Chers Amis,
Les temps sont difficiles, même durs ! Nous avons tous notre lot d’épreuves personnelles, familiales, ecclésiales, mais aussi économiques, sans oublier celles de beaucoup de peuple qu’ils soient du Moyen-Orient, d’Ukraine, du Tibet ou d’ailleurs ; je n’ai pas besoin de vous faire un dessin, ni une liste ; mais ce qui fait vivre, malgré tout, le disciple du Christ, ce n’est pas la facilité, la sécurité et le confort, c’est la certitude que le Christ est déjà vainqueur de ce qui nous oppresse, nous opprime et même nous tue à petit feu ou brutalement, la certitude qu’il est vivant, Lui, vrai homme et vrai Dieu, la certitude qu’Il est présent et qu’Il nous conduit. Beaucoup de réfugiés arabes chrétiens en témoignent.
Le Christ nous dit dans l’Evangile : « Mes brebis entendent ma voix et moi je les connais, et elle marchent derrière moi, et moi je leur donnerai la vie éternelle et elles ne périront jamais, et personne ne les arrachera de ma main ; mon Père, qui me les as données, est plus grand que tous, et personne ne peut rien arracher de la main de mon Père. Mon Père et moi, Nous sommes Un. »
C’est extraordinaire ! Il est vrai que notre difficulté, c’est que nous ne voyons pas le Christ, que nous ne le touchons pas chaque jour ni à volonté ; mais nous avons un moyen merveilleux de le rejoindre quand nous sommes dans la difficulté, le chagrin, l’épreuve : là où nous sommes, il nous suffit de tendre l’oreille pour entendre la voix de ce Berger : « Mes brebis entendent ma voix, dit Jésus, et moi, je les connais, et elles marchent derrière moi ».
Vous savez, il existe une sorte de connivence entre les brebis et le berger, et si la voix de notre berger n’est pas une voix qui s’impose. De temps à autre, Il parle, comme pour dire : « Je suis là, avec vous et je m’en vais par là ». Et les brebis qui écoutent, suivent ! C’est bien cela, en effet, qui nous fait réagir et repartir dans la vie : cette voix du Christ qui dit et redit : « Je suis là avec toi ; je suis là pour toi, et je te connais et Je te donnerai la vie éternelle : jamais tu ne périras ».
Non, jamais nous ne périrons, parce que nous serons défendus. Le berger, pour nous, n’est pas seulement une voix qui nous hèle ; c’est une main qui nous tient et qui nous protège. Et jamais, rien ni personne ne pourra nous arracher de la main du Christ, car le Christ nous garde et nous serre contre Lui, nous sommes le cadeau d’amour que son Père Lui a fait : « Ils étaient à toi, et tu me les as donnés, et je n’en ai perdu aucun » dit-il ailleurs. (Jn 17,6.12).
Le Christ vient nous dire ici qu’Il tient à nous, que Dieu son Père, que Dieu notre Père tient à nous, lui qui est « plus grand que tout ». C’est bien cela l’inouï, dans cet univers immense : que Dieu veuille à ce point nous protéger et nous conduire pour nous donner la vie éternelle. Mais si le Seigneur nous assure ainsi de sa présence aimante et rassurante, Il ne nous invite pas pour autant au repos, du moins pas encore : « Mes brebis marchent derrière moi », dit Jésus, ne l’oublions pas.
Nous sommes, comme le Christ, envoyés, chaque jour envoyés, chaque jour en marche. Si nous suivons le Christ nous savons où nous allons aller. Nous allons aller jusqu’au bout de notre chemin terrestre sur le chemin de l’amour, de l’amour total, jusqu’au bout du don de nous-mêmes. Ce que Dieu a dit à l’Apôtre Paul au cours de sa mission, Il le redit à chacun et chacune de nous dans la prière : « J’ai fait de toi la lumière des nations, pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 13,47). Ces paroles s’adressent à nous qui sommes avec le Christ, sur le même chemin.
Cela veut dire que nous sommes porteur du message de Jésus jusqu’au bout du vaste monde qui est l’horizon de chacune de nos vies, jusqu’au bout dans notre couple, jusqu’au bout de notre dialogue avec nos enfants, jusqu’au bout de notre pardon en famille, en communauté, dans le cercle de nos relations, au travail, jusqu’au bout de notre dévouement et de notre solidarité envers tout homme.
Marchons, cheminons, suivons Jésus. Faisons preuve de notre fidélité au quotidien s’il est des jours où l’épreuve se fait plus lourde, où la fidélité se fait plus difficile, des jours où l’on est las d’être en route, las de soi-même et déçu du troupeau, s’il est des heures où toute lueur d’espoir semble s’éloigner, pour nous-mêmes et pour ceux que nous aimons, pour notre pays ou pour notre planète. A ces moments-là, rappelons-nous que notre Dieu est « plus grand que tous et que personne ne peut rien arracher de la main de notre Père ».
Je vous dis toute mon amitié en Christ, à bientôt !
Père Pascal
Centre Béthanie
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