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24 mars 2022 4 24 /03 /mars /2022 20:31

De Ton Feu Lumineux d’Amour,

tu m’as embrasé toute entière,

esprit âme corps.

 

Tu as brûlé le vide que j’étais,

pour m’emplir de Toi.

Tu m’as libéré de la mort,

en me faisant renaître

de Ton Amour Lumineux.

 

Sous tes doigts ardents,

je deviens une pâte à modeler

que Tu façonnes à Ta ressemblance.

 

Calcinant le passé,

sans dévoiler le futur,

Tu me fais respirer au présent.

 

De Ton feu dévorant,

Tu vis avec moi les douleurs

de mon corps, envahit par la maladie,

et les souffrances qui me traversent.

Tu me donnes la force de les dépasser

de vivre de Toi en joie.

 

De Tes flammes de Vie

Tu fleuris mes lèvres de Ton Sourire.

 

De l’Amour brûlant de Ton regard,

Tu me fais voir

toutes les vies qui m’entourent.

 

De Ton Souffle incandescent

Tu m’enveloppes et me réchauffe de Toi.

De la chaleur de Ta Présence,

jamais plus, le froid de la solitude

ne m’enferme.

 

Me consumant de Toi,

Jésus Amour Vivant,

je vis en Toi,

Toi qui vis en moi.

Ensemble, nous sommes

dans le brasier d’une

communion d’Être à être

 

Dans le Feu de Ton Amour, JÉSUS,

je veux témoigner,

de ma vie avec Toi,

en Ta Présence réelle.

 

Je t’aime Seigneur.

Lydiel le 07.03.2022

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12 mars 2022 6 12 /03 /mars /2022 20:30
 
Or Gitche Manito, le Maître de la Vie,
Le Puissant, descendit dans la verte prairie,
Dans l’immense prairie aux coteaux montueux ;
Et là, sur les rochers de la Rouge Carrière,
Dominant tout l’espace et baigné de lumière,
Il se tenait debout, vaste et majestueux.
 
Alors il convoqua les peuples innombrables,
Plus nombreux que ne sont les herbes et les sables.
Avec sa main terrible il rompit un morceau
Du rocher, dont il fit une pipe superbe,
Puis, au bord du ruisseau, dans une énorme gerbe,
Pour s’en faire un tuyau, choisit un long roseau.
 
Pour la bourrer il prit au saule son écorce ;
Et lui, le Tout-Puissant, Créateur de la Force,
Debout, il alluma, comme un divin fanal,
La Pipe de la Paix. Debout sur la Carrière
Il fumait, droit, superbe et baigné de lumière.
Or, pour les nations c’était le grand signal.
 
Et lentement montait la divine fumée
Dans l’air doux du matin, onduleuse, embaumée.
Et d’abord ce ne fut qu’un sillon ténébreux ;
Puis la vapeur se fit plus bleue et plus épaisse,
Puis blanchit ; et montant, et grossissant sans cesse,
Elle alla se briser au dur plafond des cieux.
 
Des plus lointains sommets des Montagnes Rocheuses,
Depuis les lacs du Nord aux ondes tapageuses,
Depuis Tawasentha, le vallon sans pareil,
Jusqu’à Tuscaloosa, la forêt parfumée,
Tous virent le signal et l’immense fumée
Montant paisiblement dans le matin vermeil.
 
Les Prophètes disaient : « Voyez-vous cette bande
De vapeur, qui, semblable à la main qui commande,
Oscille et se détache en noir sur le soleil ?
C’est Gitche Manito, le Maître de la Vie,
Qui dit aux quatre coins de l’immense prairie :
« Je vous convoque tous, guerriers, à mon conseil ! »
 
Par le chemin des eaux, par la route des plaines,
Par les quatre côtés d’où soufflent les haleines
Du vent, tous les guerriers de chaque tribu, tous,
Comprenant le signal du nuage qui bouge,
Vinrent docilement à la Carrière Rouge
Où Gitche Manito leur donnait rendez-vous.
 
Les guerriers se tenaient sur la verte prairie,
Tous équipés en guerre, et la mine aguerrie,
Bariolés ainsi qu’un feuillage automnal ;
Et la haine qui fait combattre tous les êtres,
La haine qui brûlait les yeux de leurs ancêtres
Incendiait encor leurs yeux d’un feu fatal.
 
Et leurs yeux étaient pleins de haine héréditaire.
Or, Gitche Manito, le Maître de la Terre,
Les considérait tous avec compassion,
Comme un père très bon, ennemi du désordre,
Qui voit ses chers petits batailler et se mordre.
Tel Gitche Manito pour toute nation.
 
Il étendit sur eux sa puissante main droite
Pour subjuguer leur cœur et leur nature étroite,
Pour rafraîchir leur fièvre à l’ombre de sa main ;
Puis il leur dit avec sa voix majestueuse,
Comparable à la voix d’une eau tumultueuse
Qui tombe, et rend un son monstrueux, surhumain :
 
II
 
« Ô ma postérité, déplorable et chérie !
Ô mes fils ! écoutez la divine raison.
C’est Gitche Manito, le Maître de la Vie,
Qui vous parle ! celui qui dans votre patrie
A mis l’ours, le castor, le renne et le bison.
 
Je vous ai fait la chasse et la pêche faciles ;
Pourquoi donc le chasseur devient-il assassin ?
Le marais fut par moi peuplé de volatiles ;
Pourquoi n’êtes-vous pas contents, fils indociles ?
Pourquoi l’homme fait-il la chasse à son voisin ?
 
Je suis vraiment bien las de vos horribles guerres.
Vos prières, vos vœux mêmes sont des forfaits !
Le péril est pour vous dans vos humeurs contraires,
Et c’est dans l’union qu’est votre force.
En frères Vivez donc, et sachez-vous maintenir en paix.
 
Bientôt vous recevrez de ma main un Prophète
Qui viendra vous instruire et souffrir avec vous.
Sa parole fera de la vie une fête ;
Mais si vous méprisez sa sagesse parfaite,
Pauvres enfants maudits, vous disparaîtrez tous !
 
Effacez dans les flots vos couleurs meurtrières.
Les roseaux sont nombreux et le roc est épais ;
Chacun en peut tirer sa pipe. Plus de guerres,
Plus de sang ! Désormais vivez comme des frères,
Et tous, unis, fumez le Calumet de Paix ! »
 
III
 
Et soudain tous, jetant leurs armes sur la terre,
Lavent dans le ruisseau les couleurs de la guerre
Qui luisaient sur leurs fronts cruels et triomphants.
Chacun creuse une pipe et cueille sur la rive
Un long roseau qu’avec adresse il enjolive.
Et l’Esprit souriait à ses pauvres enfants !
 
Chacun s’en retourna, l’âme calme et ravie,
Et Gitche Manito, le Maître de la Vie,
Remonta par la porte entr’ouverte des cieux.
- À travers la vapeur splendide du nuage
Le Tout-Puissant montait, content de son ouvrage,
Immense, parfumé, sublime, radieux !
 
— Charles Baudelaire,
Poèmes ajoutés aux Fleurs du Mal
Un poème proposé par Jeanne S.

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22 janvier 2022 6 22 /01 /janvier /2022 20:41

 

Si le silence t’échappe,

Echappe-toi avec lui !
Suis le premier oiseau,
Ecoute bien son chant :
Comme il résonne en toi
D’un amour infini.
 
Si le froid t’engourdit
Chausse-toi de courage,
Mets tes pas dans la neige
Suis des chemins de gel,
Eprouve leur douceur
Apprivoise leurs cris.
 
Quand le jour t’appauvrit,
Quand la nuit te précède,
Que tu ne sais plus l’heure
Ni l’instant de ta perte,
Pose là tes désirs
Tes armes et tes combats.
Sors des ombres têtues,
Prends la voie souveraine
Qui n’a pour seules lumières
Que d’épouser tes pas.
 
Si ton cœur te fait mal
Si ton corps te malmène,
Si ta vie est pour toi
Un supplice, une croix,
Ecoute murmurer
La sève de tes veines :
Sois le sang des racines,
L’effleurement de l’aile,
L’adagio des nuages,  
La vibration de l’air.
 
Si tu te sens très seul
Si l’hiver est en toi
Comme un puits déserté,
Une branche si nue,
Un matin sans soleil,
Frôle la dure écorce,
Devine son enfance,
Sois pour elle saison
Bruissante de bourgeons.
 
Ne retiens rien pour toi,
Laisse faire le silence
Et il te le rendra
Au plus près de ta joie.
 
Jean Lavoué

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