Vous trouverez ici des textes extraits de mes écoutes et lectures "spirituelles". Si un mot, une phrase, une
pensée, touche votre coeur c'est que Dieu vous a fait signe par les mots de ceux qu'Il inspire.
Pour nous chrétiens, cette voie pressentie dans l’Egypte ancienne est la Prière de Jésus aussi appelée Prière du cœur.
Seigneur Jésus Christ Fils de Dieu
Aie pitié de moi pécheur.
Disons d’emblée que la Prière de Jésus n’est pas une prière dite à Jésus, mais qu’il s’agit d’une expérience mystique qui se réalise dans l’invocation du Saint Nom.
à LA DECOUVERTE DU SAINT NOM
Dans l’Egypte ancienne, le Nom avait pour but de qualifier les êtres, et semblait participer à leur essence la plus intime. Là où est le Nom, là est la personne. Sa particularité, son dynamisme sont contenues dans le Nom. Donc, invoquer le Nom d’une personne, c’est la rendre présente et active, inversement, ignorer le Nom de celui à qui l’on s’adresse, c’est manquer la relation.
Alors, invoquer la Divinité par Son Nom propre et à haute voix, c’est dans l’Egypte pharaonique, la vraie prière, le véritable engagement de la part de celui qui invoquait le Nom et reconnaissait sa puissance. C’était en même temps, pour celui qui y mettait toute sa foi, sa confiance, la certitude d’être entendu et exaucé.
Il nous faut dire que la puissance du Nom était aussi vénérée en Chine, en Inde, puis dans l’Islam et le monde celtique. Pour le sémite qui a connu l’âme égyptienne et qui a vécu dans la civilisation des Pharaons, la Divinité est son Seigneur, et il est son serviteur.
Mais la Puissance du Nom est déjà à l’origine de la Création :
Dans le Principe est le Verbe, et le Verbe est avec Dieu, et le Verbe est Dieu
Il est au commencement avec Dieu.
Tout est fait par Lui, et rien de ce qui est fait, n’est fait sans Lui,
En Lui est la vie, et la vie est la lumière des hommes (Jn 1-1,4).
Moi, Homme je suis créé à l’image du Verbe, du Nom; Elohîm, Dieu, l’a soufflé dans les narines de sa créature lorsqu’Il lui a donné la vie.
Je t’ai appelé par ton nom, rappelle le Seigneur à Cyrus le roi païen (Is 45-4) et le Christ est le prototype de ce Nom.
Émerveillons-nous de ce que Elohîm soit un pluriel où se manifeste clairement la Présence du Dieu trois fois saint : Père, Verbe et Souffle. Mais depuis que l’Humanité, trompée par le Démon, s’est détournée du Nom, le nom, c’est-à-dire mon identité véritable, demeure voilée, inaccomplie. L’accomplissement de mon nom, enfoui dans mes profondeurs, enténébré d’inconscience, ne peut se réaliser qu’avec le Christ dans la lumière du Saint Esprit. Le Nom habite en moi, ma destinée c’est de devenir mon nom ! C’est dans cette mouvance, que nous allons nous approcher de la Prière de Jésus qui contient l’invocation du Saint Nom.
Quiconque invoquera le Nom du Seigneur sera sauvé (Joël 3.5).
Nous ne pouvons connaître le Nom, Lui seul peut se faire connaître, c’est pour cela que le Nom, Ha-Chem en hébreu, s’est révélé Lui-même, et d’abord dans le Premier Testament. C’est Moïse qui, dans la théophanie du Sinaï, à l’Horeb, a reçu au nom du peuple hébreu, et pour le peuple, la révélation du Nom divin.
Lorsque Elohîm (Dieu) envoie Moïse vers Pharaon pour libérer le peuple en esclavage, Moïse dit à Elohîm : J’irai donc vers les enfants d’Israël et je leur dirai : le Dieu de vos pères m’envoie vers vous. Mais s’ils me demandent quel et son Nom, que leur répondrai-je ? Elohîm dit alors à Moïse : Ehyeh aser ehyeh (Ex 3.14), c’est-à-dire : Je suis qui je serai. Je suis est présent dans Je serai. Ces paroles révèlent que Dieu est sans limites, donc Il ne limite pas l’Homme dans l’évolution de son être, de son nom.
Puisque je suis créé à l’image de Dieu, moi aussi je peux dire : je serai, ainsi je suis en devenir. Je puis faire le chemin de l’Image à la Ressemblance.
Dieu fait le don de Sa Présence toutefois mystérieuse, et en même temps, le Nom contient tout ce que Dieu était, est et sera pour Sa Création. Ehyeh aser ehyeh, c’est le contenu du Tétragramme, Nom de quatre lettres : YHVH, Nom propre de Dieu, l’infini s’unit au fini, l’Infini épouse le fini. YHVH est, Il est l’ineffable, l’insaisissable, nous n’avons rien à ajouter à son Nom, aucun attribut, aucun projet, aucune idée. Nous pouvons nommer ce que nous expérimentons de Son être parmi nous. YHVH est l’Etre absolu dans le temps, hors du temps, à l’instant même.
C’est là mon Nom pour l’éternité, mémorial de générations en générations (Ex 3-15).
YHVH est le Nom propre du Dieu d’Israël. YHVH est la Source et la fin de toute réalité. Il est invisible, ineffable et pourtant transcendant, proche, compatissant. Israël découvre aussi un Dieu juste, dont la bonté n’est pas la gentillesse ni faiblesse, Sa miséricorde n’est pas complicité du péché. Et puis YHVH est aussi un Dieu jaloux : une folle jalousie d’amour qui entraîne des avertissements de colère car :
C’est moi, moi qui efface tes crimes pour l’amour de moi,
Et je ne me souviendrai plus de tes péchés.
Tu as du prix à mes yeux…Je t’aime » (Is 43 en entier).
Les Juifs écrivent les quatre consonnes, mais le Tétragramme est imprononçable. Il n’est fait que de consonnes constituées par le verbe être à tous les temps : Celui qui est, qui était, qui vient ou sera. Aussi, lorsqu’ils s’adressent à YHVH, lorsqu’ils le prient et l’invoquent, les Israélites disent Adonaï, (le Seigneur), Kyrios en grec.
L’invocation du Saint Nom
Rappelons que pour un Hébreu, le Nom, c’est la Personne, donc qui parle, qui agit et se fait connaître par ses paroles et ses œuvres. Ainsi, YHVH, c’est la révélation de l’Etre divin et de la Gloire divine.
Tu reconnaîtras en ce jour et tu retiendras dans ton cœur (dit le Seigneur à Moïse) que YHVH est l’Elohîm dans les cieux, là-haut et sur terre ici-bas, et qu’il n’y en a point d’autre (Deut 4,39).
Dieu a donné Son Nom à son peuple pour qu’il puisse l’invoquer, l’appeler, non pour se l’approprier et en faire de la magie. Israël n’est pas propriétaire du Nom divin, il doit être témoin de la Gloire et de la Puissance divine auprès de toutes les nations :
Je célébrerai le Seigneur de tout mon cœur,
Je raconterai toutes tes merveilles (Ps 9,1).
Le Nom d’Adonaï assure le contact entre YHVH Lui-même et son peuple. C’est par la révélation de Son Nom, qu’Adonaï se rend présent à l’Homme, et c’est par l’invocation du Saint Nom, que l’Homme s’approche d’Adonaï.
Quand les Israélites font la volonté d’Adonaï, Son Nom est exalté dans le monde, mais quand ils ne font pas Sa volonté, Son Nom demeure caché au monde…
Rabbi Siméon ben Eléazar et Rabbi Siméon ben Yonaï fera dire à Adonaï :
Si vous êtes mes témoins, je suis YHVH
C’est dans le Nom, et le Nom seul, que le peuple met sa confiance et son espérance. C’est ainsi que les Israélites invoquent le Saint Nom dans la souffrance, les combats, la détresse, et lorsque le Nom les a libérés, secourus, ils lui rendent gloire, Le bénissent, Le louent, Le chantent, Le célèbrent :
J’aime le Seigneur car Il m’entend,
Il écoute la voix de mes prières (Ps 116.1).
Ils se confient en Toi ceux qui connaissent Ton Nom
Car Tu n’abandonnes pas ceux qui Te cherchent (Ps 9.10).
L’invocation du Saint Nom est souvent un cri :
Quand je crie réponds moi, ô Adonaï, ma justice,
Quand je suis dans la détresse, Tu desserres mon angoisse,
Aie pitié de moi, exauce ma prière (Ps 4.1).
L’Israélite crie pour appeler Adonaï au secours, à l’aide, il sait qu’Adonaï ne restera pas sourd à sa voix. Mais l’invocation du Saint Nom est aussi une prière pour le salut de l’âme :
Ah Adonaï sauve ma vie (Ps 116,4).
En invoquant le Nom d’Adonaï, le priant appelle sur lui la Toute Puissance divine, la Présence du Dieu libérateur et sauveur sans lequel aucune réussite, aucune victoire n’est possible.
Adonaï est avec moi, je ne craindrai rien…(Ps 118, 6).
Dans les liturgies on célèbre Adonaï, parce qu’Il Est, non seulement pour tous Ses bienfaits, mais parce qu’Il est Lui ! Et l’on danse, l’on chante au son des instruments :
Exaltez,
Prosternez-vous devant l’escabeau de Ses pieds,
Il est saint ! (Ps 99,5).
Les prophètes, les sages, ne cessent de rappeler que :
Proche est Adonaï de tous ceux qui l’invoquent (Ps 145, 18).
Oui, l’invocation n’est pas magique, Adonaï est juste, compatissant et miséricordieux envers ceux qui convertissent leur cœur et se font temple pour Sa Présence.
Mais pardessus tout, l’invocation du Saint Nom est salvifique, elle introduit dans l’Histoire humaine, la dimension eschatologique :
Oui, Adonaï rebâtira Sion,
Il apparaîtra dans Sa Gloire (Ps 102,17).
L’invocation veut nous conduire, dans le Souffle de l’Esprit, à une connaissance intime d’Adonaï et à la réalisation de notre propre nom qui pourra s’accomplir en plénitude avec la venue du Messie. Le Dieu miséricordieux et compatissant dont tout le Premier Testament a voulu contempler la Face, le Nom se fera Visage dans le Sein de Marie la Vierge. Dans les entrailles de Marie, la terre offre une grotte à l’Inaccessible, le Nom manifeste le Père, Il a Lui-même nommé Son Fils : Yeshoua’ qui signifie : YHVH sauve ! Les plaintes, les soupirs du peuple hébreu, la nostalgie de tous les humains est exaucée : YHVH devient Homme, YHVH se fait chair !
Dans la splendeur des Saints
Je t’ai engendré de mon sein avant l’aurore
C’est dans l’Incarnation du Saint Nom de Jésus Christ que s’origine la Prière de Jésus :
Dieu l’a souverainement élevé et Lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom,
afin qu’au Nom de Jésus, tout genou fléchisse dans les cieux, sur terre, et dans les enfers (Ph 2, 9-10).
Le Nom de Jésus, c’est Jésus lui-même, aussi prononcer en vérité le Nom de Jésus, c’est Lui ouvrir la porte de notre cœur.
Seigneur Jésus Christ Fils de Dieu
Aie pitié de moi pécheur
C’est dans les monastères coptes en Egypte, dans le désert de Scété, que cette prière s’est d’abord répandue. Puis elle se développe et se précise autour du monastère Sainte Catherine sur le Sinaï, cette montagne où Adonaï a révélé Son Nom à Moïse. Elle a engendré la Tradition Hésychaste ininterrompue jusqu’à nos jours.
Nous n’allons pas faire l’historique de la Prière, mais nous entrerons dans l’essence des mots et leur dynamique, pour pénétrer toujours plus profondément dans la connaissance de Dieu, c’est à dire une co-naissance en Dieu et la connaissance de nous-mêmes. Le chemin de notre vie, notre destinée c’est de devenir un dans l’Un, c’est le chemin de la déification tant désirée pour nous par le Christ. Il a donné Sa vie pour que nous puissions réaliser notre destinée. La prière de Jésus est une voie de contemplation, elle est à la fois adoration, bénédiction, action de grâce, louange, dans la première partie :
Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu
Elle est retournement, conversion, regard clair sur soi dans la seconde partie :
Aie pitié de moi pécheur
Comme toute prière, la Prière de Jésus est avant tout l’expression de l’amour échangé entre Dieu et celui qui prie. Elle veut être une manifestation de tendresse, un cri du cœur, dans l’esprit d’abandon et de confiance.
Seigneur :
Appeler Jésus : « Seigneur » c’est faire l’expérience d’une relation privilégiée : Il n’y a pas d’autre Dieu que Toi ! C’est le reniement de mes idoles, des faux dieux qui encombrent mon cœur, en commençant par mon ego. Si Jésus est mon Seigneur, Il est mon maître, Celui que j’écoute, qui dirige ma vie.Le titre de Seigneur a été attribué à Jésus dès les débuts du Christianisme, tout comme le Père est Adonaï, Seigneur, le Fils est Adonaï :
Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus Christ, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé (Rom 10, 9).
Avant de prononcer le Saint Nom de Jésus, je dois d’abord comme Moïse ôter les sandales de mes pieds (Ex 3,5).
Dire Seigneur à Jésus, c’est l’adorer, c’est me prosterner devant Sa gloire, mais :
Nul ne peut dire que Jésus est Seigneur si ce n’est par le Saint Esprit (1Co12, 3).
Le sens de ma vie est remis en question : qui est le maître de ma vie ? Proclamer que Jésus est mon Seigneur, c’est me libérer de toute attache éphémère, c’est la clé de la liberté.
Si Jésus est mon Seigneur Mon Seigneur et mon Dieu (Jn 20, 29), Il est aussi le Seigneur de tous (Ac 10, 36) car pour le père Céleste, il n’y a pas d’acception de personnes.
Parce que les premiers chrétiens ont proclamé que Jésus était leur seul Seigneur, face aux Empereurs, ils ont subi le martyre, si je m’incline devant le Seigneur Jésus, je mourrai moi aussi chaque jour à tout ce qui me glorifie, à mes vaines gloires…
Que celui qui veut se glorifier, se glorifie de connaître que je suis Adonaï (Jér 9, 23).
Il s’agit d’une rencontre avec le Seigneur Jésus, dans l’écoute :
Shema Israël, Adonaï est notre Elohîm (Ecoute Israël, le Seigneur est notre Dieu).
Nous voici bien loin d’une adulation extérieure :
Quiconque me dit « Seigneur, Seigneur ! » n’entrera pas forcément dans le royaume des cieux, mais celui-là seul, qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux ! (Matt 7,21).
A qui disons-nous Seigneur ?
A Yeshoua’, à Jésus ! Quand nous prononçons le Nom de Jésus, les armées célestes et Marie, Sa Sainte Mère, jubilent, tressaillent d’allégresse. Combien les entrailles de Marie ont dû frémir durant toute la gestation, toutes les fois où Elle prononçait le Nom de Son Fils, ce Nom que Lui avait soufflé l’Archange Gabriel dans la Puissance du Saint Esprit. Yeshoua’ est Son Nom, a dit le Père Saint.
Nous ne pouvons connaître le Nom, Lui seul peut se faire connaître :
Je suis YHVH, c’est là mon Nom (Is 42,8).
Yeshoua’, l’Image du Père, accomplit la promesse du Père : eyeh aser eyeh, Je suis celui qui serai. Jésus dit de Lui-même :
Si vous ne croyez pas que Je suis, vous mourrez dans vos péchés (Jn 8, 24)
Je suis le pain de vie, celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim… (Jn 6,35).
Je suis la porte, si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé (Jn 10,9).
Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis (Jn 10,11).
Je suis la Résurrection et la vie, celui qui croit en moi, vivra, quand même il serait mort (Jn 11, 25).
Je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par moi (Jn 14,6).
Le Nom s’est incarné afin, qu’avec Lui, par Lui, en Lui, dans le Souffle du Saint Esprit, mon prénom se transforme en nom propre. Nous ne pouvons franchir les ténèbres de l’inconscient sans la Présence du Nom. Yeshoua’, Jésus, est l’Image visible du Dieu invisible :
Celui qui m’a vu a vu le Père (Jn 14,9).
Jésus est l’Amour du Père pour nous, Il traduit, révèle cet Amour par Sa vie, Ses actes, Ses paroles, jusque dans Sa mort, Sa descente dans nos enfers. Et dans sa résurrection et son ascension se réalise notre chemin de divinisation.
En Lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité (Col 2, 9).
C’est au Nom de Jésus que les disciples ont baptisé ceux qui venaient vers eux, qu’ils ont accompli tant de miracles et chassé les démons. C’est au Nom de Jésus qu’ils prêchaient dans les rues, les synagogues, c’est aussi pour, et au Nom de Jésus qu’ils ont enduré le martyre. Invoquer le Nom de Jésus, c’est proclamer le Verbe qui était au commencement, ce Nom que le Père prononce de toute éternité, le Christ qui a dit :
Voici je viens, je veux faire Ta volonté
Ainsi qu’il est écrit de moi dans les Livres Saints ! (Ps 40, 10).
Seigneur Jésus-Christ :
Toutes les prophéties du premier Testament concernant le Saint Nom, s’accomplissent dans le Nom de Jésus que Dieu a fait Seigneur et Christ (Ac 2.36). Christ signifie Messie, Mâshîah en hébreu, Celui qui est oint, rempli de l’Esprit Saint.
Jésus demande à ses disciples : Qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit :
Tu es le Mâshîah, le Fils de l’Elohîm de la vie. Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant (Matt16, 15-16).
Jésus, le Christ est le Verbe que le Père adresse à l’humanité. Jésus de Nazareth, oint par l’Esprit Saint est le Nom divin incarné. Il authentifie et scelle la Parole divine. C’est dans le Nom de Jésus-Christ que la Lumière des deux Testaments jaillit :
Je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres (Jn 8,12).
Dieu a donné à Son Fils, dans les entrailles de Marie, la charge, la responsabilité de l’humanité, et le Nom de Jésus Christ contient la promesse que Dieu est et sera toujours présent au sein de Sa création.
Voici que je suis avec vous jusqu’à la fin du monde (Matt 28, 20).
Jésus est le Mâshîah, le Christ promis par le Père pour réaliser et accomplir la libération de l’humanité enchaînée dans les affres des ténèbres et l’ombre de la mort. Là est le sens profond de la mission du Christ. Rappelons que Yeshoua’ signifie YHVH sauve.
De quoi, de qui, Jésus-Christ veut-il nous sauver ? En Lui se réalise la prophétie d’Isaïe :
L’ESPRIT du Seigneur, YHVH est sur moi
Parce que YHVH m’a oint ;
Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux malheureux,
Panser ceux qui ont le cœur brisé ;
Annoncer aux captifs la liberté,
Et aux prisonniers la délivrance ;
Publier une année de grâce pour YHVH
et un jour de vengeance pour notre Elohîm,
consoler tous les affligés, (Is 61, 1-3 – Luc 4, 18-19).
Toute la vie de Jésus se meut dans l’Esprit Saint, et c’est le même Esprit qui nous donne l’élan, la grâce d’invoquer le Saint Nom tout en confessant que Jésus est le Christ, notre Seigneur et notre Dieu. C’est encore l’Esprit Saint, la Ruah, le Souffle divin qui nous permet de concevoir dans notre profondeur le Nom. Cet enfantement nous a été préparé par Marie. Elle fut la première dans l’humanité à prononcer le Nom du Fils de Dieu et Fils de l’Homme. Ainsi, la prière de Jésus est toute liée à l’Esprit Saint et à Marie. Et le même Esprit Saint qui planait sur les eaux des origines, et qui a couvert le Christ lors de Son baptême, ce même Esprit nous couvre lorsque nous invoquons le Saint Nom, afin que nous le concevions en nous.
Tous les saints, c’est-à-dire ceux qui suivent le Christ, conçoivent en eux-mêmes le Verbe de Dieu, presque comme la Mère de Dieu. Ils l’engendrent, Il est engendré en eux et ils sont engendrés en Lui » (Saint Syméon le Nouveau Théologien).
Nous pouvons dire que l’Esprit Saint est dans le Saint Nom et que le Nom est dans l’Esprit. Dans l’invocation du Saint Nom de Jésus-Christ, la Trinité toute entière est engagée : la venue du Messie n’a pas effacé la divinité du Père, du Créateur qui se révèle dans la vie, la voix de Jésus Christ. Et cette vision n’est possible que dans la Lumière du Saint Esprit, Lumière sans crépuscule. Le Père, le Fils, le Saint Esprit ne forment qu’un seul et unique Nom sans confusion : La Divine Trinité, un seul Dieu en Trois Personnes. Au Nom de Jésus est liée notre foi en la Sainte Trinité, et notre espérance, notre attente de la vie éternelle.
Le Christ nous tire de l’exil, du non-sens de la vie dans lequel nous a conduit Adam en refusant de construire son nom dans le Nom. Le Christ nous remet sur le chemin de la vie véritable, aussi invoquer le Nom du Seigneur Jésus-Christ, c’est s’ouvrir à la vie, c’est choisir la vie. C’est dans le Saint Nom que je comprends et réalise que je suis créé à l’image de Dieu. Jésus-Christ nous libère de tous les faux visages que nous nous fabriquons pour exister, confondant l’avoir et l’être.
Avec le Christ, nous sortons de l’enfermement du temps historique, « eyeh aser eyeh », Jésus rouvre notre chemin d’éternité au sein de l’instant présent. Il accomplit la mission qu’aucun Homme ne peut accomplir : rendre à l’Adam déchu, moi, son image véritable, son nom saccagé par Satan. Le Malin ne peut plus manger mes énergies vitales, je peux me réaliser, sortir de l’inconscience, devenir mon nom propre, c’est-à-dire un élohim, ce dieu qui répond au désir divin pour moi. Je soupire après mon nom véritable, je le désire ardemment et je me trompe de désir en recherchant la renommée, la vaine gloire, la vaine puissance.
Toutes les guérisons que Jésus a accomplies, tous les miracles, sont la victoire sur le démon destructeur de la vie. Tout est accompli sont les dernières paroles de Jésus sur la Croix (Jn 19,30). Mais ces paroles du Christ contiennent déjà Sa résurrection et la promesse de notre propre accomplissement, sinon la mort du Christ serait un échec total.
Dans l’invocation du Saint Nom nous nous unissons au Christ ressuscité et nous naissons à notre véritable identité, à notre nom propre, ce sont les prémices de la vie éternelle. Nous entrons dans une autre connaissance de nous-mêmes, sanctifiés par le Saint Nom. C’est là notre gloire naturelle, voulue par l’Amour divin.
L’invocation du Nom de Jésus nous conduit en nous-mêmes, dans le monde transfiguré par Sa Présence, un « autre monde », là, commence le Royaume des cieux dans la Lumière du Saint Esprit.
Seigneur Jésus Christ Fils de Dieu
Dans le Nom de Jésus Christ, se révèle la tendresse du Père pour Son Fils et pour nous Ses créatures, Ses fils par le Fils. La révélation de la miséricorde divine, de l’amour divin contenu dans le Nom de YHVH, c’est le Christ Lui-même :
Voici comment l’amour de Dieu a été manifesté envers nous : Dieu a envoyé son fils unique dans le monde afin que nous vivions par Lui (1 Jn 4,9).
Le Christ est Dieu, Fils du Père, Il a de la Paternité divine une expérience unique :
Nul ne connaît le Père sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler (Matt 11, 27-28).
Le cœur de l’Evangile c’est le Souffle d’Amour qui unit le Père au Fils et le Fils au Père. C’est dans l’Esprit Saint que se fait entendre la voix du Père, lors du Baptême de Jésus dans le Jourdain :
Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute ma faveur (Matt 3, 17).
Le baptême de Jésus est une épiphanie, une manifestation divine qui nous rappelle que l’Esprit Saint est envoyé par le Père et qu’Il repose dans le Fils, le Messie, le Christ. C’est une filiation de toute éternité. Il n’y a qu’un seul Messie : Jésus. C’est Lui qui nous révèle le Père et nous conduit dans l’intimité paternelle en nous donnant l’Esprit promis par le Père :
Je répandrai mon Esprit sur ta descendance (Is 44,3).
C’est le Fils de Dieu qui nous rend conscients de notre adoption filiale. Jésus le Fils de Dieu nous a appris à dire : Abba, c’est-à-dire Papa, à son Père. En prononçant le Nom de Jésus, avec Lui, nous accédons au cœur du Père céleste :
Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père dans le secret (de ton cœur) et ton Père qui voit dans le secret te le rendra (Matt 6,6).
En contemplant, en suivant Jésus dans les Evangiles, nous découvrons la conscience filiale du Christ, cette conscience qui doit devenir la nôtre. En parcourant l’Evangile, nous sommes surpris de voir combien la Présence du Père habite le cœur, les pensées, les actes de Jésus.
Ne crois-tu pas (Philippe) que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis ne viennent pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi, accomplit ces œuvres (Jn 14, 10).
Le seul désir de Jésus, c’est d’accomplir la volonté du Père, Il le confirme Lui-même aux disciples :
Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre (Jn 4, 34).
Et juste avant son arrestation, à Gethsémani, c’est à genoux que Jésus dit encore à son Père :
Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe. Toutefois que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui soit faite (Lc 22,42).
Nous avons des difficultés à entrer dans ce grand mystère de la filiation divine parce que nous la confondons avec notre filiation terrestre dont nous sommes rarement libérés. Nous confondons obéissance et écoute. Si nous lisons la prière sacerdotale (Jn 17) que nous goûtons et buvons chaque parole que le Christ adresse à son Père, nous sommes bouleversés par l’amour indicible du Fils pour le Père. Si nous laissons le Christ nous revêtir de cet Amour, nous pouvons entendre le Père nous dire : tu es mon fils. Alors, je serre la Tora, la Bible, contre mon cœur et je me prosterne en murmurant avec mes entrailles qui frémissent :
Abba, Père qui es aux Cieux
Que ton Nom soit sanctifié
Avec le Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, nous réalisons aussi que nous sommes les fils du même Père, donc une humanité de frères. C’est là que veut nous mener l’invocation du Saint Nom : à nous aimer les uns les autres, comme Il nous a aimés. Nous pressentons que la Prière de Jésus est la voie de transformation de tout notre être.
Quiconque invoquera le Nom du Seigneur sera sauvé (Joël 3, 5)
Mais les mots seuls demeureront sans effet car Dieu ne peut agir que dans un cœur qui l’accueille, un cœur tourné vers Lui, un cœur qui écoute. Celui qui veut prendre ce chemin sait par expérience qu’il n’y arrive pas tout seul, car les forces du mal érigent d’innombrables barrières, c’est pourquoi il demande l’aide des forces d’En-Haut.
Aie pitié de moi pécheur.
Et Jésus, le Fils de Dieu répond :
Bienheureux les cœurs purs, ils verront Dieu.
A travers la première partie de la Prière de Jésus; Dieu révèle Sa Gloire, Son Amour à l’Homme, la seconde partie de la Prière veut être la réponse de l’Homme à Dieu pour enfin réaliser son Nom et devenir un Temple de Sa Présence.
Ce sera le sujet d’un prochain article dans le « Chemin ».
Le Centre Béthanie organise un stage "Prière de Jésus, Prière du coeur" du 8 au 11 novembre 2020. Pour en savoir plus contacter : secretariat.bethanie3@orange.fr
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Le jeûne du mois de Ramadan qui commence pour les musulmans représente une occasion d’entrer en soi.
Comme si le fait que le corps n’est pas, durant la journée, pris par le processus digestif, lui permettait d’être dans une sorte de calme intérieur.
Tout va plus lentement quand on est à jeun, du moins dans mon expérience.
Ce qui permet de vivre les choses avec plus de présence, bien que l’on se trouve parfois, à cause de la fatigue, dans des états qui ressemblent à une présence-absence, comme ce moment d’entre-deux avant de sombrer dans le sommeil.
Or l’expérience du confinement durant la pandémie actuelle fait que ce moment sera un temps de double jeûne, un jeûne par rapport au corps et ses facultés, et un autre par rapport à la vie sociale.
Il y a quelques jours, j’ai dû briser le confinement pour quelques heures et sortir finaliser des documents indispensables.
À mon retour, je me sentais comme assourdie par les sons du monde extérieur.
J’ai éprouvé le besoin de me murer dans un silence grave, dans un état de jeûne profond, de jeûne marial, comme il en est question dans le Coran.
Le Coran propose en effet une description assez imagée de l’histoire de Marie.
Elle apparaît seule dans le temple, où Gabriel va lui annoncer qu’elle aura un fils sans père humain, puis seule dans l’espace vide, sous un palmier, donnant naissance à Jésus.
À la suite de cette naissance, Dieu lui dit de se tranquilliser et lui enjoint un jeûne qui a pour but de la protéger : « Si tu vois quelqu’un d’entre les humains, dis-lui : “J’ai voué un jeûne au Tout Miséricordieux : je ne parlerai donc aujourd’hui à aucun être humain.” » (Coran 19, 26-27.)
Avant Marie, Zacharie lui aussi s’est abstenu de parole mais, dans son cas, ce n’était pas un jeûne mais un signe, le signe du miracle à venir : « Ô mon Seigneur, dit (Zacharie), accorde-moi un signe. – Ton signe, dit (Dieu), sera que tu ne pourras pas parler aux gens pendant trois nuits tout en étant bien portant. » (Coran 19, 10.)
Le temps du coronavirus est un temps d’intériorisation forcée. Avec un jeûne corporel ou non, il peut représenter une chance, pour beaucoup, d’entrer, à un certain degré, dans le jeûne de Marie.
Un jeûne de la parole qui permet de voir ce qui est nécessaire et ce qui ne l’est pas, dans nos vies et dans nos paroles.
Un moment d’intériorisation qui non seulement nous aide à remettre les choses à leur juste place et dans une hiérarchie adéquate, mais nous pousse aussi, tel le jeûne corporel, à briser les habitudes pour un renouvellement continu.
Peut-être serait-il aussi comme le jeûne de Zacharie, un signe préfigurant une nouvelle naissance, cette fois individuelle et collective ?
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Extraits du "Récit d'un pèlerin russe" partagés sur la chaîne Résonance[s] avec l'aimable autorisation d'Hélène Vetter.
La Prière de Jésus appartient au patrimoine spirituel de l’Orthodoxie. Elle s’inscrit dans une tradition dont l’origine remonte aux Pères du désert.
Longtemps ignorée dans l’Église latine, en raison de la séparation des Églises d’Orient et d’Occident, elle fut redécouverte grâce à la publication des Récits d’un pèlerin russe.
Cet ouvrage anonyme paraît en 1870. Il rapporte des récits d’un pèlerin russe à son père spirituel. Peu à peu le lecteur est associé à l’expérience spirituelle de ce pèlerin.
Celui-ci ne possède que deux livres : la Bible et la Philocalie, une anthologie d’écrits spirituels du IVe au XIVe s. "qui conduisent à l’amour de la Beauté" — selon la traduction du mot philocalie.
La prière conduit ainsi celui qui la vit de l’intelligence de la raison à l’intelligence du cœur, c’est pourquoi elle est appelée « Prière du cœur ». En soi la prière est très simple.
C’est une invocation continuelle du nom de Jésus par la reprise de l’une des professions de foi de l’Écriture : celle de Pierre (Mt 16,15), de Marthe (Jn 11,27), ou encore la prière du publicain (Lc 18,13) : Seigneur, Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur.
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