Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 décembre 2020 5 25 /12 /décembre /2020 20:30

Majoritairement rattachés au christianisme antique, les Pères de l’Église ont façonné la doctrine chrétienne. Ils représentent une source inépuisable pour les théologiens.

À quelle époque appartiennent les Pères de l’église ?
L’Église catholique considère comme « Pères » les auteurs qui appartiennent à la période du christianisme primitif. Du Ier siècle après J.-C. au début de la chrétienté médiévale au VIIe siècle, des hommes – généralement des évêques ou des responsables pastoraux, considérés comme saints – écrivent, à la suite des Apôtres, pour constituer les dogmes de la foi.

Les différentes doctrines des Pères sont influencées par le contexte historique dans lequel ils écrivent. Les Pères apostoliques sont ainsi les premiers à bâtir une théologie chrétienne, à l’époque où la foi ne se transmet qu’oralement dans les premières communautés.

Les apologistes cherchent, eux, à défendre la foi des chrétiens persécutés sous l’Empire romain, et à démontrer l’infériorité de la religion païenne.

« Tous ont en commun le souci de mettre en mots la foi, par une œuvre littéraire prolifique, explique Bruno Bureau, professeur de langue et littérature latine à l’université Lyon 3.

Ils cherchent à adopter une démarche scientifique pour développer leur théologie, qui doit prendre une forme nouvelle, en rupture avec le judaïsme. »

Dans l’orthodoxie, en revanche, les Pères de l’Église ne s’inscrivent pas seulement dans la période antique mais traversent tous les âges.

Mort en 1979, le théologien serbe Justin Popovic est par exemple considéré comme tel.

« Alors que l’Église catholique ne compte dans ses rangs que des auteurs et théologiens, l’Église orthodoxe compte des saints qui n’ont pas forcément écrit mais ont légué un héritage spirituel, relève Jean-Claude Larchet, docteur en théologie à l’université de Strasbourg. Les Pères ne sont pas perçus comme des figures du passé mais comme des figures familières, vénérées dans les lieux de culte. »

Comment ont-ils établi la doctrine chrétienne ?
Très érudits, les Pères de l’Église sont de fins connaisseurs de la philosophie grecque païenne, et s’en inspirent pour construire les dogmes chrétiens.

« La théologie ne date pas du christianisme, puisque de nombreux philosophes grecs en ont développé une, souligne Jean Reynard, chercheur helléniste au CNRS.

C’est d’ailleurs Aristote qui a mentionné en premier ce terme au IVe siècle avant J.-C. ». Le stoïcisme de Sénèque au Ier siècle avant notre ère, de même que le néoplatonisme de Plotin au IIIe siècle après J.-C., sont les deux courants de pensée grecque qui exercent une grande influence sur cette nouvelle théologie chrétienne.

Au fil des siècles, les évêques se réunissent lors de conciles pour constituer un canon des auteurs patristiques, qui permet de définir l’orthodoxie chrétienne.

Le décret pseudo-gélasien, dont les différentes parties sont généralement datées entre le IVe et le VIe siècle, fait ainsi la liste des auteurs à lire et à ne pas lire.

Parmi les exclus figure Origène, pourtant considéré comme le Père de l’exégèse biblique, c’est-à-dire l’étude approfondie de la Bible. Comme beaucoup d’auteurs chrétiens ne figurant pas dans le canon, Origène a conservé son statut de Père grâce à la tradition ecclésiale.

« Ses œuvres sont brûlées, considérées comme hérétiques par l’Église en raison de dogmes discordants, rappelle Jean Reynard.

Et pourtant, il constitue un socle sur lequel tous les auteurs se reposent sans le dire à haute voix. »

Les Pères de l’Église se définissent donc aussi par leur rôle de support pour les auteurs qui leur succèdent, nommés « docteurs » de l’Église (1).

« À l’aube de la période médiévale, l’Église considère que les grands principes de la doctrine chrétienne ont été établis par les Pères, et leurs successeurs prennent exemple sur eux, analyse Bruno Bureau.

Ils se placent sous leur autorité, comme Cassiodore lorsqu’il affirme s’inscrire dans les pas d’Augustin dans la préface de son commentaire sur les Psaumes. »

Quelle est la différence entre les Pères grecs et latins ?
Alors que le latin est considéré comme la langue du pouvoir sous l’Empire romain, les premiers Pères de l’Église cherchent à fédérer des communautés chrétiennes encore marginales, nées en Orient, en reprenant la langue grecque des Évangiles écrits par les Apôtres.

Au IIe siècle, ce sont encore des Pères de langue grecque comme Justin ou Origène qui retranscrivent les premiers rites de la foi chrétienne et posent les jalons de l’exégèse biblique. La littérature chrétienne latine doit attendre la fin du IIe siècle pour faire ses débuts avant d’atteindre son apogée aux IVe et Ve siècles et de façonner la tradition occidentale.

L’Église latine reconnaît ainsi quatre hommes d’Église comme ses Pères fondateurs – Ambroise, Jérôme, Augustin et Jean Cassien. Cette époque est alors celle de l’âge d’or patristique, où émergent des auteurs particulièrement savants, au style raffiné, et dont les doctrines pointues décident de l’orthodoxie chrétienne.

« Augustin est l’un des auteurs les plus prolifiques de toute l’histoire de la littérature, note Bruno Bureau. Mais l’essor d’une telle figure est impensable avant le IVe siècle, car il faut attendre que le christianisme devienne religion d’État pour qu’une élite chrétienne se forme réellement. »

Mais cet âge d’or compte aussi des Pères de langue grecque, comme Jean Chrysostome, appelé « bouche d’or » en raison de son talent oratoire.

Avec les Cappadociens, originaires de l’antique Turquie, il fait partie des auteurs qui ont exercé une grande influence sur l’Église de rite oriental.

« Dans sa tradition, l’Église orthodoxe met davantage en avant les Pères grecs mais nous vénérons aussi des Pères latins, insiste Jean-Claude Larchet.

Il faut comprendre que sous l’Empire romain, l’Occident et l’Orient sont encore en symbiose, malgré certaines sensibilités différentes sur le plan de la théologie. »

C’est partir du IXe siècle et l’avènement des Carolingiens en Occident, que la fissure va se creuser entre les deux traditions grecque et latine.

Le mot
Arianisme
Au IVe siècle, à l’époque où la littérature chrétienne antique atteint son apogée, la doctrine d’Arius connaît un fulgurant succès.

Le prêtre, originaire d’Égypte, cherche à approfondir le dogme chrétien de la Trinité et affirme que Jésus n’est pas de même nature que Dieu, son Père, mais qu’il est inférieur à lui.

Une querelle autour de la divinité du Christ divise alors les théologiens, jusqu’aux empereurs romains eux-mêmes.

Ceux que la tradition conserve parmi ses « Pères de l’Église » s’érigent contre les disciples de l’arianisme.

En 325, le Concile de Nicée les déclare hérétiques, et conserve la doctrine que nous connaissons aujourd’hui.

ce qu’il faut retenir
Des figures d’autorité dans l’Église
Les Pères sont des hommes d’Église qui ont établi les dogmes de la foi chrétienne en faisant acte d’écriture, à la suite des Apôtres.

Souvent reconnus pour leur sainteté de vie, ils appartiennent, selon l’Église catholique, à la période de l’Antiquité tardive, avant l’ère de la chrétienté médiévale.

Au fil de l’histoire, lors d’assemblées ecclésiales, des canons ont permis de définir les auteurs chrétiens considérés comme Pères de l’Église.

Ils ont ainsi façonné la pensée doctrinale de l’Église, qui a bâti son autorité sur des dogmes. D’autres auteurs, non officiels, perdurent dans la tradition.

Les différentes branches chrétiennes ont privilégié la réception de certaines figures.

L’Église occidentale est fortement influencée par des auteurs latins du IVe siècle, comme Augustin, tandis que l’Église orthodoxe est plus marquée par les auteurs de langue grecque, comme les Cappadociens.

Caroline Celle

__________________________________
 

277163 234956736553388 1210667500 qSi vous souhaitez recevoir chaque jour un texte spirituel choisi par le diacre Marc abonnez-vous à son blog (et regardez votre dossier spam ou indésirable pour valider ensuite votre inscription envoyée par Feedburner) :

 

Enter your email address:

Delivered by FeedBurner

 

Partager cet article
Repost0
Published by Marc-Elie - dans Textes
24 décembre 2020 4 24 /12 /décembre /2020 20:30

Sur l’icône, on assiste en fait à un immense rendez-vous. Rendez-vous entre Dieu et l’homme, au sein du peuple juif, d’un côté annoncé et promis par Dieu par la bouche des prophètes, et espéré et attendu par les hommes.

L’icône de la Nativité est comme un « arrêt sur image », qui fixe l’instant T où tout se rencontre, et c’est le Christ qui en est le centre.

On assiste à une grande union des contraires, des opposés : l’union du Ciel et de la terre, de l’éternité et du temps, de Dieu et de l’humanité, de la virginité et de la maternité, des anges et des hommes, etc.

On assiste donc à quelque chose de tout à fait inédit, inouï, totalement nouveau, qui nous percute, comme un grand koan. L’impossible, l’inimaginable advient ! Dieu vient au cœur de notre monde.

Mais qui sont présents au rendez-vous de Dieu ? Marie et Joseph, qui ont dit oui à l’aventure, chacun de leur côté, des bergers, rebut du peuple, mais qui savent veiller, et qui se déplacent pour aller voir ce que les anges leur ont annoncé, des mages, astrologues étrangers et païens, qui savent scruter le ciel, étudier patiemment, et qui n’ont pas peur de se risquer dans un grand voyage vers l’inconnu, des femmes attentionnées qui viennent pour servir, des animaux qui savent reconnaître ou qui accompagnent, et enfin la création entière qui se réjouit !

Mais qui manquent ? Absents les religieux, les scrutateurs (aveugles) de la Loi, les bien- pensants, les « sachant », les puissants de ce monde, qui non seulement ne se doutent de rien, mais sont même inquiets de l’annonce des mages.

Hérode voudra même se débarrasser de ce bébé gêneur, et pour cela, n’hésitera pas à tuer tous les nourrissons des environs !

Dès sa naissance, le Christ provoque et entraîne le rejet et la mort innocente.

Et ces puissants finiront bien par le tuer, tuer Dieu lui-même qu’ils étaient supposés
 
servir. Que d’inconscience et d’incompréhension ! « Ils ne savent pas ce qu’ils font »… C'est donc en marge de ce monde, que le Christ vient faire irruption en s'incarnant.

Il naît à l’écart, dans une grotte parce qu’il n’y a pas de place à l’hôtellerie, et dans le dénuement le plus complet.
Il se donne entièrement là, définitivement. Il est don total, parce que tout Amour, et il reflète ainsi dans notre monde l’essence même de Dieu.

A prendre ou à laisser.

« Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction » proclame Syméon en le prenant dans ses bras.

Il est l’Epée qui pénètre et tranche jusqu’à la jointure des os !

Comme  tous  les  temps  et  fêtes  liturgiques,  il  ne  s’agit  pas  de commémorer  un événement passé, mais de nous rappeler l’aujourd’hui de ce qui est fêté.

Dieu nous donne toujours rendez-vous ! Il ne cesse d’advenir ! C’est ce que nous rappelle aussi ce temps de l’Avent. C’est un temps où nous sommes particulièrement appelés à veiller, à scruter, à désirer…

L’Avent interroge notre désir, quel est notre désir ? N’est-il pas finalement celui d’être aimé et d’aimer infiniment, absolument ? Et de vivre éternellement de et dans cet amour ?

Jésus, en nous regardant sur l’icône, nous associe à ce rendez-vous de toute éternité, et nous dit cela encore maintenant, tout de suite : je Suis l’Amour venu pour toi, pour te remplir à déborder.

Ne crains pas, accueille-moi juste en toi, comme tu es, avec tes ténèbres, maintenant. Rien de plus simple et de plus révolutionnaire ! Nous sommes uniquement invités à accueillir celui qui vient, qui ne cesse d’advenir. S’ouvrir à lui, dire oui.

Et si nous acceptons de l’accueillir et le laissons vivre et grandir en nous, l’icône nous montre aussi ce qui se passera : nous serons dans la louange comme les anges, nous nous mettrons au service de nos frères et sœurs, avec une attention aimante, comme les sages-femmes, nous serons des êtres de désir, déterminés, courageux et généreux comme les mages, nous serons des témoins joyeux et émerveillés, comme les bergers, nous saurons écouter comme l’âne, puiser notre force dans l’amour reconnu comme le bœuf, nous saurons obéir humblement comme St Joseph, enfin, nous serons capables de répandre l’amour, de consoler, d’encourager, parce que nous habiterons sans cesse notre cœur, qui sera devenu le sanctuaire même de Dieu, comme Marie.
Et alors, toute la création se réjouira, elle qui est en attente de la révélation des fils de Dieu, comme l’a dit St Paul !

Alors prions encore et toujours l’Esprit-Saint : qu’il vienne former le Christ en nous, le Fils du Père, afin que nous devenions fils par Lui et en Lui.

C’est ce qui nous est offert aujourd’hui.


Agnès Glichitch
Iconographe

__________________________________
 

277163 234956736553388 1210667500 qSi vous souhaitez recevoir chaque jour un texte spirituel choisi par le diacre Marc abonnez-vous à son blog (et regardez votre dossier spam ou indésirable pour valider ensuite votre inscription envoyée par Feedburner) :

 

Enter your email address:

Delivered by FeedBurner

 

Partager cet article
Repost0
24 décembre 2020 4 24 /12 /décembre /2020 11:55

 

Cliquer l'image pour agrandir cette image réalisée par Sophie
 
Chers amis,
 
Quelque soient les ténèbres qui nous entourent ou qui encombrent notre intériorité ce soir la lumière de l'Amour infini va naître dans nos coeurs et nous apporter l'espérance de la victoire finale.
 
Pour participer à cet embrasement dont a parlé P Pascal de Béthanie dans son message de Noël  voici quelques propositions :
 
En ligne ou en replay sur You Tube
Jeudi 24 décembre
Grandes Vigiles et de la Liturgie Eucharistique de la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ


à Béthanie en Lorraine
Vêpres à 19 h
https://youtu.be/jhd6EdLCguI

Nocturne et Divine Liturgie à 21h30
https://youtu.be/7dmeZ2Ivftw

Au monastère Sainte-Présence en Bretagne
Vigiles et liturgie à 22h
https://youtu.be/ymwr1P8w844
 
Nous vous souhaitons à toutes et à tous une belle nuit de Noël.
Marc et Sophie
 
Cadeau de Noël
Un enseignement spirituel simple mais fondamental du Père Jacques Philippe à écouter un peu chaque jour : Trouve la Paix (livre audio)
(attention les chapitres sont dans le désordre, vérifiez bien d'écouter dans l'ordre de 01 à 26)
http://bit.ly/2KrucWe
Partager cet article
Repost0