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1 février 2025 6 01 /02 /février /2025 20:30
La Sainte Rencontre ou Présentation du Christ au Temple et la Chandeleur 

On nomme aussi la fête "la sainte rencontre" ou "hypapanthe" du grec «aller au-devant».

La fête est appelée également la chandeleur car elle se fêtait à la lumière des chandelles pour exprimer le témoignage de Siméon sur Jésus-Christ: "lumière pour la révélation aux nations".

On la nomme aussi la fête de la Purification parce que, quarante jours après la naissance du Seigneur, la Vierge vint au Temple se purifier, selon la loi de Moïse.

Jésus fut présenté au Temple par Marie et Joseph, il rencontra le vieillard Siméon et la prophétesse Anne qui se trouvaient alors dans le Temple.

La Sainte Rencontre est celle de Dieu et de son peuple, elle préfigure la rencontre liturgique.

"Chaque âme devrait être un Temple de Dieu, où Marie apporte Jésus. Et chacun de nous, comme Siméon, devrait prendre l'enfant dans ses bras et dire au Père: «Mes yeux ont vu ton salut».

La prière de Siméon, «laisse ton serviteur s'en aller en paix», ne signifie pas seulement que celui qui a vu Jésus et l'a tenu dans ses bras peut maintenant quitter cette vie, mourir en paix. Elle signifie encore pour nous que, ayant vu et touché le Sauveur, nous sommes délivrés de la servitude du péché et nous pou­vons nous éloigner en paix du royaume du mal."

Extrait de : L'An de grâce du Seigneur, Père Lev Gillet Editions du Cerf.

Cette fête existait à Jérusalem dès la première moitié du IVe siècle et fut étendue à tout l'empire byzantin par Justinien 1er en 542.

En 472 le Pape Gélase Ier organisa le 2 février des processions aux flambeaux, reprenant au compte de l’Église les rites païens des "parentalia romaines".

La fête romaine de Candelabrum Festa était une célébration de la lumière et de Proserpina, la déesse de la lumière, qui avait été enlevée par Pluton, le dieu des Enfers.

Proserpina passait six mois de l'année aux côtés de son mari en tant que reine des enfers, en automne et en hiver. Les six mois restants, elle résidait sur Terre, aidant sa mère Déméter, la déesse de l'agriculture et des récoltes, à s'occuper du printemps et de l'été.

Lors de la fête du Candélabre, les Romains allumaient des bougies à minuit en signe de purification,

Février, par ailleurs, tire son nom du verbe latin februare « purifier ».

C'est pour cette raison que le christianisme aurait placé la fête de la Purification de la Vierge à ce moment. La purification en question est celle de la sortie de la « ténèbre hivernale »

Et les crêpes ?

Les crêpes sont arrivées ensuite en occident sous l’influence des Celtes, la crêpe symbolisant la roue solaire et le don fait aux divinités pour éviter que le blé, engrangé dans les réserves, ne soit carié.

On constate que les crêpes, qui sont liées à cette fête en Occident, se retrouvent dans les blinis traditionnels de la semaine des laitages (carnaval) en Russie.

Il est évident que cette forme ronde renvoie aussi aux traditions païennes et rappelle le retour du soleil au printemps…

Deux autres explications :

  • On mangeait à Rome des galettes de céréales en l’honneur de la déesse Proserpine.
  • De nombreux pèlerins étaient à Rome pour la célébration de la présentation de Jésus au Temple. Il fallait  les recevoir, d'autant que partis de Jérusalem, certains étaient affamés. Le Pape Gélase 1er demanda de confectionner des galettes rondes pour nourrir la foule. Ainsi est née la tradition des crêpes.

La Chandeleur

Étymologiquement, chandeleur vient du vient du latin « candelorum » qui signifie « chandelles ».

La chandeleur est donc la fête chrétienne des chandelles qui rappelle que Jésus est la «Lumière d’Israël».

La Chandeleur, fête des chandelles, de son nom celtique “Imbolc”, était à l’origine une fête païenne de la renaissance, de la fertilité et de la lumière.

On la célébrait dans la nuit du 1er au 2 février, lorsque les jours commencent à s’allonger.

Les paysans parcouraient alors leurs terres en procession, munis de flambeaux, priant la déesse Brigid afin que celle-ci les purifie avant les semailles.

L’excédent de farine de l’année était à cette occasion utilisé… Pour faire des crêpes !

De l’Antiquité au Moyen-Âge, les germains, les scandinaves et les celtes – dans une moindre mesure – célébraient par ailleurs la sortie d’hibernation de l’Ours, considéré alors comme le roi des animaux.

Ces populations se grimaient ou se travestissaient afin de célébrer l’allongement des jours.

Jusqu’au XVIIIe siècle, la Chandeleur fut appelée “chandelours” dans de nombreuses régions (particulièrement montagnardes) où le culte de l’Ours était encore vivace.

Une croyance que l’on retrouve dans plusieurs pays, veut qu’un ours sorte de sa tanière le jour de la chandeleur. S’il fait beau et que le soleil est haut dans le ciel, il retourne vite reprendre son long sommeil. Car l’ours sait que le beau temps ne durera pas. 

Une comptine dit que s’il fait beau le 2 février, l’ours retournera en hibernation pendant 40 jours et que le soleil de la chandeleur « annonce hiver et malheur.” 

Le 1er février marque quant à lui pour les chrétiens la fête de Sainte Brigid d'Irlande

Le feu perpétuel de l'abbaye de Kildare fondée par sainte Brigid prolonge un culte antérieur lié à la déesse Brigit.

La Topographia Hibernica II précise que seules les femmes ont le droit d’attiser le feu.

Ce culte du Feu divin est lié à la nature originelle de la déesse, Aurore, « mère du Soleil rouge (foncé) » Rúadán, qui fonde ses trois fonctions principales de patronne des forgerons (les « arts du feu »), des médecins et des poètes.

Ces trois fonctions se sont transmises à sainte Brigid, patronne des poètes, des artisans et des femmes en couche.

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31 janvier 2025 5 31 /01 /janvier /2025 20:28
Les reliques de Sainte Brigid

A Strasbourg

Les restes de sainte Brigit sont un trésor bien concret de Saint-Pierre-le-Vieux catholique, et ce depuis plusieurs centaines d’années.

Beaucoup de fidèles, aujourd’hui encore, y sont très attachés.

Dublin, Lisbonne, la Belgique… et l’Alsace

Conservé dans un reliquaire, l’objet de cette vénération se résume à un bout de crâne qui s’est transmis de génération en génération.

Son origine, il faut la chercher du côté de l’Irlande, à Kildare, où l’abbesse Brigit aurait, aux Ve et VIe  siècles, multiplié les miracles au profit des plus pauvres, jusqu’à figurer, aujourd’hui, aux côtés de saint Patrick comme patronne du pays.

Et ses reliques, comme il en allait souvent de celles des saints, ont pas mal bourlingué une fois la sainte décédée.

L’Histoire a notamment gardé une trace de leur déplacement vers Downpatrick au IXe  siècle pour échapper aux invasions vikings.

D’autres éléments, accessoires vestimentaires ou morceaux de la dépouille, sont conservés du côté de Dublin, mais aussi en Belgique ou à Lisbonne. Et puis il y a l’Alsace…

L’Alsace, c’est à 1 500 kilomètres de Kildare.

Une trotte, en un temps où l’on ne voyageait pas aisément. Pourtant, c’est ce que firent des moines irlandais, qui vinrent occuper l’îlot de Honau, au nord de Strasbourg, au début du VIIIe  siècle, pour y fonder une abbaye.

Dans leurs bagages (selon la tradition), cette relique de la sainte, qui restera là pendant près de 600 ans…

Jusqu’à une fâcheuse crue du Rhin, qui nécessitera son déplacement.

C’est ainsi que sainte Brigit arrivera du côté de Strasbourg, par un beau jour de l’année 1398, s’installant avec les chanoines dans l’enceinte de la collégiale Saint-Pierre-le-Vieux.

Elle y sera célébrée comme une sainte thaumaturge « qui multipliait la moisson et la protégeait contre la pluie », soutient Joseph Brauner dans Archiv für elsassische Kirchengeschichte, en 1936.

Sept siècles plus tard, la relique n’a pas bougé, faisant partie de l’identité de l’église installée au cœur de Strasbourg.

Mieux encore, elle a donné l’idée de faire de la sainte la patronne de la communauté de paroisses des Remparts, à sa création en 2011.

« Nous nous sommes longuement posé la question, mais nous avions cette évidence sous le nez depuis le début, et cela s’est imposé », se souvient Étienne Uberall, touché par l’histoire de Brigit, qui résonne avec la modernité.

« Elle se préoccupait beaucoup des plus pauvres, ce qui fait sens avec notre mission, et son monastère à Kildare accueillait aussi bien des femmes que des hommes, d’après ce que l’on sait. On a été sensibles à ce message d’ouverture. »

Le sel et le pain
La célébration de sainte Brigitte a son folklore, peut-être issu de très anciens usages d’origine celtique.

« Pendant la messe que l’on célèbre chaque année, on donne aux paroissiens du pain et du sel bénits, pour rappeler le partage du pain et le sel de la terre », explique Étienne Uberall.

C’est en tout cas un signe de la vitalité du culte voué à la sainte : dimanche, pas moins de 200 sachets de sel bénit seront distribués, avec cette idée, quelque part, qu’il y a sans doute quelque bonne fortune à rapporter chez soi un petit quelque chose qui tient du sacré.

Dans le monde des reliques, foi et croyances sont souvent très entremêlées…

Mgr Hugh Connoly, aumônier des Irlandais au Collège des Irlandais à Paris, lors de sa venue en 2019 à Strasbourg. Dans sa main, la croix de sainte Brigitte, très populaire en Irlande.

 

Cathédrale Sainte Brigit

Cathédrale Sainte Brigit

Les reliques de la seule sainte matrone d'Irlande sont revenues le 28 janvier 2024 dans sa ville natale après près de 1 000 ans. 

Sainte Brigide, la sainte mère de l'Irlande, est l'un des trois saints nationaux du pays, avec saint Patrick et saint Colomba.

On pense que Sainte Brigide est morte en 524 après J.-C. et qu'elle a été enterrée à côté de l'autel principal de son église monastique dans le comté de Kildare.

Sa tombe est devenue une attraction pour les pèlerins de toute l'Irlande et de l'Europe et un sanctuaire, orné d'or, d'argent et de pierres précieuses, a été construit pour elle au huitième siècle.

Lorsque les Vikings sont arrivés en Irlande vers l'an 800, ils ont attaqué les églises.

En prévision d'une attaque viking sur la ville, le corps de sainte Brigitte a été déplacé à Downpatrick, en Irlande du Nord, où elle a été enterrée dans une tombe anonyme aux côtés de saint Patrick et de saint Columba.

La tombe était anonyme afin de la protéger et de garder l'endroit secret. Cependant, au fil du temps, l'emplacement des corps des saints a été perdu et oublié et, pendant quelque 300 ans, l'emplacement des saints patrons de l'Irlande est resté inconnu.

En 1185, l'évêque de Down pria Dieu de lui indiquer l'emplacement des reliques sacrées et des corps des trois saints. Un rayon de lumière éclaira une partie du sol de l'église obscure. Le sol a été soulevé et les corps des trois saints ont été découverts : St Patrick au centre, St Brigid et St Columba de part et d'autre.

Les corps ont été convenablement enchâssés en 1186 et sont restés là pendant 400 ans, jusqu'à ce que le sanctuaire soit détruit par Lord Leonard Grey, nommé par le roi Henri VIII.

Bien que le sanctuaire ait disparu, les restes de Sainte Brigide ont été sauvés et transportés secrètement sur le continent.

On pense que trois chevaliers irlandais ont emporté un fragment d'os de sa tête à Lumiar, une petite ville située à l'extérieur de Lisbonne, au Portugal, au XIIIe siècle.

La relique est toujours vénérée dans l'église Saint-Jean-Baptiste de Lumiar, où les chevaliers ont continué à vivre.

Des parties du crâne ont été données à l'église St Brigid's de Kilcurry, Faughart, Co Louth, en 1905 et à l'église St Brigid's de Killester, Co Dublin, en 1929.

La troisième partie du crâne a été donnée dans les années 1930 à l'Ordre des Sœurs Brigidines à Tullow, Co Carlow, pour une vénération privée. C'est cette partie qui a été donnée à Kildare.

C'est la première fois que le comté possède une relique de Sainte Brigide depuis plus de 1000 ans. Elle se trouve dans l'église de la paroisse Sainte Brigit.

David Mongey, président d'Into Kildare, a déclaré : 

"Elle a construit son église à Kildare et son héritage d'artisane de la paix et de protectrice de la nature est toujours d'actualité. Le retour de ses reliques dans le comté a été un long processus et, avec mes collègues d'Into Kildare, nous tenons à remercier le conseil du comté de Kildare et les sœurs Brigidine.

 

Les reliques de Sainte Brigid
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30 janvier 2025 4 30 /01 /janvier /2025 20:39
Eléments de la vie de Sainte Brigit

Brigid est arrivée sur une crête herbeuse à l’extrémité ouest de la plaine de Curragh couverte d’ajoncs, avec un groupe d’autres nonnes, pour lesquelles elle avait plus ou moins assumé le rôle de leader.

Elles ont construit une petite église en bois de chêne sur cette crête. Le mot irlandais pour église est « cill » et le vieux mot irlandais pour bois de chêne est « daire ». Mettez les deux mots ensemble et vous obtenez Cill Dara ou Kildare, d’après lequel tout le comté est nommé.

Une église, c’est très bien, mais Brigitte avait aussi besoin d’un terrain pour le faire.

Elle rencontra donc le roi de Leinster, qui lui dit qu’elle pouvait avoir autant de terres que le manteau sur son dos pouvait couvrir.

C’est alors que Brigit étendit son manteau, donna un coin à quatre vierges saintes chacune et leur ordonna de courir aussi loin que possible dans quatre directions différentes.

Il s’est avéré que c’était une cape magique qui s’étendait loin à travers le Leinster. (où qu'elle a détissé sa cape et utilisé le fil obtenu pour délimiter le domaine)

C’est ainsi que le roi accorda à la nouvelle église de Brigit un immense domaine, y compris les prairies fertiles de Curragh, où leurs moutons et leur bétail pouvaient désormais paître.

La cathédrale Sainte-Brigit a été construite à l’endroit exact où notre héroïne éponyme a construit son église en bois.

Entouré d’un haut mur de pierre, le complexe de la cathédrale comporte également une partie d’une haute croix, ainsi qu’une tour ronde imposante construite à l’époque où les Vikings se déchaînaient.

Entre 835 et 998, ils attaquèrent seize fois la cathédrale Sainte-Brigitte.

Et à l’intérieur du complexe de la cathédrale se trouvent les vestiges de l'endroit où brûlait un feu éternel à la mémoire de « la glorieuse Brigit ».

Au XIIe siècle, le chroniqueur cambro-normand Giraldus Cambrensis décrit comment cette flamme était cultivée par 19 religieuses.

Entourée d’une haie circulaire, c’était une zone où seules les femmes pouvaient entrer. Si un homme « imprudent » essayait d’entrer, Giraldus avertissait qu’il « n’échapperait pas à la vengeance divine ».

Un archer médiéval qui a sauté par-dessus la haie et a soufflé dans le feu a perdu la tête et s’est noyé. Un autre intrus a constaté que « sa jambe et son pied se sont immédiatement atrophiés ».

Malheureusement, de telles menaces n’ont pas empêché les tenants de la Réforme d’éteindre le feu lorsqu’ils ont détruit l’abbaye de Sainte-Brigitte dans les années 1530.

Le centre Solas Bhríde a ouvert ses portes en 2015 et a la forme d’une croix de Brigitte. Sœur Phil, co-fondatrice du centre, estime que la sainte elle-même gagne de plus en plus d’importance contemporaine.

« Notre centre porte sur les légendes de la sainte et sur la façon dont elle nous parle aujourd’hui. Beaucoup de ses histoires parlent de son souci de la terre et de la terre, ainsi que de notre climat. Elle a également cherché à obtenir justice pour les pauvres, ce qui est très populaire aujourd’hui.

« Elle était connue comme une artisane de paix, une hôtesse et une femme de profonde réflexion. Il y a toujours une partie d’elle qui nous parle.

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