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14 février 2024 3 14 /02 /février /2024 20:30
Probabilité que la vie ait pu se former à partir de matière inanimée

•    Chandra Wickramasinghe, professeur de mathématiques appliquées et d’astronomie à l’University College de Cardiff, ancien collaborateur de Fred Hoyle, tranche de son côté : « La probabilité que la vie ait pu se former à partir de matière inanimée correspond à un chiffre avec 40 000 zéros avant le 1.

Un chiffre assez petit pour enterrer Darwin et la totalité de la théorie de l’évolution.

Il n’y a jamais eu de soupe primitive, ni sur cette planète ni sur une quelconque autre.

Et si les débuts de la vie n’étaient pas dus au hasard, ils sont donc certainement le produit voulu d’une intelligence. »

•    Christian de Duve estime nécessaire d’exclure le hasard : « J’ai opté en faveur d’un Univers signifiant et non vide de sens. Non pas parce que je désire qu’il en soit ainsi, mais parce que c’est ainsi que j’interprète les données scientifiques dont nous disposons. »

•    Hubert P. Yockey est lui aussi frappé par l’improbabilité de la genèse du code ADN : « La sélection naturelle aurait dû explorer 1,4 x 1070 codes génétiques différents pour découvrir le code génétique universel existant dans la nature. »
•    Des biologistes ont été amenés à calculer que la probabilité pour qu’un millier d’enzymes absolument essentiels à la vie se rapprochent de manière ordonnée pour former une cellule vivante au cours d’une évolution de plusieurs milliards d années est de moins 1 chance sur 101000.

Le célèbre Fred Hoyle (MIT) allait même beaucoup plus loin en affirmant : « La vie ne peut pas avoir eu un commencement aléatoire... Le problème, c’est qu’il y a environ 2 000 enzymes, et la chance de les obtenir par hasard est seulement d’une chance sur 1040 000 une probabilité atrocement petite à laquelle on ne peut faire face même si l’Univers entier était constitué de soupe organique. »

•    Le biochimiste Michael Denton s’est lui aussi livré à l’exercice des calculs de probabilités : « Pour que se forme une cellule par pur hasard [en ne considérant que les contraintes liées à ses structures protéiques], une centaine au moins de protéines fonctionnelles devrait apparaître simultanément au même endroit. Chacun de ces événements indépendants a une probabilité qui ne peut pas dépasser 1 chance sur 1020, la probabilité maximale est donc d’1 chance sur 102000. »

•    La molécule de cytochrome c, présente dans presque tout le règne vivant et essentielle pour la respiration cellulaire, est composée d’une centaine d’acides aminés. Hubert P. Yockey a calculé que sa probabilité d’apparition aléatoire est d’1 chance sur 1065.

Même en remplissant la totalité des océans d’acides aminés (soit de l’ordre de 1042 molécules), mais en tenant compte des contraintes dues à la chiralité (exclusion des acides aminés dextrogyres), cette probabilité tombe à 1 chance sur 1094, comme il l’a expliqué à la Tacoma Conférence (New York, juin 1988).

•    Robert Shapiro, professeur de biochimie à l’université de New York, axe ses recherches sur les bactéries. Il a estimé à 1 chance sur 1040 000
la probabilité de formation, par hasard, des 2 000 sortes de protéines présentes dans une simple bactérie.

• Enfin, le biophysicien Harold Morowitz, de l’université de Yale - spécialiste de l’application de l’informatique et de la thermodynamique à la biologie - calcula que la probabilité qu’une cellule vivante la plus simple vienne à naître par hasard est d’1 chance sur 10340 000, ce qui est en réalité égal à 0.

Les chiffres sont implacables, et toutes les données que nous avons citées sont éloquentes : le hasard ne peut plus être considéré comme une explication du passage de l'inerte au vivant

Par conséquent, les différentes lois et contraintes physico-chimiques régissant l’apparition du vivant (qui auraient pu avoir d’autres valeurs) renvoient nécessairement à l’existence d’un concepteur intelligent.

Les chapitres précédents, consacrés à la cosmologie, concluaient que les réglages fins de l’Univers avaient 1 chance sur 10120 d’être ce qu’ils étaient.

Ce nombre était déjà considéré comme fou !

Mais la biologie a dépassé notre entendement, en aboutissant à des probabilités de l’ordre de 1 chance sur 10340 000, alors que rien ne peut dépasser 10120 dans l'Univers observable !

Le réglage fin des lois de l’Univers constitue donc une véritable preuve de l’existence d’un concepteur, au sens d’un élément absolument convaincant pour accréditer une thèse, « au-delà de tout doute raisonnable ».

Fred Hoyle, passé de l’athéisme au déisme, ne voit d’ailleurs pas d’autre explication qu’un blocage psychologique ou idéologique pour expliquer
le refus d’une intelligence créatrice : « La théorie que la vie a été créée par une intelligence est tellement évidente que l’on se demande pourquoi elle n’est pas communément acceptée. Les raisons sont psychologiques plutôt que scientifiques. »

Ainsi, le fait que l'on puisse quantifier l'ampleur incroyable du saut que le réglage des lois de la biologie a pu permettre pour passer de l'inerte au vivant constitue une preuve forte de l'existence d'un
dieu créateur.

De ce fait, celui qui fera le choix de l’hypothèse matérialiste ne disposera que de deux possibilités pour expliquer l’apparition de la vie :

•    Soit il acceptera de penser que, malgré tout, ce passage est le résultat du seul hasard et cela signifie qu’il préfère croire à une histoire dont la probabilité est si infinitésimale qu’elle en est parfaitement invraisemblable, plutôt qu’à l’existence d’un dieu créateur dont tout montre que la probabilité est infiniment supérieure.

Dans ce cas, on peut dire que son choix est tout à fait irrationnel et résulte plus du rejet de principe de l’existence d’un dieu créateur que d’une pensée réfléchie.

•    Soit il préférera penser que ce passage résulte de lois de l’Univers effectivement extraordinairement favorables qui ne peuvent découler que de l'existence d'une infinité de multivers; il ressort alors ce joker vu précédemment , qui est une autre manière de refuser les faits de la science et d'opter pour ce qui aujourd'hui peut s'apparenter à de la science-fiction.

De l’autre côté, celui qui acceptera l’hypothèse d'un dieu créateur disposera  également de deux possibilités explicatives : 

•    Soit il admettra qu’il existe effectivement des lois qui ont déterminé de façon naturelle le saut de l’inerte au vivant, ce qui signifie que ce dieu créateur a doté dès le départ son Univers d’une programmation très précise permettant d’atteindre le développement cosmologique et le développement du vivant que nous lui connaissons.

•    Soit il estimera qu’aucun ensemble de lois n’est capable de provoquer un saut aussi gigantesque et devra alors tenir que cette étape est intervenue par une action spéciale de ce dieu créateur.

Ce qui a surpris un certain nombre de scientifiques, c'est que le passage de l’inerte au vivant ne s’est produit a priori qu’une seule fois dans l’histoire de notre Univers, puisqu’il n’y a qu’un seul ancêtre commun à tous les vivants, le fameux organisme unicellulaire baptisé LUCA.

Le prix Nobel Pierre-Gilles de Gennes s’en est d’ailleurs étonné : « Ce qui m’intrigue, c’est le fait que le code génétique soit toujours le même, alors que la vie a inventé des solutions très diverses. J’ai du mal à croire qu’un seul type de code puisse s’imposer par sélection darwinienne. »

La conclusion de la biologie rejoint donc celle de la cosmologie et apporte une preuve supplémentaire à la nécessaire existence d’un dieu créateur.

À ce stade, le lecteur pourrait se demander ce que les scientifiques eux- mêmes pensent de toutes ces avancées.

L’objet du prochain chapitre est précisément de répondre à cette question.

Les citations de grands savants que nous y présentons révèlent le trouble et les interrogations que les nouvelles connaissances scientifiques ont suscitées chez eux.

La compilation de ces citations, toujours accompagnées de références précises, constitue un travail, à notre connaissance, inédit.

Dieu - La science - Les preuves - L'aube d'une révolution - Grand Format
Michel-Yves Bolloré, Olivier Bonnassies

ABIOGENESE : Une nouvelle théorie d'une probabilité d'apparition de la vie sur notre terre (un long polymère d'ARN) par hasard qui se base sur le nombre d'étoiles de l'univers estimé 1 gogol (10100)

Le nombre d'étoile serait assez grand pour qu'on puisse émettre l'hypothèse d'une chance de création spontanée d'une molécule ARN précédnat l'ADN. Théorie pas vraiment crédible.

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13 février 2024 2 13 /02 /février /2024 20:03
L'enterrement de l'Alléluia

Déposition de l'Alleluia, que nos pères appelaient « Clausum Alleluia » ou les adieux de l'Alleluia.

"Quand, au XIe siècle, ce cri d'allégresse fut interdit à partir de ce jour (dimanche de la Quinquagésime), la piété chrétienne prit en affection l'acclamation joyeuse, comme elle eut fait d'une personne chère, dont elle eût éprouvé de la peine à se détacher.

Au moyen âge, ce congé fut même dramatisé en bien des endroits. On alla jusqu'à coucher un mannequin, appelé Alleluia, sur une civière et à le porter en cortège à sa sépulture provisoire. Des hymnes, antiennes, capitules et répons, en un mot toute une littérature émouvante exprimait la douleur des fidèles et les souhaits de « bon voyage » et « heureux retour ».

Chanoine Robert Lesage, Cérémoniaire de Paris, 1952.

Ci-dessous le texte du rite du « congé de l’Alleluia » qui est célébré depuis le 8ème siècle au tout début du carême.

Ce rite prend indifféremment le nom de « Enterrement de l’Alleluia », « Adieux à l’Alleluia », « Congé de l’Alleluia » ou « Clôture de l’Alleluia ».

Cet Office se place normalement à la fin des Vêpres du Mardi Gras au soir (mardi après la quinquagésime) qui sont en fait les vêpres du mercredi « des Cendres ».

Il en existe un bon nombre de formes différentes composées entre le 8eme et le 10eme siècle ; elles sont empreintes de sentiments divers selon les lieux, mais toutes reflètent le regret, la tendresse et l’enthousiasme pour Alleluia, cette parole céleste, compagne de notre prière.

Voici donc la Clôture de l’Alleluia, telle qu’elle est célébrée aujourd’hui dans les Eglises orthodoxes de tradition occidentale

Mardi avant les cendres

Vêpres

clôture de l’alleluia

Tout des vêpres de l’ordinaire en temps de carême sauf ce qui suit :

PSAUME ECCLÉSIASTIQUE                                                              

antienne

Alleluia !

Psaume 137

Sur les bords des fleuves de Babylone,

nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion.

Aux saules de la contrée,

nous avions suspendu nos harpes.

Là, nos vainqueurs nous demandaient des chants,

nos oppresseurs, de la joie.

Chantez-nous, disaient-ils, un cantique de Sion ;

mais comment chanterions-nous les cantiques du Seigneur

sur une terre étrangère ?

Si je t’oublie, Jérusalem, que ma droite m’abandonne,

que ma langue s’attache à mon palais si je ne garde ton souvenir,

si je ne fais de Jérusalem le principal sujet de ma joie.

Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit.

Comme il était au commencement, et maintenant et toujours,

Et aux siècles des siècles. Amen.

Tout le reste selon l’ordinaire des vêpres en temps de carême jusqu’à la

Clôture

Cél.     Le Seigneur soit toujours avec vous,

Ts.       Et avec ton esprit.

Diacre (ou Chantre) :

Alleluia, enfermez et scellez cette parole ! Alleluia, qu’elle reste en repos dans le secret de votre cœur jusqu’au temps fixé, et quand le jour sera venu, vous direz dans une grande joie :

Ts        Alleluia, Alleluia, Alleluia !

Cél.     Bénissons le Seigneur !

Ts.       Rendons grâces à Dieu.

Article sur l'enterrement de l'Alleluia dans des églises espagnoles

Cela peut en surprendre plus d’un, mais l’Église conserve un rite qui a été récupéré par plusieurs églises de Séville ces dernières années : l’enterrement d’Alleluia.

Oui, comme vous l’avez lu.

Il s’agit d’une tradition ancienne qui prépare les fidèles à l’arrivée d’une nouvelle saison liturgique, le Carême et qui a lieu le dimanche précédant Mercredi des Cendres.

A Séville il y a des temples, comme le chapelle de la Divina Pastora (dans la Calle Amparo), où ce rite a pu être vu dimanche dernier, le dernier dimanche de la première Saison ordinaire (qui se déroule entre Noël et le Carême).

Pour le comprendre, il faut revenir des décennies en arrière, à l’époque où la Semaine Sainte a été précédée d’une période de préparation spirituelle encore plus longue.

C’est ce qu’on a appelé la septuagésima qui commençait neuf dimanches avant Pâques, ou en d’autres termes, les trois dimanches avant l’arrivée du Mercredi des Cendres.

Ce jour-là et les jours suivants, l’Alleluia n’était pas chanté avant que le Christ ne soit ressuscité des morts.

Le triduum du carnaval
Les fidèles étaient ainsi préparés à la « période difficile » du Carême, quelques semaines de transition qui se terminaient par la fête de l’Avent triduum du carnaval afin de  "réparer les âmes" pour les débauches commises pendant les festivités précédant l’ablation de la chair.

À cette fin, de nombreuses églises continuent d’exposer le Saint-Sacrement les jours précédant le mercredi des Cendres.

Un exemple à Séville est le triduum du carnaval dans la cathédrale – avec une danse de Seises– et celui qui célèbre le Congrégation de la lumière et de la bougie dans la paroisse de Santa Cruz.

Il existe des références, avant le Concile Vatican II, selon lesquelles l’enterrement de l’Alléluia était « théâtralisé », au point qu’il y avait des églises où un service spécial était organisé pour ce rite, avec une procession avec des croix, des acolytes, de l’encens et un chœur.

On creusait même une tombe dans laquelle on plaçait le texte de l’Alléluia jusqu’à la Résurrection.

Aujourd’hui, ce rite a été simplifié et adapté à la nouvelle liturgie.

Comme la septuagésime n’existe plus dans l'Eglise catholique, on célèbre l’enterrement de l’Alléluia le dernier dimanche avant le mercredi des Cendres.

À la fin de la messe, pendant que l’on chante ce chant, une tablette est transportée du maître-autel avec le mot Alleluia en lettres d’or.

La tablette est normalement placée dans un retable dédié à la Vierge, où elle est conservée sous une nappe en guise de sépulture.

L’Alléluia se lèvera à nouveau dans la Vigile pascale lorsque la tablette sera sortie de son « tombeau » et apportée au prêtre présidant la messe, qui dira alors : « Je vous apporte la bonne nouvelle d’une grande joie : c’est l’Alleluia ».

Il chantera ensuite l’hymne.

Dans la chapelle de la Divina Pastora, ce rite a été célébré dimanche dernier, lorsque la tablette avec le symbole de l’Alléluia a été placée sur la table.

Alleluia a été placé sous l’icône picturale représentant la Vierge en bergère des âmes.

Un autre symbole clair de l’imminence du Carême.

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12 février 2024 1 12 /02 /février /2024 20:30
L’histoire oubliée de la Russie en Alaska

Souvent oubliée, la présence russe en Alaska a laissé une empreinte durable sur le territoire et son influence est encore visible aujourd’hui.

De l’acquisition initiale de l’Alaska par la Russie à son passage sous contrôle américain, nous découvrirons les événements clés et les conséquences qui ont marqué cette partie de l’histoire.

Origine de la présence russe en Alaska

Au XVIIIe siècle, l’Empire russe a établi une série de colonies en Alaska dans le cadre de son expansion vers l’est.

En 1784, l’explorateur russe Grigory Shelikhov a fondé le premier établissement permanent, Fort Saint Michael, sur l’île de Kodiak.

Alors que les commerçants et les chasseurs russes s’aventuraient à l’intérieur du territoire, ils ont commencé à établir des comptoirs commerciaux et à interagir avec les communautés autochtones locales.

La vente de l’Alaska aux États-Unis

En 1867, la Russie, sous la direction du tsar Alexandre II, a vendu l’Alaska aux États-Unis dans ce qui est devenu connu sous le nom d’achat de l’Alaska.

La transaction a été conclue pour un montant de 7,2 millions de dollars.

Cette vente a été largement critiquée tant aux États-Unis qu’en Russie, mais elle est reconnue avec le temps comme l’une des acquisitions territoriales les plus rentables de l’histoire.

L’influence russe sur la culture de l’Alaska

Bien que la Russie n'ait gouverné l’Alaska que pendant un peu plus de 100 ans, son influence a laissé une marque durable sur la culture et l’histoire de la région.

De nombreux noms et toponymes en Alaska ont des racines russes, et l’héritage russe est visible dans l’architecture, le folklore et les traditions des communautés locales.

De plus, l’Église orthodoxe russe continue de jouer un rôle important dans la vie religieuse de nombreux habitants de l’Alaska.

Foire aux questions (FAQ) sur la présence russe en Alaska

La Russie a principalement vendu l’Alaska aux États-Unis pour des raisons économiques.

L’éloignement du territoire, son accès difficile et le manque de ressources pour le développer ont été des facteurs clés dans la décision de la Russie.

De plus, le gouvernement russe considérait la vente comme un moyen d’éloigner le territoire de concurrents potentiels, tels que la Grande-Bretagne.

Quel a été l’impact de l’achat de l’Alaska sur l’histoire des États-Unis ?

L’achat de l’Alaska a eu un impact significatif sur l’histoire des États-Unis.

L’acquisition de ce vaste territoire a permis l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles, telles que le pétrole et l’or, et a également protégé les intérêts stratégiques des États-Unis dans l’Arctique.

De plus, la présence russe précédente en Alaska a influencé la culture de la région et continue d’en faire partie intégrante.

Quelles sont quelques traces russes qui peuvent être trouvées en Alaska aujourd’hui ?

Certaines traces russes qui peuvent être trouvées en Alaska comprennent des noms de lieux, tels que la ville de Sitka (anciennement Novo-Arkhangelsk), la cathédrale orthodoxe russe de Saint-Michel à Sitka et le fort Saint-Nicolas sur l’île de Kodiak.

Les influences russes se retrouvent également dans la gastronomie, l’art et les traditions culturelles de la région.

LES ORTHODOXES DE L'ALASKA: L'HISTOIRE DES MISSIONS RUSSES

L'Amérique peut être atteinte en traversant l'Atlantique, mais plus facilement encore en traversant le Détroit de Béring. Tout naturellement, dans la foulée de son expansion vers l'Est, la Russie finit par atteindre l'Alaska.

Dès 1784, des comptoirs russes permanents furent établis en Alaska. De 1799 à 1867, l'Alaska fut administré par une compagnie russo-américaine, avant d'être cédé aux Etats-Unis d'Amérique.

En fait, les premiers aventuriers russes avaient déjà atteint l'Alaska avant 1784: quelques trappeurs russes parcouraient ces territoires.

Bien que privés de tout clergé et peu instruits religieusement, ils se considéraient comme orthodoxes et baptisèrent les épouses indigènes qu'ils prenaient et les enfants qu'ils en avaient - non sans exploiter d'ailleurs quelque peu leurs "convertis"!

Mais cela valut, des années plus tard, aux premiers missionnaires russes de rencontrer des Amérindiens se déclarant déjà chrétiens.

A la suite des démarches insistantes d'un négociant qui tenait à une présence orthodoxe russe en Alaska, Catherine II et le Saint Synode de l'Eglise russe donnèrent leur approbation.

Ainsi arrivèrent huit moines sur l'île de Kodiak, au large de l'Alaska, le 2 octobre 1794.

Une église dédiée à la Résurrection du Christ y fut construite la même année.

Comme toutes les épopées missionnaires, celle-ci connut ses épisodes dramatiques.

Envoyé sur le continent, l'un des moines ne revint jamais, probablement tué par ceux auxquels il voulait apporter l'Evangile.

En 1798, alors qu'il y avait déjà des milliers de convertis, l'un des membres du groupe fut envoyé à Irkoutsk pour y être consacré évêque - ce qui fut fait, mais il périt dans un naufrage sur le chemin du retour.

Bien que trouvant des âmes réceptives, la mission connut de nombreux obstacles durant des années, à commencer par le manque de clergé (les volontaires ne se pressaient pas au portillon!) et par l'attitude pas toujours favorable des commerçants russes, qui donnaient parfois une piètre image du christianisme.

Parmi ces premiers missionnaires se trouvait une figure attachante et dont le rayonnement se poursuit aujourd'hui: un moine nommé Germain (1756-1837), canonisé en 1970 par l'Eglise orthodoxe en Amérique sous le nom de Saint Germain de l'Alaska.

Homme d'une grande bonté, il pratiquait un monachisme rigoureux, dormant sur un banc de bois, avec une brique pour oreiller.

Il construisit un ermitage sur une île aléoutienne, mais en prêtant en même temps attention aux populations indiennes: il se dévoua sans compter pour les enfants indigènes, notamment lors d'épidémies.

Cet homme qui, par humilité, refusa toujours de devenir prêtre, gagna l'affection des Aléoutes, prenant leur défense face aux abus dont ils étaient l'objet, au point que certains commerçants russes tentèrent même de le faire expulser.

Cela fait plus de deux siècles déjà que l'Eglise orthodoxe est implantée en Alaska, où l'on peut dire qu'elle représente véritablement le christianisme indigène.

A sa mort, une tempête empêcha des personnes venues de l'extérieur d'atteindre l'île: selon les instructions laissées par le moine Germain, ses fidèles aléoutes l'enterrèrent, sans prêtre.

Sa figure tomba dans l'oubli, avant d'être redécouverte des années plus tard. On trouve aujourd'hui son icône dans de nombreuses églises orthodoxes, en particulier aux Etats-Unis.

Chapelle des saints Serge (en) et Germain de Valaam. Chapelle édifiée en 1868 sur le site de la sépulture de Germain, à proximité immédiate de son ermitage.

Le rude Alaska attirait des hommes de forte trempe - et l'un devint le véritable organisateur du christianisme orthodoxe dans cette région.

Il s'appelait Innocent Veniaminov et allait devenir par la suite métropolite de Moscou, dix ans avant sa mort, en 1868.

A son arrivée en Alaska en 1824, il s'installa sur l'île d'Unalaska.

Presque tous les habitants de cette île avaient été baptisés en 1795, mais laissés en grande partie à eux-mêmes par la suite, faute de clergé.

Il construisit une église, apprit l'aléoute, créa un alphabet pour le transcrire et prépara même le terrain pour l'ordination de prêtres indigènes, ce qui était assez audacieux.

En 1834, Innocent fut transféré sur l'île de Sitka, centre des colonies, où il apprit le tlingit et créa également un alphabet, en utilisant des caractères cyrilliques.

Les Tlingits se montraient plus réticents à se convertir, d'autant plus qu'ils avaient vu de près les colons russes!

Innocent fut consacré évêque en 1840, lors d'un voyage en Russie.

Il exerça un apostolat inlassable, construisant églises et écoles, multipliant les missions et encourageant les missionnaires à utiliser les mêmes méthodes que lui.

En 1850, il y avait dans les territoires russes de l'Amérique du Nord 9 églises, 35 chapelles et 15.000 fidèles, desservis par 32 prêtres.

Innocent poursuivit ensuite son labeur épiscopal sur le continent asiatique, chez les Yakoutes du Kamatchatka.

Il a été canonisé en 1977.

De façon presque prophétique, il vit dans l'achat de l'Alaska par les Etats-Unis une voie de la Providence pour diffuser la foi orthodoxe sur le continent nord-américain: il suggéra de déplacer alors le siège du diocèse à San Francisco, avec un évêque sachant parler l'anglais.

Depuis cette époque, bien sûr, l'Eglise orthodoxe s'est fermement implantée aux Etats-Unis, mais avant tout par l'immigration en provenance de pays orthodoxes.

Mais l'intégration dans les Etats-Unis valut aux orthodoxes indigènes de l'Alaska de nombreux problèmes.

Pour beaucoup de représentants des nouvelles autorités, "assimiler" les Indiens signifiait les détourner de leur héritage orthodoxe, qui était devenue quasiment indissociable de leur identité.

La foi orthodoxe ne correspondait pas au christianisme tel que le comprenaient les fonctionnaires américains!

De plus, en 1942, les îles Aléoutiennes furent envahies par les Japonais: cet épisode est peu connu, mais trois îles de cette zone furent la seule partie du territoire nord-américain occupée pendant la 2e guerre mondiale.

Certains indigènes orthodoxes furent emmenés au Japon comme prisonniers de guerre; d'autres virent leurs maisons détruites par les forces américaines pour éviter de les voir tomber aux mains des Japonais et furent déportés dans le Sud de l'Alaska, où ils vécurent dans des conditions très précaires.

De nombreux Aléoutes périrent - au Japon aussi bien qu'aux Etats-Unis - non pas dans des combats, mais en raison des pitoyables conditions d'existence qui leur étaient imposées de part et d'autre.

25 d'entre eux servirent cependant dans les forces armées américaines.

Après la guerre, ils retrouvèrent leurs villages dévastés (en partie par les troupes américaines elles-mêmes - ils ne retrouvèrent ni leurs icônes ni leurs bateaux).

Certains ne furent même pas autorisés à rebâtir leurs villages.

Ce ne fut qu'en 1988 (!) qu'ils finirent par recevoir du Président et du Congrès des Etats-Unis des excuses officielles pour le traitement qui leur avait été infligé et des compensations financières.

Les orthodoxes de l'Alaska ont donc connu de nombreux problèmes, qui ne sont pas encore tous résolus.

Les efforts bien intentionnés d'aide sociale développés en Alaska à partir des années 1960 ont également causé des dégâts involontaires, comme dans de nombreuses autres communautés indigènes, avec l'alcoolisme, la violence et les actes de désespoir qu'engendrent ces situations (neuf suicides dans le Diocèse d'Alaska de l'Eglise orthodoxe d'Amérique durant le seul mois de février 2001...).

Pourtant, malgré ces difficultés, la foi orthodoxe reste bien vivante en Alaska.

Le diocèse compte plus de 80 églises, desservies par 25 prêtres, et possède un séminaire.

En outre, malgré les difficultés de l'histoire, l'héritage architectural de l'orthodoxie russe reste bien présent en Alaska: 38 églises sont considérées comme monuments historiques.

Des efforts sont en cours pour les rénover et en assurer ainsi la préservation: six églises ont pu être rénovées entre 1992 et 2001 grâce aux indemnités de 1988, et dix autres églises ont été désignées en mai 2002 pour être restaurées dans le cadre d'un programme d'ensemble mené par une nouvelle association intitulée ROSSIA (Russian Orthodox Sacred Sites in Alaska).

Le cimetière russe de Sitka, vieux de plus de deux siècles, a été vandalisé à plusieurs reprises par une bande de jeunes en septembre dernier.

Il a pu être remis en état grâce au travail de Bob Sam, un bénévole de 65 ans qui s'en occupe depuis 1986 car sa famille y est enterrée.

 

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