité et une promesse. Pour le pape François, il « s’enracine dans les cœurs »« Il est déjà là comme une semence, petite mais qui croît, résume Mgr Pierre Debergé. Il se donne à voir dès aujourd’hui dans nos gestes d’amour. »

Pourtant, comme le souligne Jésus à plusieurs reprises, l’entrée dans le Royaume est à rechercher et nécessite une conversion : « Celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas » (Lc 18, 17). « Comme il est difficile à ceux qui possèdent des richesses de pénétrer dans le royaume de Dieu ! », affirme-t-il aussi (18, 24).

« Il est vrai que le royaume de Dieu est offert à tous – c’est un don, c’est un cadeau, c’est une grâce –, mais il n’est pas mis à disposition sur un plateau d’argent, il exige un dynamisme : il s’agit de chercher, de marcher, de se donner de la peine », expliquait le pape François, en juillet 2017. Mais Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés », est-il souligné dans la Première Lettre de saint Paul à Timothée (2, 4).

Ceux qui entreront dans le Royaume par la miséricorde de Dieu se voient offrir la promesse de vivre en communion avec lui ; un mystère qui dépasse toute représentation. Bien davantage qu’un lieu, qui ferait entrer le Royaume dans des catégories spatio-temporelles, l’Apôtre Paul, dans la Première Lettre aux Thessaloniciens (4, 17), parle de la finalité de l’homme et affirme : « Nous serons pour toujours avec le Seigneur. »

(1) Flammarion, 2007.

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