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2 avril 2024 2 02 /04 /avril /2024 19:36
Deux réflexions théologiques sur le principe de la bénédiction de couples de même sexe

Extrait du document de l'Eglise orthodoxe russe « Sur l’attitude orthodoxe au sujet de la nouvelle pratique de la bénédiction ‘des couples en situation irrégulière et des couples de même sexe’ dans l’Église catholique-romaine »

... Selon la déclaration, l’attribut essentiel d'une bénédiction est que l'acte est orienté vers « la louange de Dieu et le profit spirituel de son peuple ».

La conception « classique » de la bénédiction « exige que ce qui est béni soit conforme à la volonté de Dieu telle qu'elle est exprimée dans l'enseignement de l'Église ».

... L'absence d'exigences morales pour ceux qui sont bénis est justifiée par le désir de ne pas éclipser l'amour de Dieu.

Cependant, l'amour de Dieu pour l'homme ne peut servir de base à la bénédiction de couples qui cohabitent dans le péché.
Dieu aime l'homme, mais l'appelle aussi à la perfection : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Matthieu. 5,48).

L'amour de Dieu pour l'homme l'appelle à renoncer au péché qui détruit sa vie.

Par conséquent le soin pastoral de l'homme doit réunir harmonieusement l'indication claire de l'inadmissibilité d'un mode de vie pécheur et l'amour qui conduit au repentir.

... Le document « Fiducia supplicans » ne dit rien sur la nécessité de « régulariser » canoniquement la relation avant de recevoir une bénédiction.

Par conséquent, il s'agit de l'introduction d'une certaine forme de légitimation indirecte de ce qui est en fait illégitime, malgré la mise en garde du document...

... La déclaration ne dit rien non plus de la lutte contre le péché, du rejet des modes de vie pécheurs ou de l'aide pastorale apportée au croyant pour surmonter le péché.

Le texte de la déclaration est rédigé de telle manière que l'on peut en conclure qu'un mode de vie pécheur ne constituerait pas un obstacle à la communion avec Dieu.

La déclaration passe entièrement sous silence le sacrement de Pénitence comme source nécessaire de réception de la grâce
divine pour tous ceux qui voudraient corriger tout ce qui, dans leur vie, n’est pas conforme à la volonté de Dieu.

... Dans le document « Fiducia supplicans » manque la définition de la « cohabitation homosexuelle » en tant que péché.

Un exemple opposé, dans le cas présent, est constitué par la position de l'Église orthodoxe russe, qui a présenté un concept des relations homosexuelles dans le document « Fondements de la conception sociale », où l'homosexualité est explicitement
et sans ambiguïté appelée « une dégradation pécheresse de la nature humaine, que l’on surmonte dans l’effort spirituel menant à la guérison et à la croissance personnelle de la personne »
 
La compréhension unilatérale et déficiente de l'amour de Dieu pour l'homme reflétée dans cette déclaration est théologiquement fort dangereuse.

Dans celle-ci, les concepts de péché et de repentir sont de facto écartés de la relation entre Dieu et l'homme, ce qui conduit à une logique si paradoxale, que lorsque des personnes ont des relations pécheresses, elles recourent non pas au repentir et au labeur spirituel, mais à une forme de bénédiction dans l'espoir de recevoir la « guérison » et la « croissance ».

La déclaration n'articule pas le fait que la guérison » et la « croissance » doivent au moins être précédées par l'intention
d'abandonner la relation pécheresse.

 

Lire le document intégral en pièce jointe

Extraits de l'analyse critique de Fiducia supplicans du théologien le Père Olivier Nguyen et de la philosophe Roselyne Le Gall dans la revue La Nef

Introduction

... Jusqu’où peut aller la bénédiction de personnes homosexuelles ?

Telle est l’une des grandes questions pastorales que soulève ce texte.

Qu’une personne homosexuelle désireuse de faire un pas dans la foi puisse recevoir personnellement une bénédiction est certainement non seulement envisageable mais souhaitable.

Chaque personne à tendance homosexuelle doit être accueillie avec respect et délicatesse et peut recevoir, en tant que personne, toute la tendresse de son Père du Ciel.

Mais qu’un ‘couple’ de même sexe, s’il vit des relations sexuelles constituant des « actes d’homosexualité intrinsèquement désordonnés et qui ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas »[2] , selon ce que dit le Catéchisme de l’Église catholique, puisse être béni par un prêtre, pose la question de savoir dans quelle mesure cette pratique est agréable à Dieu et quel est véritablement l’effet pastoral obtenu.

Conclusion

... Finalement, la bénédiction d’une amitié entre personnes homosexuelles pourrait-elle être envisagée puisque Dieu aime l’amitié ?

Oui, elle peut être demandée directement à Dieu par les deux amis dans un échange mutuel si comme dans le cas de David et de Jonathan, la relation est pleinement chaste.

Mais cette demande ne pourra pas être signifiée par le prêtre car, au regard du peuple de Dieu et des personnes toute bénédiction sur un couple homosexuel comporte une ambiguïté, un flou pouvant donner lieu à l’interprétation que le couple lui-même est béni.

De plus, dans toute bénédiction, le prêtre donne tout son cœur à l’image du Christ qui se donne entièrement et qui vit en lui, et se trouverait divisé de devoir accomplir une bénédiction dont l’objet est problématique : bénit-il les personnes individuellement dans son cœur (c’est son grand désir) qui pourtant se présentent in concreto en couple ou bénit-il la relation elle-même, ce qui à ses yeux créerait une difficulté insurmontable vue que la bénédiction d’une relation entre deux personnes doit être ordonnée au mystère de Dieu ?

De plus, le simple fait qu’ils se présentent en couple freine son désir de les bénir individuellement. Enfin, il sent bien que sa responsabilité est engagée quant au salut de ces personnes et donc devant Dieu.

Finalement nous posons une question sur la nature de la bénédiction demandée : faut-il comprendre que dans « l’horizon tracé » par le texte, celle-ci est bien de l’ordre d’une demande de bénédictions individuelles comme la notion de grâces actuelles nous invite à le penser ou faut-il penser que le texte finalement laisse entrouvert la possibilité d’une bénédiction de la relation du couple en tant que tel ?

Pour la grande majorité des chrétiens qui ne connaissent pas la nature de la grâce actuelle dont il est question dans le texte du dicastère, grâce actuelle qui s’adresse à tous et qui est toujours individuelle, ni la nature profonde de toute bénédiction qui est toujours liée à un don premier de Dieu, ce texte, invitant à bénir des ‘couples’ de même sexe ou en situation irrégulière, peut vraiment prêter à confusion.

Si nous soutenons pleinement les efforts faits pour accueillir les personnes homosexuelles dans l’Église, et les bénir personnellement inconditionnellement, nous pensons qu’il est assez regrettable que la possibilité de la bénédiction in concreto de ‘couples’ homosexuels nuise à leur propre perception de leur chemin de conversion et jette un grand trouble chez les fidèles et dans l’Église universelle.

Il serait bon que les évêques au niveau de chaque diocèse du monde entier, en discernement avec leurs fidèles, prenant conscience des dérives possibles, proposent après avoir invoqué l’Esprit-Saint des clarifications précisant cette Déclaration, pour que soit éclairé ce qui risque de troubler bon nombre de chrétiens.

Lire le texte complet en pièce jointe

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1 avril 2024 1 01 /04 /avril /2024 19:30
Le visage de Jésus sur un pétale de rose
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31 mars 2024 7 31 /03 /mars /2024 21:33
Crédits : Image by floerio

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François Cassingéna-Trévedy médite, en ce jour de la fête de Pâques, sur la signification de la veillée pascale. Son regard mystique et poétique nous invite à contempler le feu qui se dresse et qui monte jusqu’au ciel, ses étincelles qui se confondent avec les étoiles.

Le jour de Pâques, c’est le printemps pour toute l’humanité, qui commence dans la chair du Christ, et que toute la nature célèbre. Chacun peut ainsi, à sa suite, participer à la vie du grand vivant. Chacun est appelé par son nom. Chacun est appelé à rencontrer le Christ, dans les sacrements, comme dans les rencontres, là où nous percevons qu’Il est vivant. Comme celle qui se déroulera sur le chemin d’Emmaüs.

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