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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 20:28

 

 

 

Ne reste pas là à pleurer devant ma tombe 
Je n'y suis pas, je n'y dors pas... 
Je suis le vent qui souffle dans les arbres 
Je suis le scintillement du diamant sur la neige 
Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr 
Je suis la douce pluie d'automne... 
Quand tu t'éveilles dans le calme du matin 
Je suis l'envol de ces oiseaux silencieux 
Qui tournoient dans le ciel... 
Alors ne reste pas là à te lamenter 
Devant ma tombe 
Je n'y suis pas, je ne suis pas mort ! 
Pourquoi serais-je hors de ta vie simplement Parce que je suis hors de ta vue ? 
La mort tu sais, ce n'est rien du tout. 
Je suis juste passé de l’autre côté. 
Je suis moi et tu es toi. 
Quelque soit ce que nous étions 
L'un pour l'autre avant, 
Nous le resterons toujours. 
Pour parler de moi, utilise le prénom 
Avec lequel tu m'as toujours appelé. 
Parle de moi simplement comme tu l'as Toujours fait. 
Ne change pas de ton 
Ne prends pas un air grave et triste. 
Ris comme avant aux blagues 
Qu'ensemble nous apprécions tant. 
Joue, souris, pense à moi 
Vis pour moi et avec moi. 
Laisse mon prénom être le chant réconfortant Qu'il a toujours été. 
Prononce-le avec simplicité et naturel, 
Sans aucune marque de regret. 
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifié. Tout est toujours pareil, elle continue, 
Le fil n’est pas rompu. 
Qu'est-ce que la mort sinon un passage ? Relativise et laisse couler 
Toutes les agressions de la vie, 
Pense et parle toujours de moi 
Autour de toi et tu verras, tout ira bien. 
Tu sais, je t'entends, je ne suis pas loin
Je suis là, juste de l’autre coté.
 
Mary Elizabeth Frye.
 
 
 

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21 août 2021 6 21 /08 /août /2021 19:30

Enluminure de Saint Luc représenté dans des vêtements identiques à ceux portés par Cormac mac Airt comme décrits ICI

Cormac mac Airt (roi légendaire de l'Irlande) est interrogé par son petit-fils Carbre,

Quelles étaient tes habitudes quand tu était garçon ?” 

Cormac répond ce qui suit :

J’étais un auditeur dans les bois,
J’étais un contemplateur des étoiles,
J’étais aveugle s’agissant des secrets
J’étais silencieux dans une terre sauvage,
J’étais loquace en grande compagnie
J’étais doux dans le hall à hydromel
J’étais sévère en bataille,
J’étais prêt à monter la garde,
J’étais doux en amitié,
J’étais médecin auprès des malades,
J’étais faible auprès de ceux sans force
J’étais fort envers les puissants,
Je n’étais jamais dur pour éviter d’être satirisé,
Je n’étais jamais faible pour éviter d’avoir mes cheveux rasés,
Je n’étais pas intime pour éviter d’être un fardeau
Je n’étais pas arrogant bien que sage,
Je n’étais pas porté sur les promesses bien que fort,
Je n’étais pas audacieux, bien que rapide,
Je ne me moquais pas des vieux, bien que jeune,
Je n’étais pas vantard bien que bon lutteur,
Je ne parlais de personne en son absence,
Je ne reprochais pas, mais louais,
Je ne demandais pas, mais donnais,
Car c’est grâce à ces habitudes que les jeunes
deviennent des guerriers vieux et royaux 

(Instructions de Cormac, § 7)

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15 août 2021 7 15 /08 /août /2021 19:30

Notre Dame

Mourez comme un baron

Jésus

Je mourrai entre 2 larrons

Notre Dame

Que ce soit sous terre et sans voix

Jésus

Ce sera haut pendu en croix

Notre Dame

Vous serez au moins revêtu ?

Jésus

Je serai attaché tout nu

Notre Dame

Attendez l'âge de vieillesse

Jésus

En la force de la jeunesse

Notre Dame

Ne soit votre sang répandu

Jésus

Je serai tiré et tendu

Notre Dame

A mes maternelles demandes ne donnez réponses dures

Jésus

Accomplir faut les écritures

Jean MICHEL 1486

Le poème complet

NOTRE-DAME

Puisque ne m’avez accordé

De mes trois pétitions l’une,

Au moins, par prière importune,

Vous plaise m’octroyer la quarte.

C’est, s’il faut que mort vous départe

D’avecques moi, et que moi, mère,

Vous voie souffrir mort amère

Pour sauver l’homme, je vous prie

Que je soie comme ravie

Et soit ma triste âme suspense

Pour lors de toute connaissance,

Durant votre si grief tourment,

Sans avoir aucun sentiment

Des douleurs que aurez si grandes.

C’est la quarte de mes demandes,

Que je vous requiers de bon cœur.

JÉSUS

Ce ne serait pas votre honneur

Que vous, mère tant douce et tendre,

Vissiez votre doux fils étendre

En la croix et mettre à grief mort,

Sans en avoir aucun remort

De douleur et compassion.

Et aussi le bon Siméon

De vos douleurs prophétisa,

Quand entre ses bras m’embrassa,

Que le glaive de la douleur

Vous percerait l’âme et le cœur

Par compassion très amère.

Pour ce, contentez-vous, ma mère,

Et confortez en Dieu votre âme :

Soyez forte car oncques femme

Ne souffrit tant que vous ferez ;

Mais en souffrant mériterez

La lauréole de martyre.

NOTRE-DAME

Ô mon fils, mon Dieu et mon sire,

Je te mercy très humblement

Que tu n’as pas totalement

Obéi à ma volonté.

Excuse l’humaine simplesse

Si par humaines passions

Ai fait telles pétitions

Qui ne sont mie recevables.

Tes paroles sont raisonnables

Et tes volontés très hautaines,

Et les miennes ne sont qu’humaines ;

Pour ce, ta divine sagesse,

Excuse à l’humaine simplesse

De moi, ton indigne servante,

Qui, d’amour maternel fervente,

Ai fait telles requêtes vaines.

JÉSUS

Elles sont douces et humaines,

Procédantes de charité ;

Mais la divine volonté

A prévu qu’autrement se fasse.

NOTRE-DAME

Au moins veuillez, par votre grâce,

Mourir de mort brève et légère !

JÉSUS

Je mourrai de mort très amère.

NOTRE-DAME

Non pas fort vilaine et honteuse !

JÉSUS

Mais très fort ignominieuse.

NOTRE-DAME

Doncques bien loin, s’il est permis !

JÉSUS

Au milieu de tous mes amis.

NOTRE-DAME

Soit doncques de nuit, je vous pry !

JÉSUS

Mais en pleine heure de midi.

NOTRE-DAME

Mourez donc comme les barons !

JÉSUS

Je mourrai entre deux larrons.

NOTRE-DAME

Que ce soit sous terre, et sans voix !

JÉSUS

Ce sera haut pendu en croix.

NOTRE-DAME

Vous serez au moins revêtu ?

JÉSUS

Je serai attaché tout nu.

NOTRE-DAME

Attendez l’âge de vieillesse !

JÉSUS

En la force de ma jeunesse.

NOTRE-DAME

Ne soit votre sang répandu !

JÉSUS

Je serai tiré et tendu

Tant qu’on nombrera tous mes os ;

Et dessus tout mon humain dos

Forgeront pécheurs de mal pleins,

Puis fouiront et pieds et mains

De fosses et plaies très grandes.

NOTRE-DAME

À mes maternelles demandes

Ne donnez que réponses dures.

JÉSUS

Accomplir faut les Écritures.


Jean MICHEL, Le mystère de la Passion,

XVe siècle.

Recueilli dans La vie de Jésus

racontée par les poètes,

par Jacques Charpentreau,

DDB, 1982.
 

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