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19 mai 2020 2 19 /05 /mai /2020 22:55

 

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18 mai 2020 1 18 /05 /mai /2020 22:58
Face au Covid-19, nous ne pouvons nous empêcher de nous adresser à Dieu. Pourquoi les épidémies ? Pourquoi tant de morts ? Pourquoi ces épreuves ?

Après Daech, c’est aujourd’hui l’épidémie du Covid-19… Archevêque chaldéen de Mossoul, Mgr Najeeb Michaeel est témoin de ce mal qui déchire le Moyen-Orient. Et face au mal, ne sommes-nous pas, parfois, tentés d’accuser Dieu ? « Mais il serait bizarre, ce Dieu qui nous met à l’épreuve, ce n’est pas notre Dieu d’amour », invite à s’interroger Mgr Najeeb Michaeel.

Pourtant, l’épreuve nous met à genoux : « Et j’entends ce cri : “Pourquoi Dieu, tu te tais ? ” Il est normal de crier, de pleurer, de hausser la voix contre Dieu », souligne l’archevêque irakien. « C’est vrai, Dieu permet l’épreuve, mais il n’est pas l’auteur du mal qui nous touche », veut rappeler le père Pierre Coulange, prêtre et membre de l’institut Notre-Dame de Vie (1). Dieu n’est pas l’épreuve, il est dans notre épreuve. S’il n’est pas à l’origine du mal, pourquoi le permet-il ?

« L’épreuve du Covid-19 nous interroge sur sa toute-puissance », poursuit le père Coulange. « Dieu ne dort pas, il est dans notre barque, souligne Mgr Michaeel. Mais, comme avec Job, Dieu se retire pour montrer la force de l’être qui croit en Dieu. » La Bible l’affirme : « Dieu n’a pas fait la mort, Il ne prend pas plaisir à la perte des vivants » (Sg 1, 13-14). Mais alors, d’où vient le mal ? 

« Pas besoin que Dieu nous éprouve, la vie s’en charge ! », s’exclame Marie Cénec, pasteure à Genève. Mais la question reste là, insistante : pourquoi l’épreuve ? « Nous perdons notre énergie à chercher la cause quand il faut se mobiliser pour assumer le réel et le tragique de l’existence », poursuit-elle.

Mais alors, est-ce notre inconduite, notre prétention qui peut justifier que Dieu nous inflige une épreuve ? Liliane Klarès, 73 ans, s’interroge : une de ses filles est décédée à 49 ans, la seconde est victime d’une maladie orpheline, alors que son mari est gravement atteint par une maladie dégénérescente. Dieu punirait-il ? « J’avoue y penser, ça vient du catéchisme de mon enfance. Qu’est-ce que j’ai pu faire qui aurait déplu à Dieu ? Mais ce n’est pas le Dieu d’amour auquel je crois. »

« L’idée d’une punition voulue par Dieu me révolte, s’inquiète une fidèle à l’heure du coronavirus. Nous l’avons bien mérité avec la course à la mondialisation mais, quand j’ai besoin plus que jamais d’un Dieu d’amour, comment l’imaginer nous envoyant une pénitence ? » Il n’empêche, Dieu apparaît souvent comme le coupable idéal. « Cette vision d’un Dieu qui nous punit pour nos péchés a fait beaucoup de mal au christianisme, constate Bertrand Vergely, philosophe orthodoxe. C’est une tentation dans toutes les religions, mais il ne faut pas faire de Dieu le père du mal. »

Depuis Noé, Dieu a renoncé à la violence : « Je ne maudirai plus jamais la terre à cause de l’homme, (…) plus jamais je ne frapperai tous les vivants comme j’ai fait » (Gn 8, 21). Dieu sauve d’abord : « Dieu ne veut ni la mort, ni la souffrance. Il ne nous lâche pas une seconde, mais c’est à nous de triompher de l’épreuve », insiste Bertrand Vergely. Et vouloir faire l’économie de l’épreuve est une illusion : « Sur les icônes orthodoxes, on figure les saints avec les démons à leurs pieds : les démons ne sont pas supprimés mais vaincus. »

Il ne veut pas le mal, ne nous châtie pas, mais de quel côté est-Il ? Les récits sont nombreux dans la Bible qui interpellent sa présence. « Le Seigneur est devenu comme un ennemi ; il a englouti Israël», annonce Jérémie (Lm 2, 5). « Il y aura des plaintes et des gémissements ; et la ville sera pour moi comme un foyer sacrificiel », dit Dieu par la bouche d’Isaïe (Is 29, 2). Les épreuves n’ont pas manqué : famines, guerres, exode, exil… En relisant son histoire, le peuple hébreu relie les épreuves à son cheminement avec Dieu qui est là, dans l’épreuve. Non pour punir, mais pour éprouver.

En faisant mémoire des événements, les hommes découvrent qu’il y a un « avant » et un « après », qu’ils sortent de l’épreuve transformés : « Tu nous as éprouvés, ô Dieu, tu nous as fait passer au creuset, comme l’argent. Tu nous as conduits dans le filet, tu as mis sur nos reins un fardeau », chante le psalmiste (Ps 66, 10). Et Dieu est présent : « Il m’appelle, et moi je lui réponds ; je suis avec lui dans son épreuve » (Ps 90, 15). « Ce n’est qu’une fois arrivé “plus avant” que l’on peut reprendre souffle et comprendre le sens d’une épreuve, découvrir le trésor caché sous la boue du malheur », confie Marie Cénec.

« L’humanité est en état de rupture avec son créateur depuis les origines, explique le père Jean-Miguel Garrigues, dominicain. Mais le Christ nous ouvre un chemin pour passer de la vie mortelle à la vie de Dieu. » Pâques nous dit la mort et la résurrection, le chemin du salut qui passe par l’épreuve, par la croix. « Nous avons vécu cette année des fêtes pascales particulières, souligne le père Bertrand Pinçon, vicaire épiscopal du diocèse de Lyon. (2) Quand la mort rôde, que nous apprenons le décès de proches, nous prenons davantage conscience de notre finitude. En Jésus-Christ, Dieu se fait proche de l’humain dans ce qu’il a de plus souffrant, jusqu’à la mort. »

« Pourquoi Dieu a-t-il fait un monde où advient non seulement l’imprévu, mais l’imprévisible ?, interroge le père Jean-Michel Maldamé, théologien dominicain. L’imprévisible est une porte ouverte sur un avenir où le meilleur est possible. L’épreuve, qui peut être tragique, est aussi l’occasion d’un pas en avant. » Ce que le confinement a pu montrer : inventivité, solidarité ont pu se manifester depuis plusieurs semaines. « Nous avons l’opportunité d’un bien plus grand qui fait avancer le royaume de Dieu », poursuit le père Maldamé. Et le poète Georges Haldas d’ajouter : « À nous de décider, selon les effets qu’elles produisent en nous, si les dures épreuves qui nous sont imposées sont oui ou non une forme de grâce (3). » En toutes circonstances, donc, approfondir notre existence : « Comment habiter l’espace restreint de nos appartements, retrouver le temps qui s’écoule, demeurer dans ce lieu de vie et croire que Dieu en fait sa demeure, suggère le père Pinçon. C’est une occasion de redécouvrir notre humanité, nous souvenir de ce que nous sommes et que Dieu se souvient de nous. » C’est le défi spirituel de l’épreuve d’aujourd’hui, et la réponse appartient à chacun : « La pandémie n’a pas de but. Mais le monde retourne dans sa maison intérieure, nous vivons un shabbat planétaire, indique Bertrand Vergely. Si nous retrouvons nos forces intérieures alors nous sortirons plus forts de cette épreuve. »

Christophe Henning

(1) Quand Dieu ne répond pas, de Pierre Coulange, Cerf, 2013, 240 p., 19 €. (2) Le Livre de Job, de Bertrand Pinçon, Cerf, 2016, 160 p., 14 €. (3) Paroles nuptiales. Carnets 2005, de Georges Haldas, L’Âge d’homme, 2007, 248 p., 22 €.

 

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17 mai 2020 7 17 /05 /mai /2020 22:55

Notre prière, le Seigneur Lui-même la reçoit; la prenant avec grande reconnaissance et grande joie, Il l’emporte en plein ciel et la dépose dans un trésor où elle ne périra pas. Elle est là, devant Dieu et tous Ses saints, continuellement reçue, nous aidant toujours dans nos besoins. Et quand nous entrerons dans la béatitude, elle nous sera rendue, contribuant à notre joie, avec des remerciements infinis et glorieux de la part de Dieu.

Julienne de Norwich, dans: Daniel Vigne, Chemins de prière à l’écoute des Pères (Editions du Carmel, 2018)

La Trinité est Dieu, et Dieu est la Trinité. Dieu Tri-Un est notre créateur. Dieu Tri-Un est notre garde. Dieu Tri-Un est notre amant éternel. Dieu Tri-Un est notre joie infinie et notre béatitude par notre Seigneur Jésus Christ et en notre Seigneur Jésus Christ.
Le Christ est notre voie. Il nous conduit avec sécurité dans ses préceptes. Dans son corps mystique, il nous porte au ciel avec puissance. Je vis qu'ayant en lui tous ceux qu'il sauvera, il en fait glorieusement don à son Père céleste, don que le Père reçoit avec très grande reconnaissance et qu'il remet courtoisement à son Fils Jésus Christ. Ce don et ce geste sont joie pour le Père, félicité pour le Fils et réjouissance pour le Saint-Esprit. Parmi tout ce que nous pouvons faire pour plaire à Dieu, il n'est rien qui lui soit plus agréable que de nous voir nous réjouir en cette joie qu'a la Trinité pour notre salut.
»

— Ste Julienne de Norwich. Écrits mystiques, Toulouse, éd. du Carmel, 2007, p. 69-7012.

Sainte Julienne de Norwich
Recluse et auteur mystique :

« Révélations de l'Amour Divin »
(1342-1430)

Julienne naît en 1342  à Norwich, où elle passe sa vie comme recluse. Les informations dont nous disposons sur sa vie - en petit nombre - sont tirées principalement du livre dans lequel cette femme noble et pieuse a recueilli le contenu de ses visions, intitulé « Révélations de l'Amour Divin ».
On sait qu'elle a vécu entre 1342 et 1430.

Julienne a une série de visions au cours d'une maladie grave (1373) et rédige deux récits qui traitent des mystères les plus profonds de la Foi Chrétienne (prédestination, connaissance de Dieu, problème du mal).

La principale de ces 15 « révélations » porte sur l'Amour Divin, qui est compatible avec la crainte, mais une crainte filiale, agréable à Dieu.
L'enseignement de Julienne est fait de confiance : « Chercher est aussi bon que contempler ». Dieu soutient ses élus, même quand ils ont péché.
À la limite, Julienne voit une grande réparation finale, où l'univers, réconcilié avec Dieu, serait « tout bien ».

Julienne de Norwich a exercé de son vivant, un rôle considérable, assez comparable à celui de Catherine de Sienne ou Brigitte de Suède ; Norwich fut un centre de pèlerinage très actif.
Elle est célébrée le 13 ou le 14 Mai.

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