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17 janvier 2024 3 17 /01 /janvier /2024 20:30
La Lettre de Béthanie Janvier 2024

« Le vin qui réjouit le cœur de l'Homme » ps 104

Chers amis,

« Faisons un Adam » dit Elohim, « dans notre image, capable de notre ressemblance. » Genèse 1.7

Le verbe « faire » préside à ce verset.

Il rend compte d'une opération divine très distincte du verbe « créer ».

« Créer », c'est poser l'autre en face à face.

« Faire », c 'est travailler cet autre avec sa collaboration (synergie).

L'Homme est ce matériau travaillé par l'artiste divin !

Dieu est un artiste et Il veut faire de chacun de nous un chef d'œuvre...

« Tes mains m'ont façonné, elles m'ont fait tout entier » dit Job à Dieu, « et tu me détruirais ? »

Le « faire » se joue à partir d'un élément créé.

Nous ne sommes pas créateurs, nous sommes artisans.

Notre vocation consiste à faire, avec l'aide de Dieu, une ressemblance qui soit conforme à notre identité la plus profonde.

Ce faisant, au cœur de cette alliance du créateur et de sa créature, l'eau de « l'inaccompli » est changée en vin nouveau, symbole de ce qui « réjouit le cœur de l'Homme » et qui sera utilisé par l'artiste divin pour nous communiquer son sang précieux par le rite liturgique.

Les « noces de Cana » ouvrent un chemin possible de la nouvelle alliance qui est « de faire tout ce qu'Il vous dira. »

Au cœur même de notre quotidien a lieu le « miracle inaperçu dans le bruit du festin. » (Lanza del Vasto).

Dieu avec nous annonce l'alchimie retrouvée qui est de travailler avec Lui notre « Adamah », ce féminin intérieur dont l'épouse des noces est le signe extérieur. 

Les noces de Cana

Nous devons résolument tourner nos regards vers nos profondeurs qui, il faut bien le dire, nous fascinent et nous font trembler.

Il y a en chacun de nous une jungle où grouillent des animaux sauvages qui cherchent à nous dévorer... et qui bien souvent dévorent nos énergies !

C'est un parasitage quasi permanent dont malheureusement nous ne sommes pas toujours conscients...

Ces agressions intérieures se manifestent aussi à l'extérieur...

On raconte qu'un jour le Bouddha fut agressé par une personne qui lui cracha dessus… ce dont le Christ fit aussi ô combien l'expérience !

Bouddha dit-on, essuya le crachat en disant : « Avez-vous quelque chose d'autre à dire ? » L'homme répliqua : « je viens de vous agresser ! Pourquoi n'êtes-vous pas en colère ou bouleversé ? »

Bouddha répondit : « je ne suis pas votre esclave ; que je me mette en colère ou pas, c'est mon choix. Mon mental n'est pas esclave de vos actes ! »

L'alliance n'est pas non plus un esclavage...

C'est une mise en lumière qui engendre l'être humain à lui-même.

Nous ne sommes ni esclave de Dieu, ni des autres, ni de nous-mêmes.

Toute la création est un hymne de louange face à l'alliance de deux libertés, celle de l'Homme avec son Dieu.

Cette liberté est aussi une grande responsabilité... Que « faisons-nous » de ce temps qui nous est donné...

Comment vivons-nous cette liberté ?

Le Christ, à chaque instant m'interroge, comme Il le fit pour les disciples de Jean Baptiste qui le suivaient près du Jourdain : « Que cherchez-vous ? », et on pourrait ajouter « en ce moment » dans ce que vous êtes en train de « faire » ?

Avec toute mon affection en Christ !

Père Francis

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14 janvier 2024 7 14 /01 /janvier /2024 20:30
Le saint et Misha, l'ours

En janvier (le 2 janvier - 15 janvier ), l'Église orthodoxe célèbre saint Séraphin de Sarov, qui vécu au XVIIIe siècle.

Ayant vécu de nombreuses années en ermite dans la forêt, son amitié avec les animaux de la région était souvent une source d'émerveillement pour les visiteurs et les moines.

Un témoin oculaire raconte que des lapins, des renards, des lynx, des ours et même des loups se rassemblaient à l'entrée de sa cabane à minuit pour attendre qu'il termine ses prières, après quoi il sortait et distribuait du pain à chacun d'entre eux.

Il était également connu pour son amitié avec un énorme ours nommé Misha.

Un jour, l'abbesse Alexandra et une religieuse du nom d'Anna sont allées rendre visite à l'Ancien.

"Sans nous arrêter au monastère, nous sommes allées directement à l'ermitage et, en nous en approchant, nous avons vu le Père assis sur un tronc d'arbre.

Soudain, un énorme ours sortit du bois sur ses pattes arrière.

"Nos mains sont devenues moites, nos yeux se sont obscurcis.

Le père dit alors : "Misha, pourquoi fais-tu peur à mes orphelins ? Tu ferais mieux de repartir et de nous apporter quelque consolation, car je n'ai rien à leur offrir.

L'ours se retourna et s'enfonça dans la forêt.

Environ deux heures s'étaient écoulées, les religieuses ayant une merveilleuse conversation avec le père Séraphin dans sa cabane, lorsque le même ours réapparut soudain, se précipita maladroitement dans la cellule et grogna.

Le père Séraphin s'approcha de lui et lui dit : "Eh bien, eh bien, Misha, montre-moi ce que tu nous as apporté".

L'ours se dressa sur ses pattes arrière et donna au père quelque chose enveloppé dans des feuilles.

Le contenu du paquet s'avéra être un rayon de miel frais.

L'Ancien prit le miel et indiqua silencieusement la porte.

La bête sembla s'incliner et l'Ancien, sortant un peu de pain de son sac, le lui donna, et l'ours s'éloigna dans la forêt".

Comme le dit Olivier Clément, il a montré que "celui qui est sanctifié vit en paix avec toute la création".

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11 janvier 2024 4 11 /01 /janvier /2024 20:15
La peur de l'enfer au lieu de l'utilisation de caméras de surveillance

 Au moyen-âge, la création d'un livre peut prendre des années.

Un scribe se penchait sur sa table, éclairée uniquement à la lumière naturelle - les bougies représentaient un trop grand risque pour les livres - et passait des heures chaque jour à former des lettres, à la main, en prenant soin de ne jamais faire d'erreur.

Être copiste, écrivait un scribe, était douloureux : « Il éteint la lumière des yeux, il plie le dos, il écrase les viscères et les côtes, il provoque des douleurs aux reins et de la fatigue à tout le corps. »

Compte tenu de l'effort extrême qu'a représenté la création de livres, les scribes et les propriétaires de livres avaient un réel intérêt à protéger leur travail.

Ils ont utilisé le seul pouvoir qu'ils avaient : les mots.

Au début ou à la fin des livres, les scribes et les propriétaires de livres écrivaient des malédictions dramatiques menaçant les voleurs de douleur et de souffrance s'ils devaient voler ou endommager ces trésors.

Il n'ont pas hésité à utiliser les pires punitions qu'ils connaissent : l'excommunication de l'église et la mort horrible et douloureuse.

Volez un livre, et vous pourriez être fendu par une épée de démon, forcé de sacrifier vos mains, de vous faire arracher les yeux ou de finir dans les « feux de l'enfer et du soufre ».

Un exemple connu de malédiction de livre censé se trouver sur un mur du monastère San Pedro à Barcelone peut se traduire ainsi :

« Celui qui vole, ou emprunte et ne rend pas, un livre à son propriétaire, que le livre volé se change en serpent dans sa main et le pique. Qu'il soit frappé de paralysie, que tous ses membres éclatent. Qu'il languisse dans la douleur, qu'il demande grâce en pleurant, et qui n'y ait de sursis à ses tourments avant qu'il ne soit anéanti. Que les vers lui rongent les entrailles, au nom du Ver qui ne périt pas. Et quand enfin il ira à son châtiment final, que les flammes de l'Enfer le consument à jamais. »

Dans ce cas précis, il convient toutefois de noter que cet exemple, souvent repris dans des ouvrages parfois sérieux, est en réalité un canular, écrit au début du XXe siècle.

Les exemples réels sont souvent plus courts mais ils contiennent la même violence:

« Si qui que ce soit, au moyen de n'importe quel dispositif, soustrait ce livre de cet endroit; puisse son âme souffrir, pour payement de ce qu'il a fait et puisse son nom être effacé du livre des vivants et ne pas être retenu parmi les bénis. »

« Ces malédictions étaient les seules choses qui protégeaient les livres », dit Marc Drogin, auteur d'Anathema !

Les scribes médiévaux et l'histoire des malédictions du livre.

« Heureusement, c'était à une époque où les gens croyaient en eux. Si vous arrachiez une page, vous alliez mourir dans d'atroces souffrances. Tu ne voulais pas prendre le risque. »

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