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24 janvier 2020 5 24 /01 /janvier /2020 23:57

Père Yakinthos, higoumène et starets
10 septembre 1924 – 23 juin 1998

Le Père Yakinthos fut un guide missionnaire et un témoin du Christ dans des temps très difficiles, lorsque le régime communiste athée mettait l’accent sur la doctrine matérialiste-scientifique, niant l’existence de Dieu.

Avec la sagesse, le père entremêlait la veine historique avec la sainte Écriture. Le Père Yakinthos a été guide de musée pendant 20 ans, higoumène pendant 15 ans, aussi starets… une vie dédiée à l’Église.

Le 23 juin 1998, le père Yakinthos reposa dans le Seigneur assis dans le fauteuil de la confession, la tête penchée vers son cœur, indiquant qu’il priait, et avec sa main droite tendue, purifiant sincèrement les péchés des gens dans l’éternité.

Maintenant, il repose dans la Lumière du Christ. Il priait sans relâche.

C’était un modèle d’amour et de vie responsable, montrant une dévotion profonde pour l’histoire du peuple roumain.

Il incarnait un haut niveau de conscience nationale et une vie spirituelle distinguée.

Voix du père Yakinthos

Enregistrement audio d'une visite guidée de l'église et du musée du monastère de Putna

Nous ne devrions jamais oublier qu'un jour, peut-être plus tôt que prévu, nous allons nous déplacer – et non pas mourir. Le Christ ne trompe pas et Il ne peut pas être trompé. Ceux qui ont fait de bonnes œuvres vont à la vie éternelle et ceux qui ont fait de mauvaises actions vont vers la punition. Tout est relatif dans ce monde: la vie dans la lutte contre la maladie et la mort, la vérité dans la lutte contre l'erreur et le mensonge, la lumière dans la lutte contre les ténèbres et finalement le bien dans la lutte contre le mal. Tous sont mélangés. Pourquoi? Dieu a-t-il fait l'homme seulement pour le laisser combattre entre le bien et le mal? Oui, c'est le moment où nous pouvons gagner notre éternité heureuse ou malheureuse selon la façon dont nous l'aurons créée pour nous-mêmes, selon la manière dont nous l'aurons faite selon nos actes. Car la justice divine ne manque jamais, la justice divine demeure souveraine.

Pendant plus de cinq siècles, le monastère de Putna, fondation bien-aimée de saint Etienne le Grand, a maintenu en vie la lumière du souvenir, la lumière éternelle sur l'autel de cette "Jérusalem du peuple roumain". Les Roumains grandissent en apprenant à connaître saint Etienne  le Grand et  Putna. Prince victorieux dans les guerres, fondateur des lieux de culte, père de son peuple et de son pays, protecteur de la foi orthodoxe dans toute l'Europe, le saint et brave Etienne le Grand choisit un lieu au milieu des bois de Bucovine, où il continuerait à garder au long des siècles, le peuple qu'il aimait plus que lui. La foi, la culture et l'histoire s'unissent à Putna, inspirant l'amour de Dieu à tous ceux qui visitent l'endroit.

A la plénitude du temps historique et spirituel, le monastère de Putna, par ses habitants, a toujours eu la sagesse d'honorer ses prédécesseurs, ses fondateurs et tous ceux qui ont ajouté une pierre à la muraille d'or de ce lieu saint historique. Parmi eux, l’archimandrite Yakinthos - higoumène de Putna et starets de toute la Bucovine au 20ème siècle.

«Le Père Yakinthos était un homme qui avait reçu de nombreux dons de Dieu (...).

Son labeur s'est transformé en repos auprès des justes, des saints vénérables qui ont fait de la vie éternelle, du bonheur dans la Sainte Trinité, l'aspiration de leur vie entière (...) ».

Son Éminence Daniel, Métropolite de Moldavie et Bucovine, actuel Patriarche de Roumanie

Le père Yakinthos, dont le nom laïc était Ioan, naquit le 10 septembre 1924 dans le village de Mănăstirea du comté d'Iaşi. Il avait quatre frères: Ştefan, Leon, Elena et Alexandru, qui devint plus tard le hiéromoine Alexie. Ses parents Aneta et Anton l'envoyèrent à l'école de son village natal dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale. Il accomplit son service militaire dans l'aviation. Il fut diplômé de l'école de chantres d'Eglise de Roman, et entra au séminaire monastique de Neamţ. Le père Yakinthos peignait dans sa jeunesse, mais Dieu l'appela à l'art d'embellir les âmes des gens par les vertus. Dans un monde ravagé par la guerre et l'athéisme, le père Yakinthos aperçut la lumière du Christ qui le guiderait vers la vie monastique.

Archimandrite Arsenios Papacioc

(1914-2011)

J'étais à Sihăstria quand deux jeunes gens sont venus et nous avons eu une très longue discussion argumentée sur la beauté monastique, - enfin, j'ai eu avec qui parler. L'un d'eux était Yakinthos. Ils restèrent pendant deux ou trois jours et nous avons parlé tout le temps. Les années ont passé, il est allé au séminaire et j'étais son père [spirituel] tout ce temps, je l'ai trouvé étonnamment compétent. Quand je lui ai rendu visite ici, il était malade, le pauvre. Et la dernière chose que je sus à son sujet, venait du colonel Melinte, qui dirigeait l'hôpital militaire de Constanţa. Et comme je l'avais découvert, quelqu'un d'ici m'a envoyé une photo de lui sur le fauteuil où il mourut.

Le 23 juin 1998, le père Yakinthos reposa dans le Seigneur assis dans le fauteuil de la confession, la tête penchée vers son cœur, indiquant qu'il priait, et avec sa main droite tendue, purifiant sincèrement les péchés des gens dans l'éternité. Maintenant, il repose dans la Lumière du Christ. Il priait sans relâche. C’était un modèle d'amour et de vie responsable, montrant une dévotion profonde pour l'histoire du peuple roumain. Il incarnait un haut niveau de conscience nationale et une vie spirituelle distinguée.

Archimandrite Yakinthos Unciuleac

Interviewé en juillet 1996 par Mircea Motrici

Reporter, Radio România Actualităţi

(24.03.1953 - 16.05.2007)
Une merveilleuse nuit d'été au monastère Putna avec le père archimandrite Yakinthos

J'ai la satisfaction spirituelle, d’avoir depuis près de quarante ans, œuvré spirituellement, à élever la conscience de notre peuple avec les paroles que je prononce au tombeau d'Étienne le Grand. J'ai aussi travaillé dans la construction, parce qu'en 1956, lorsque je suis venu ici, les murs de Putna étaient toujours marqués par des balles et de nombreuses dégradations. Grâce à certaines personnes qui ont compris ce que Putna signifiait, nous, humbles moines, avons réussi à contribuer à la restauration de Putna comme nous le pouvions. Lorsque l'État ne pouvait plus offrir de soutien financier, le métropolite pouvait le faire et nous avons continué les travaux de partage des dépenses entre nous - autant que nous le pouvions - et le métropolite.

Le père Yakinthos n'a pas laissé beaucoup de paroles écrites, mais il a laissé beaucoup de souvenirs à ceux qui l'ont connu comme guide de musée, comme starets ou comme higoumène de Putna. Quand le fardeau de sa croix devint trop lourd, il demanda conseil à d'autres pères de l'Église, comme tout autre humble moine l’aurait fait.

Son Eminence Justinien Chira, Archevêque de Maramureş et Sătmar

J'ai des liens anciens avec Putna, des liens importants. Dans les moments les plus difficiles, le père Yakinthos est venu me voir. J'étais très jeune et spirituellement inexpérimenté à l'époque, alors que le père vivait une vie monastique. Il est venu à moi affligé, profondément attristé et très effrayé. Le père Yakinthos m'a dit: «Toutes les autorités me harcèlent et je risque de perdre ma liberté. Je suis venu ici pour m'éloigner de tout, pour cesser d'être une cible. J'ai pensé que je devrais venir à vous, à Rohia. " Je l'ai écouté et je lui ai dit: "Père Yakinthos, bienvenue! Je me réjouis de tout mon cœur. " Nous avons mangé ensemble et nous nous sommes promenés dans la forêt. «Père Yakinthos, maintenant laissez-moi vous répondre», ai-je dit. «Vous m'avez parlé de toutes vos épreuves, elles me sont familières: quand je vais me reposer le soir, je ne sais si je me réveillerai dans le même lit, mais tout le pays est dans la même situation. Voici mon conseil, ma bonne requête - et commandement spirituel pour vous, si vous voulez: revenez d'où vous venez, revenez à Putna. Si vous devez mourir, alors mourez à Putna. Ne le laissez pas, revenez là et souffrez, soyez silencieux et souffrez et ne dites pas un mot. J'ai appris ce secret et cette vertu de silence et d'obéissance; J'ai obéi en silence. Je ne pars pas d'ici, on peut me tirer devant le monastère, mais je ne le quitte pas tant que je suis vivant. Je n'ai pas pénétré dans le monastère après avoir laissé ma mère veuve pleurer et m’appeler dans tout le village pour fuir le danger maintenant. Je n'ai pas peur de vos armes, je n'ai peur de rien. Il n'y a qu'un seul ennemi dont j'ai peur et c’est moi-même. J'ai peur d’enfreindre la loi de Dieu et j'ai peur de Dieu, d’irriter le Bon Dieu. Ce sont les deux choses que je crains. Et c'est votre réponse, père Yakinthos. Allez en paix, ne vous inquiétez pas. Dieu veille, la Providence est liée à cela. Dieu ne vous a pas abandonné, tous ceux-là s'en iront, mais nous avons besoin de patience. »Puisque je ne pouvais qu'être d'accord avec lui, vous vous rendez compte quelle grave erreur j'aurais pu faire.

Le Père Yakinthos est revenu au monastère de Putna et a continué à servir l'Église de Christ encore plus diligemment. Il a été guide de musée pendant 20 ans et higoumène pendant 15 ans... aussi starets... une vie dédiée à l'Église.

La voix du Père Yakinthos à la Divine Liturgie

Enregistrement audio des archives du monastère de Putna

Le Père Yakinthos fut un guide missionnaire et un témoin du Christ dans des temps très difficiles, lorsque le régime communiste athée mettait l'accent sur la doctrine matérialiste-scientifique, niant l'existence de Dieu. Avec la sagesse, le père entremêlait la veine historique avec la sainte Écriture.

Je pense à quelques beaux textes. On se réfère à la triste histoire et aux tribulations dont notre peuple a vécu. Et il a été écrit depuis longtemps dans le livre d'or: «Pièce de ciel cher à nos cœurs, jardin chanté par les poètes, terre sainte accueillant le repos du plus glorieux prince de notre nation roumaine. Ineffablement tendre est le ruissellement de tes sources et beaucoup est dit par la voix de tes bois. Tu es en effet l'un des plus beaux pays de la Terre, mais cela fait mal de prononcer ton nom... Et en marchant sur tes charmantes routes, nos yeux ne peuvent voir ta beauté qu’à travers un rideau de larmes.

Le Père Yakinthos forma [les êtres] par sa prière et il aimait les âmes qui s'étaient confiées à lui pour la direction spirituelle.

Voyez, mes enfants, le Christ Sauveur est invisiblement présent ici. Voyez, personne ne vous oblige à venir à cette vie. C'est de votre propre volonté que vous cherchez à vous promettre à la grande et angélique vie.

Il a enseigné à ses enfants spirituels à aimer Dieu, l'Église et les monastères et leurs pères spirituels.

Notre frère, le moine Théophile, est tonsuré au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et maintenant et pour l'éternité. Amen.

Il leur a appris à garder leur foi orthodoxe droite, au prix de leur vie. A rester constant dans leur patience jusqu'à la fin.
Dans cette vie que nous avons entrepris, les saints Pères de l'Eglise nous disent de respecter trois choses: avoir toujours Dieu devant nos yeux, tout faire et vivre en effet en nous basant sur la Sainte Écriture et les saints Pères, et éviter d'être inconsistant  (ce qui signifie vouloir le bien aujourd'hui et céder au mal demain). Ne pas céder au mal. Je crois qu'il n'est pas nécessaire de dire plus que ce qui a été lu, dit et promis par vos fraternités ici. Nous supplions le Dieu Bon et la Mère de Dieu, patronne de ce saint monastère, de vous garder et de vous donner la sagesse et la crainte de Dieu en vos cœurs, ce qui est le commencement de la sagesse, afin que, ayant accompli les vœux entrepris à présent, nous puissions dire avec l’apôtre Paul: ««J'ai combattu le bon combat, J'ai achevé ma course, j'ai gardé la foi; désormais, il y aura pour moi une couronne de justice que le Seigneur, le juste Juge, me donnera en ce jour-là...»
Que  Dieu nous aide. Amen.

Le Père Yakinthos aimait le monachisme, le vivait pleinement et le protégeait de toutes ses forces, avec toute sa vertu contre ceux qui cherchaient à le diffamer.

Notre Sauveur Jésus-Christ, après avoir lavé les pieds de Ses disciples, leur a demandé: Avez-vous compris ce que je viens de faire? Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir et donner ma vie comme rançon pour beaucoup. Donc, que chacun serve, servons la société, mais servons d'abord notre famille, que les parents s'occupent de leurs enfants en premier lieu; Servons notre pays et donnons à César ce qui est à César; Mais n'oublions jamais ce qu'un chrétien véritable n'oublie jamais: donner à Dieu ce qui est à Dieu. Si nous ne faisons pas cela et si nous donnons à un seul maître et irritons l'autre, les choses ne fonctionneront pas bien.

Pendant des décennies, la voix du père Yakinthos résonna fermement et sans faille dans les oreilles des pèlerins, émouvant leurs cœurs. Le Père Yakinthos leur parla du bien et du mal, du Ciel et de l'enfer, de Dieu et du salut de nos âmes. Il n'oublia jamais les Roumains vivant au-delà des frontières du pays. Le Père Yakinthos aimait la Bessarabie et la Bucovine septentrionale, qu'il voyait comme des blessures ouvertes sur le corps de notre pays, comme une source de martyre promettant que les frères seraient ensemble à nouveau.

Je ne pourrais pas satisfaire tout le monde, il y a des gens qui ne comprennent pas le but de leur vie, qui n'ont aucun sens patriotique et ne réalisent pas ce que nous avons réussi à faire dans nos temps plutôt difficiles.

Pour tous ceux qui l'ont connu vivant, le père Yakinthos est resté «le père beau et  radieux ». Le père Yakinthos entra dans la vie monastique et fut tonsuré au monastère de Sihăstria du comté de Neamţ en 1953. C'est Sebastian Rusan, métropolite de Moldavie à l'époque, qui l'ordonna comme diacre. En 1955, il resta brièvement au monastère de Slatina. Le 21 mai 1956, il fut envoyé renforcer la communauté du Monastère de Putna avec d'autres moines de Sihăstria et Slatina, tous dirigés par le père Cleopa Ilie. Ayant de l'amour pour tout le monde, travaillant avec sa patience bien notoire, le père Yakinthos devint un véritable starets, digne d'être nommé parmi les grands starets roumains de la seconde moitié du 20ème siècle. Dans son itinéraire de vie avec Dieu, le père Yakinthos fut spirituellement lié avec les plus grands starets de la Roumanie de l'époque: les pères Cleopa Ilie, Paisie Olaru, Daniil Sandu Tudor, Ioanichie Bălan, Chesarie Albeaţă, Teodor Pavlo, Varsanufie et Simion Zaharia, Dosoftei Murariu, Arsenie Papacioc et d'autres encore. Les temps étaient durs, seule la prière et l’humble méditation pouvaient aider. Ces pères et beaucoup d'autres comme eux soutinrent par leurs prières les élites du peuple roumain qui mouraient en prison et dans des camps de travaux forcés, sous le joug du régime communiste athée.

Avec sagesse et patience, le père Yakinthos traversé l’océan de cette vie. La plus grande joie qu'il ait jamais eue dans cette vie passagère fut la canonisation du digne Prince Etienne le Grand, dont il servit le souvenir à temps et à contretemps à Putna.

Diffusion en direct le 2 juillet 1992 par Mircea Motrici, journaliste, Radio România Actualităţi

2 juillet 1992, 09h09. Chers auditeurs, Putna est en fête en cette merveilleuse journée et on confirme l'atterrissage de l'hélicoptère apportant l'épée de Saint-Etienne le Grand, qui a été un symbole de victoire et d'unité pour notre nation. L'épée d'Etienne le Grand est transportée vers le monastère de Putna. Elle est accompagnée d'une délégation turque et de représentants du Bureau des affaires étrangères de notre pays.

Séquence vidéo TVR (principale chaîne publique roumaine)

Le Moyen Age moldave se reflète ici à Putna. Ce bastion de la foi de nos ancêtres a duré cinq siècles et demi. Les gens sont toujours venus ici pour recevoir des énergies créatives, des réponses à leurs questions, la paix et la lumière - des dons qu'ils ont emmenés avec eux en des endroits plus proches ou plus éloignés de Putna, fondation bien-aimée du saint et brave Prince Etienne le Grand.

Le 2 juillet 1992

Cérémonie de canonisation du saint Prince Étienne le Grand

Bien-aimés fidèles, nous sommes réunis aujourd'hui au Saint Monastère de Putna, sur la tombe de saint Etienne le Grand, avec une synaxe d'évêques membres du Saint Synode des deux rives du Prut, avec des évêques et des prêtres de Bucovine, et des fidèles de partout; Nous nous sommes réunis pour honorer un jour unique dans la vie de notre nation, en célébrant la mémoire, la valeur et les actions d'Étienne le Grand, qui a été inscrit par le Saint Synode dans le calendrier de notre Eglise orthodoxe. Tout d'abord, nous nous sommes rassemblés avec foi en Dieu et avec beaucoup de dévouement, pour nous agenouiller et incliner la tête devant le tombeau de celui qui a conquis l'ennemi, qui a protégé la chrétienté et toute l'Europe, Étienne le Grand.

Chaque fois que nous faisons cela, nous nous sentons régénérés par l'exemple de nos ancêtres en termes de conscience nationale. Chaque fois que je fais une visite guidée à un groupe d'intellectuels, je me réjouis de voir des larmes dans leurs yeux. Nous disons souvent: Qu'est-ce que nous apportons maintenant comme un hommage de culte et de gratitude sur l'autel de notre conscience nationale? Nous apportons une larme, un cierge et une fleur. Eminescu était aussi un grand homme. Etienne a utilisé une épée, tandis qu'Eminescu a eu une autre épée, sa plume. La nation roumaine a toujours eu de grandes personnalités, -mais, ô Dieu  pardonne-moi - ils n'ont pas le courage de prendre le leadership et de prendre position.

Lorsque les chrétiens oublient l'obéissance au sein de l'Église, ils se divisent, ils se séparent de la foi droite [l’Orthodoxie] et vont vers les sectes. Quand l'obéissance manque comme vertu dans la société, elle est remplacée par le chaos et le désordre.

Et en parlant de la foi, c'est la seule explication pour que notre peuple ait gardé son identité nationale en dépit de tant de guerres et de difficultés. Parlant de la foi, l'historien roumain Nicolae Iorga dit que par notre foi nous sommes contemporains de nos ancêtres les plus dignes qui ont vécu avant nous sur cette terre, et nous avons beaucoup à apprendre de leur expérience. C'est par notre foi que nous parlons avec les ancêtres dans leur langue et c'est aussi par la foi que nous sommes frères en adoptant les mêmes solutions pleines d'espoir aux problèmes les plus difficiles de la vie, qui est pour la plupart un triste mystère. Et il y a la clé d'or pour résoudre ce mystère parfois triste: la foi en Dieu, la relation de l'homme avec la bonté absolue. Un jour on a demandé à quelqu’un: «Vous croyez en Dieu? Mais vous êtes un intellectuel! Et vous croyez toujours en Dieu? Ce sont des histoires de vieillards ". Il a répondu: «Non seulement je crois, mais je sens aussi que Dieu m'aide. Ce serait stupide de dire que je ne crois pas ". Nous savons que Dieu nous aide dans des épreuves difficiles, quand personne d'autre ne peut plus rien faire, qu'Il est le seul à dire: «Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde», et Dieu est le seul à dire: «Invoque-moi au jour de la détresse: je te délivrerai». C'est Lui Qui peut nous aider quelquefois, quand les gens ne peuvent ou ne veulent pas aider, alors c'est seulement Dieu Qui nous aide alors. Cette croyance a été bien éprouvée par nos ancêtres et ils ont prouvé combien Dieu les a aidés. Tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le à eux aussi, car c'est la loi et la justice. C'est dans la Bible, bien sûr, nous le savons.

Le monastère de Putna a un protecteur dans les cieux, la très Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie, qui a reçu de nombreuses prières et de nombreuses larmes au cours des siècles.

Putna a toujours été «la Jérusalem du peuple roumain», où l'amour de notre prochain est aussi naturel que respirer. Aujourd'hui, le monastère de Putna continue l'héritage du Prince Etienne le Grand, qui est l'amour puissant de notre peuple et de notre pays, de Dieu et de l'Église.

Le 7 décembre 1992, le père Melkizedec Velnic a été nommé higoumène du monastère de Putna, enlevant cette lourde croix des épaules du père Yakinthos.

Très vénérable Père higoumène, vénérables pères et bien-aimés fidèles, le jour est venu pour mes épaules d'être soulagé d'une lourde croix. Je me rappelle être venu à Putna le 21 mai 1956, avec le père Cleopa, avec d'autres 13 moines du monastère de Sihăstria et huit du monastère de Slatina. Quand nous sommes arrivés à Putna, que je ne connaissais pas auparavant, je fus attristé de voir le village s'étendant jusqu'aux portes du monastère. Je me dis: «Je me demande quel genre de vie monastique je pourrai avoir ici». Mais il m'a été confirmé que les bonnes personnes sont partout et nous avons collaboré avec elles, nous nous sommes rejoints dans la fraternité et avons fait de bonnes actions. Cela a duré jusqu'en 1977, quand Son Eminence Gerasimos de Putna a été appelé à une mission supérieure, en tant qu'évêque d'Arad. Depuis, ma croix est devenue plus lourde. L’higouménat est l'obédience la plus difficile. Et l'higouménat de Putna est différent de tout autre. Putna a besoin de responsabilité, il faut de la capacité. C'est pourquoi aujourd'hui j’élève ma pensée et mon cœur vers Seigneur pour Le remercier de m'avoir aidé à porter cette croix comme je le pouvais. Je n’ai peut-être pas toujours atteint les normes élevées pour un tel appel, mais j'ai essayé, à la fois comme guide pendant 20 ans et comme higoumène et starets de remplir ma mission, tout comme le père higoumène l’a dit. Comme nous devions nous rencontrer et discuter de certaines choses, je fus heureux de voir le père Melkizedec agenouillé devant le Saint Sanctuaire... cela prouve qu'il est conscient de la lourde croix qu'il prend sur lui-même. Et c'est pourquoi j'espère que nous pourrons le faire avancer et, avec toute la force qui me reste, je vais aider cette communauté monastique à continuer sa marche sur la bonne voie, sur des chemins encore meilleurs que jusqu'à présent. J'espère que Putna pourra continuer à remplir sa mission spirituelle, administrative et culturelle. Putna est «le temple de notre conscience nationale», c'est «la Mecque des Roumains» et une académie des beaux-arts et elle doit rester ainsi. C'est pourquoi je suis satisfait des paroles que le père higoumène vient de dire. J'ai été bon tout le temps. Mais dernièrement, je suis arrivé à la conclusion que la bonté ne suffit pas; L'autorité est aussi nécessaire, ainsi que la dignité et l'obéissance, comme le père higoumène vient de le dire. Et s'il le faut, père higoumène, s'il vous plaît venez me voir chaque fois que vous avez besoin de conseils et je vous aiderai autant que je le pourrai, afin que nous puissions dire comme saint apôtre Paul: «J'ai combattu le bon combat, J'ai achevé ma course, j'ai gardé la foi; désormais, il y aura pour moi une couronne de justice que le Seigneur, juge juste, me donnera en ce jour-là...»(2 Timothée 4,7-8)

Nombreux sont les fruits de l'obéissance chrétienne, qui inclut aussi l'obéissance monastique. L'obéissance donne naissance à l'humilité, à la douceur, à la patience, à la vie sans tracas, à l'espoir de salut, à la prière en larmes, au mépris de la mort, à la joie spirituelle et à la paix du cœur. Quels autres dons plus grands devrions-nous souhaiter dans nos vies que ceux-ci? Et qui donc est spirituellement plus riche que celui qui aime obéir au Christ et à l'Église, à son père et à son confesseur? Le moyen le plus facile et le plus sûr du salut est de vivre sa vie dans l'obéissance, ce qui signifie faire tout sur les conseils [du père spirituel] et avec la bénédiction, après la prière et la demande. Et le salut le plus difficile est pour celui qui vit seul, sans église, sans pères, sans confesseur, sans livres saints, sans prière et sans joie spirituelle dans le cœur. La vie de cette personne sera l'enfer sur la terre.

Lorsque l'obéissance a été oubliée dans le Ciel, les anges sont devenus des démons, et les gens sur Terre, sont tombés dans l'esclavage de la mort. S'il n'y a pas d'obéissance dans la famille, les enfants deviennent méchants et les parents pleurent de douleur.

Il y a un dicton: «Les paroles sonnent, les actions tonnent!», Et je crois que c’est seulement par nos actions nous pouvons être décrits comme dignes descendants de nos ancêtres: ne soyons plus si égoïstes, ne nous attardons pas trop dans le passage. Nous pensons que bientôt nous entrerons dans l'éternité et nous serons dans le même lieu que nos ancêtres, ou même dans un meilleur endroit qu'eux, selon nos actions. Nous n'entrons pas dans ce monde quand nous le voulons et nous ne le quittons pas selon notre volonté!

Au-delà de l'horizon de ce monde, le père Yakinthos nous a laissé quelques enregistrements de son activité de guide touristique et d'higoumène. Ces paroles confirment sa vie spirituelle, sa profonde humilité et la délicatesse raffinée de son âme.

S’il n'y a pas d'obéissance dans le monastère, la communauté monastique sera divisée et déserte. Et là où règne la véritable obéissance - non par crainte de la loi et du châtiment, mais par amour chrétien - le Ciel descendra sur la terre avec la paix, l'harmonie et la vie heureuse où Dieu le Sauveur Lui-même habite, Celui Qui s'est humilié par l’obéissance au point d’accepter la mort sur la Croix. Que Dieu nous donne le don de la véritable obéissance, parce que celui qui aime tout le monde et qui vit dans l'obéissance ne peut pas aller en enfer.
Le Père Yakinthos repose maintenant dans la lumière du Christ. A ses funérailles, le 26 juin 1998, il y eut une procession spirituelle faite d'archiprêtres, de 41 prêtres, d’amis, de connaissances, de disciples, de fils et de filles spirituels de monastères moldaves, de Transylvanie, de Valachie et de la Sainte Montagne de l’Athos. Tous les présents chantaient avec des larmes aux yeux: «Mémoire éternelle !» et «Christ est ressuscité !»

Son Eminence Daniel

Métropolite de Moldavie et Bucovine

Patriarche actuel de Roumanie

Pour les moines de ce monastère et pour tous ses nombreux disciples - moines et moniales, laïcs de tous âges, de tous ministères et professions et de tous niveaux spirituels, le père Yakinthos reste une icône rayonnante bénie par Dieu. Il a enseigné chacun d'entre nous et nous tous ensemble...

«Heureux l'homme que tu choisis, afin qu'il demeure dans tes parvis» (Ps 64).

... l'icône du moine patient et de l’ascète, très patient, énormément patient. Patient dans l’épreuve et patient dans la souffrance et la maladie. Son long ascétisme, ses nombreux labeurs et sa longue patience ont passé le seuil de l'autre royaume, le Royaume de la vie éternelle. Le moine est appelé à sentir, même en ce monde, la douceur du Royaume de Dieu. Le Père Yakinthos fut missionnaire en restant dans le monastère. Il fut missionnaire par la façon dont il a reçu des gens au monastère. Tout son travail spirituel comme guide reflète ce travail missionnaire constant qui a créé un mouvement constant de personnes vers Dieu et l'Église, au lieu d'un mouvement seulement de l'Église vers les gens. Il fut un guide de monastère, un missionnaire et un témoin dans des temps très difficiles. Il fut un témoin de la foi orthodoxe, la foi en Dieu d'abord, pendant un régime athée où toutes les institutions sauf l'Église disaient qu'il n'y a pas de Dieu.

Une veilleuse est gardée allumée par les moines jour et nuit depuis le dernier arrêt terrestre du père Yakinthos, ancien higoumène et confesseur du monastère de Putna. L'amour de ceux qui le connaissaient alors qu'il était vivant, ne s'arrêta pas à sa tombe, après que la dernière poignée de terre l'eut recouvert. Le véritable amour spirituel va au-delà de l'horizon de ce monde, et les âmes communiquent par la prière avec ceux qui se sont déplacés vers les cohortes des justes.

Dans la joie de la résurrection, ici repose notre père, higoumène et starets l’archimandrite Yakinthos Unciuleac. 1924-1998

Chanteurs de chants de Noël de Câmpulung Moldovenesc

"Quelqu'un a demandé un jour au père Yakinthos pourquoi Dieu permet aux honnêtes gens justes d'avoir une vie pleine de souffrance. Le Père Yakinthos répondit: 'La souffrance est pour les élus!' "

Pour le 90e anniversaire de la naissance du père Yakinthos, ce film est un hommage reconnaissant de ses enfants spirituels et une exhortation à l'imiter, adressée aux moines que le Bon Dieu appellera pour servir dans ce lieu saint.

Narrateur: Père Bogdan Ţifrea
© Film du Saint Monastère de Putna, Suceava, Roumanie, 2014.

 

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10 janvier 2020 5 10 /01 /janvier /2020 23:55
11 janvier à Paris : ouverture de l’Année diocésaine des 1 600 ans de la naissance de sainte Geneviève

L’ouverture de l’Année diocésaine des 1 600 ans de la naissance de sainte Geneviève (v. 420-500)  aura lieu à Paris, sous la présidence de l’archevêque, Mgr Michel Aupetit, le 11 janvier 2020 en l’église Saint-Etienne-du-Mont.

Les vêpres solennelles seront suivies d’une procession, de la châsse-reliquaire de sainte  jusqu’au Pont de la Tournelle – où se trouve la statue due au sculpteur Paul Landowski -, et de la bénédiction de Paris par Mgr Aupetit.

Le « cierge de Sainte Geneviève » sera ensuite remis aux paroisses et communautés du diocèse.

La célébration du 11 janvier sera précédée d’une grande neuvaine, du 3 au 11 janvier.

« La présence de Geneviève est repérable en bien des lieux de Paris et de sa proche banlieue », fait observer l’hebdomadaire « Paris-Notre-Dame » mais c’est surtout la vie de la sainte qui va inspirer toute cette année jubilaire qui propose aux Parisiens de nombreux rendez-vous.

C’est l’occasion de rappeler quelques éléments biographiques et l’actualité de la grande figure de la sainte patronne de Paris qui a inspiré les fresques de Pierre Puvis de Cahavannes au Panthéon : elle était en quelque sorte la première femme entrée au Panthéon !

Vaincre la barbarie par la miséricorde

Sainte Geneviève de Nanterre (v. 420-v. 500) est vénérée sur la « montagne » qui porte son nom à Paris, où sa châsse est conservée, en l’église Saint-Etienne-du-Mont. Ame de la résistance de Paris face à la barbarie, elle est aussi devenue comme la sainte patronne de tout le Quartier latin et de ses étudiants : la grande bibliothèque universitaire de la place du Panthéon porte son nom. Le Panthéon lui-même, qui honore les grands hommes de la République, la célèbre par les fresques de Pierre Puvis de Chavannes (1874), un vrai livre de sa vie. Dressée sur le pont de la Tournelle, sa statue, due au sculpteur Paul Landowski (1928) – qui a dessiné le Corcovado tutélaire de Rio de Janeiro – rappelle que c’est par la Seine qu’elle a ravitaillé Paris affamé. Sainte Geneviève, vierge consacrée, a si profondément marqué l’histoire de la capitale que sa présence est désormais comme tissée dans sa culture. A une époque marquée par une irruption de la barbarie au cœur de Paris, elle rappelle les armes de la miséricorde en acte.

Mais il est une autre actualité de sainte Geneviève : le diocèse de Nanterre a fêté ses cinquante ans en 2018: c’est le 9 octobre 1966 que le pape Paul VI a érigé les diocèses de la couronne de Paris : Créteil, Évry, Nanterre et Pontoise, dont les territoires dépendaient auparavant de Paris ou de Versailles. Le jubilé sera marqué par le pèlerinage de trois statues de sainte Geneviève, sur trois routes, de paroisse en paroisse, jusqu’au 11 juin 2017.Chaque paroisse est invitée à vivre une « visitation » par l’accueil de la statue de sainte Geneviève, à chaque fois placée dans une petite chapelle décorée de six bas-reliefs relatant sa vie : un signe qu’elle est « vivante » et intercède aujourd’hui encore pour les siens auprès de celui auquel elle s’est consacrée, toute jeune, recevant le voile des Vierges.

Attila quitte la vallée de la Seine

Fille unique de Severus, un Gallo-romain probablement, et de Geroncia d’origine grecque, elle aurait hérité en tant que fille unique de la charge de membre du conseil municipal (curia) détenue par son père, charge qu’elle aurait exercée tout d’abord à Nanterre, puis à Paris après son installation dans cette ville chez une « marraine » influente.

Elle se voue très jeune à Dieu, menant une vie consacrée et ascétique, probablement dès ses seize ans, et elle est remarquée par saint Germain d’Auxerre et par saint Loup de Troyes, qui passent par Nanterre en 429, à l’occasion de leur voyage vers la province romaine de (Grande) Bretagne. L’iconographie la représente recevant el voile des mains des saint Germain.

Deux fois, de son vivant, elle sauve Paris de la barbarie. En 451 tout d’abord, année de terreur et de désarroi. Attila et ses hordes franchissent le Rhin, pillent et brûlent Metz, la veille de Pâques, le 7 avril. Puis, remontant la vallée de la Seine, ils assiègent Paris.

Sainte Geneviève fait confiance à la Providence divine. Elle rassemble les femmes de Paris et elle leur rappelle le courage libérateur de Judith et d’Esther. Avec elle, elles opposent au fléau la prière et le jeûne. L’exhortation de Geneviève est célèbre : « Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications. »

Forte de ce socle de prière, Geneviève s’adresse cependant aussi aux hommes et elle prophétise le salut qui vient de Dieu: « Que parlez-vous de vous réfugier en d’autres cités ? Celles-ci seront-elles mieux que Paris abritées contre un coup de main des barbares ? Paris, grâce à la protection du Christ, échappera au carnage. »

En ce temps de terreur, la cause n’est pas gagnée. On l’accuse d’être « prophétesse de malheur », d’aucuns menacent de la lapider voire de la jeter dans la Seine. Mais voici que l’archidiacre d’Auxerre apporte des pains bénis – non consacrés, les « eulogies » –  que son évêque, saint Germain, lègue à sainte Geneviève. Il arrête les violents: « Parisiens, n’allez pas commettre ce forfait ; celle dont vous projetez la mort est, au témoignage du saint évêque Germain, l’élue de Dieu dès sa venue au monde. Et voici les eulogies que je lui apporte de la part de l’évêque défunt. »

Leur colère désarmée, les Parisiens se retournent en faveur de Geneviève. Et Attila quitte la vallée de la Seine pour déferler vers la Loire. Devant Orléans, il se heurte à la résistance de l’évêque saint Aignan, avant d’être repoussé par Ætius jusqu’à Châlons-sur-Marne. Il sera défait aux Champs Catalauniques.

A la barbe de Childéric, le ravitaillement de Paris

En 465, Childéric Ier assiège Paris, sainte Geneviève résiste avec les Parisiens affamés qu’elle fait ravitailler : avec onze vaisseaux, elle force le blocus sur la Seine jusqu’à Troyes.

Mgr Albert-Marie de Monléon a pu dire, lors d’une fête de sainte Geneviève à Saint-Etienne-du-Mont, que la « miséricorde » de sainte Geneviève c’est d’avoir vu la misère de son peuple et d’avoir cherché auprès de Dieu les moyens concrets de le secourir. Sa vie montre en somme comment vaincre la barbarie par la miséricorde.

C’est elle aussi qui fait bâtir une église sur l’emplacement du tombeau de saint Denis, premier évêque de Lutèce.

Elle meurt en 512, à l’âge de 89 ans, dans son ermitage de Paris, et elle est enterrée aux côtés de Clovis et rejointe plus tard par la reine Clotilde, ses plus célèbres disciples, en l’église dédiée aux saints Pierre et Paul sur le mons Lucotitius, aujourd’hui la « montagne Sainte-Geneviève », église dont il reste la Tour Clovis du lycée Henri IV.

Plus de trois siècles plus tard, la protection de Geneviève ne se dément pas. En 885, les Normands à leur tour assiègent Paris. La famine et la peste déciment la population. Les Parisiens se confient à l’intercession de sainte Geneviève. Ses reliques sont exposées au point le plus menacé des remparts : l’ennemi se retire.

A sa prière les hordes, mais aussi les maladies reculent. En 1130, le mal des ardents, une fièvre accompagnée de gangrène, due à un parasite du seigle, ravage la capitale puis la France. L’évêque de Paris ordonne des jeûnes et des prières, il fait transporter les malades sur le chemin d’une procession solennelle des reliques de la sainte, de la basilique Sainte-Geneviève à Notre-Dame, le 26 novembre. Les malades proches du reliquaire sont immédiatement guéris, puis les autres malades et progressivement ce « feu » disparaît. En ex-voto pour ce miracle, le pape Innocent II, venu à Paris en 1131, institue la fête de Sainte Geneviève des Ardents, fixée au 26 novembre, date de la fête de la Gendarmerie nationale.

L’ordre et la paix dans la cité

C’est sous le pontificat du saint pape Jean XXIII qui Geneviève a été  choisie comme protectrice de la Gendarmerie, selon un décret du 18 mai 1962 : « Femme forte, paisible et de grande autorité,  elle a su rétablir l’ordre et la paix dans la cité, Geneviève reste un repère et un exemple pour tous les gendarmes dans leur labeur, en même temps qu’elle intercède pour eux. »

Le 14 août 1792, les révolutionnaires n’osent tout d’abord pas détruire la châsse de sainte Geneviève. Ils la transfèrent en l’église Saint-Etienne-du-Mont. Le 9 novembre 1793, cependant ils la font transporter à l’Hôtel de la Monnaie. Les reliques sont brûlées en place de Grève et les cendres dispersées dans la Seine.

La présence invisible de sainte Geneviève continue de veiller sur Nanterre et Paris et la France, indiquant spécialement aux consacrées un chemin de prière vigilante, d’ascèse et de miséricorde active au cœur des villes et des soubresauts de l’histoire. Mais surtout de confiance inébranlable en Celui dont la force se déploie dans la faiblesse. Naguère, les gendarmes l’ont bien compris, en la choisissant comme leur protectrice.

L’oraison de sa fête, le 3 janvier, loue son intelligence et son amour :

« Répandez sur nous, Seigneur,
l’esprit d’intelligence et d’amour
dont vous avez rempli sainte Geneviève, votre servante,
pour qu’attentifs à vous servir et cherchant à lui ressembler,
nous obtentions par son intercession dans le ciel,
de vous plaire sur la terre par notre foi, et toute notre vie.
Par Jésus-Christ, votre Fils unique, notre Seigneur et notre Dieu
qui vit et règne avec vous, dans l’unité du Saint-Esprit.
Pour les siècles des siècles.

– Amen »

(Extrait de la revue Christi Sponsa, 2018)

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19 décembre 2019 4 19 /12 /décembre /2019 23:55
Un miracle incroyable de Saint Porphyre
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