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31 janvier 2025 5 31 /01 /janvier /2025 20:28
Les reliques de Sainte Brigid

A Strasbourg

Les restes de sainte Brigit sont un trésor bien concret de Saint-Pierre-le-Vieux catholique, et ce depuis plusieurs centaines d’années.

Beaucoup de fidèles, aujourd’hui encore, y sont très attachés.

Dublin, Lisbonne, la Belgique… et l’Alsace

Conservé dans un reliquaire, l’objet de cette vénération se résume à un bout de crâne qui s’est transmis de génération en génération.

Son origine, il faut la chercher du côté de l’Irlande, à Kildare, où l’abbesse Brigit aurait, aux Ve et VIe  siècles, multiplié les miracles au profit des plus pauvres, jusqu’à figurer, aujourd’hui, aux côtés de saint Patrick comme patronne du pays.

Et ses reliques, comme il en allait souvent de celles des saints, ont pas mal bourlingué une fois la sainte décédée.

L’Histoire a notamment gardé une trace de leur déplacement vers Downpatrick au IXe  siècle pour échapper aux invasions vikings.

D’autres éléments, accessoires vestimentaires ou morceaux de la dépouille, sont conservés du côté de Dublin, mais aussi en Belgique ou à Lisbonne. Et puis il y a l’Alsace…

L’Alsace, c’est à 1 500 kilomètres de Kildare.

Une trotte, en un temps où l’on ne voyageait pas aisément. Pourtant, c’est ce que firent des moines irlandais, qui vinrent occuper l’îlot de Honau, au nord de Strasbourg, au début du VIIIe  siècle, pour y fonder une abbaye.

Dans leurs bagages (selon la tradition), cette relique de la sainte, qui restera là pendant près de 600 ans…

Jusqu’à une fâcheuse crue du Rhin, qui nécessitera son déplacement.

C’est ainsi que sainte Brigit arrivera du côté de Strasbourg, par un beau jour de l’année 1398, s’installant avec les chanoines dans l’enceinte de la collégiale Saint-Pierre-le-Vieux.

Elle y sera célébrée comme une sainte thaumaturge « qui multipliait la moisson et la protégeait contre la pluie », soutient Joseph Brauner dans Archiv für elsassische Kirchengeschichte, en 1936.

Sept siècles plus tard, la relique n’a pas bougé, faisant partie de l’identité de l’église installée au cœur de Strasbourg.

Mieux encore, elle a donné l’idée de faire de la sainte la patronne de la communauté de paroisses des Remparts, à sa création en 2011.

« Nous nous sommes longuement posé la question, mais nous avions cette évidence sous le nez depuis le début, et cela s’est imposé », se souvient Étienne Uberall, touché par l’histoire de Brigit, qui résonne avec la modernité.

« Elle se préoccupait beaucoup des plus pauvres, ce qui fait sens avec notre mission, et son monastère à Kildare accueillait aussi bien des femmes que des hommes, d’après ce que l’on sait. On a été sensibles à ce message d’ouverture. »

Le sel et le pain
La célébration de sainte Brigitte a son folklore, peut-être issu de très anciens usages d’origine celtique.

« Pendant la messe que l’on célèbre chaque année, on donne aux paroissiens du pain et du sel bénits, pour rappeler le partage du pain et le sel de la terre », explique Étienne Uberall.

C’est en tout cas un signe de la vitalité du culte voué à la sainte : dimanche, pas moins de 200 sachets de sel bénit seront distribués, avec cette idée, quelque part, qu’il y a sans doute quelque bonne fortune à rapporter chez soi un petit quelque chose qui tient du sacré.

Dans le monde des reliques, foi et croyances sont souvent très entremêlées…

Mgr Hugh Connoly, aumônier des Irlandais au Collège des Irlandais à Paris, lors de sa venue en 2019 à Strasbourg. Dans sa main, la croix de sainte Brigitte, très populaire en Irlande.

 

Cathédrale Sainte Brigit

Cathédrale Sainte Brigit

Les reliques de la seule sainte matrone d'Irlande sont revenues le 28 janvier 2024 dans sa ville natale après près de 1 000 ans. 

Sainte Brigide, la sainte mère de l'Irlande, est l'un des trois saints nationaux du pays, avec saint Patrick et saint Colomba.

On pense que Sainte Brigide est morte en 524 après J.-C. et qu'elle a été enterrée à côté de l'autel principal de son église monastique dans le comté de Kildare.

Sa tombe est devenue une attraction pour les pèlerins de toute l'Irlande et de l'Europe et un sanctuaire, orné d'or, d'argent et de pierres précieuses, a été construit pour elle au huitième siècle.

Lorsque les Vikings sont arrivés en Irlande vers l'an 800, ils ont attaqué les églises.

En prévision d'une attaque viking sur la ville, le corps de sainte Brigitte a été déplacé à Downpatrick, en Irlande du Nord, où elle a été enterrée dans une tombe anonyme aux côtés de saint Patrick et de saint Columba.

La tombe était anonyme afin de la protéger et de garder l'endroit secret. Cependant, au fil du temps, l'emplacement des corps des saints a été perdu et oublié et, pendant quelque 300 ans, l'emplacement des saints patrons de l'Irlande est resté inconnu.

En 1185, l'évêque de Down pria Dieu de lui indiquer l'emplacement des reliques sacrées et des corps des trois saints. Un rayon de lumière éclaira une partie du sol de l'église obscure. Le sol a été soulevé et les corps des trois saints ont été découverts : St Patrick au centre, St Brigid et St Columba de part et d'autre.

Les corps ont été convenablement enchâssés en 1186 et sont restés là pendant 400 ans, jusqu'à ce que le sanctuaire soit détruit par Lord Leonard Grey, nommé par le roi Henri VIII.

Bien que le sanctuaire ait disparu, les restes de Sainte Brigide ont été sauvés et transportés secrètement sur le continent.

On pense que trois chevaliers irlandais ont emporté un fragment d'os de sa tête à Lumiar, une petite ville située à l'extérieur de Lisbonne, au Portugal, au XIIIe siècle.

La relique est toujours vénérée dans l'église Saint-Jean-Baptiste de Lumiar, où les chevaliers ont continué à vivre.

Des parties du crâne ont été données à l'église St Brigid's de Kilcurry, Faughart, Co Louth, en 1905 et à l'église St Brigid's de Killester, Co Dublin, en 1929.

La troisième partie du crâne a été donnée dans les années 1930 à l'Ordre des Sœurs Brigidines à Tullow, Co Carlow, pour une vénération privée. C'est cette partie qui a été donnée à Kildare.

C'est la première fois que le comté possède une relique de Sainte Brigide depuis plus de 1000 ans. Elle se trouve dans l'église de la paroisse Sainte Brigit.

David Mongey, président d'Into Kildare, a déclaré : 

"Elle a construit son église à Kildare et son héritage d'artisane de la paix et de protectrice de la nature est toujours d'actualité. Le retour de ses reliques dans le comté a été un long processus et, avec mes collègues d'Into Kildare, nous tenons à remercier le conseil du comté de Kildare et les sœurs Brigidine.

 

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29 janvier 2025 3 29 /01 /janvier /2025 20:24
La petite voix intérieure

Marie de Hennezel, psychologue clinicienne et psychanalyste jungienne, pionnière de l’accompagnement des personnes en fin de vie, est devenue une des grandes voix de la vieillesse.

Extraits de l'interview

Vous développez vraiment l’art de bien vieillir en disant que vieillir est une chance. Est-ce qu’on peut considérer que c’est possible
sans foi, sans avoir une vision plus large de la vie que cet épisode qu’est l’existence ?

La foi est une aventure spirituelle. Un de mes livres s’appelle L’Aventure de vieillir, une aventure spirituelle au sens large. Je ne pense pas qu’on puisse bien vieillir si on n’a pas effectivement une spiritualité.

En fait, le paradoxe du vieillir, saint Paul le définit ainsi :« Tandis que notre homme extérieur s’en va en ruines, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour ».

Ne pas focaliser sur l’homme extérieur mais investir celui de l’intérieur.

Quand vous dites la foi, ce n’est pas nécessairement une foi religieuse.

Mon ex-mari Christopher a 96 ans et se définit comme un « mécréant qui prie ». Pas du tout inscrit dans une foi religieuse, il prie.

Il est relié à une confiance dans le déroulement de la vie, dans l’au-delà, sans avoir de représentation. Mais je vois qu’il est complètement dans le présent.

S’il commence à penser au futur, il dit qu’il dilate le présent. Cette aventure ne peut qu’être spirituelle.

Si des personnes essayent de rester jeunes et actives le plus longtemps possible, il y a forcément une limite.

En vieillissant se développent la lenteur, la disponibilité, le lâcher-prise, l’acceptation des choses comme elles sont et comme elles arrivent.

L’être plutôt que le faire. Les personnes en vieillissant explorent les contre-valeurs de la société.

Il ne s’agit plus de se battre, de contrôler et de maîtriser. Les personnes qui vieillissent vraiment bien me touchent, elles ne sont
pas dans la projection de l’au-delà.

C’est un au-delà qui est au-dedans. Être de plus en plus là est tout à fait spirituel. Cela conduit à la contemplation, à la dilatation du présent.

Vous faites la différence entre la spiritualité et l’aspect religieux ?

Si les gens ont une pratique religieuse nourrie, ils la continuent. J’ai eu une pratique religieuse enfant. Je l’ai abandonnée à mon adolescence et j’ai fait ma psychanalyse.

Avec la méditation, j’ai retrouvé la perception interne d’une présence.

Quand je médite, je pratique la méditation chrétienne, enseignée par
John Main puis reprise par Laurence Freeman, la même méditation que les méditations orientales sauf que le mantra que l’on récite est un mot araméen : maranatha (« Viens, Seigneur »).

Lorsque je répète ce mantra, je sens physiquement une présence arriver à l’intérieur de moi.

Ma foi n’a donc rien d’intellectuel. C’est une perception, un ressenti au niveau du cœur.

Beaucoup de gens m’ont reproché de ne jamais parler de Dieu dans mon livre La Mort intime.

Pendant les années où je travaillais auprès des mourants, je n’ai quasiment jamais parlé de Dieu.

Je lisais à l’époque Maurice Zundel qui disait : Ne parlez pas trop de Dieu, vous l’abimeriez.

Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Zundel disait : Respirez Dieu. J’ai trouvé ça génial.

Être à côté de quelqu’un, lui tenir la main et respirer Dieu, ça suffit. D’ailleurs, il y avait un calme qui s’établissait.

Je m’étais aussi formée au chant contemplatif antique auprès de Iegor Reznikoff, un chant très intériorisé dans lequel on sentait les sons voyager dans le corps.

On a fait un stage dans le désert pour l’association des sidéens que j’avais créée.

Vous portez à votre cou une colombe, symbole du
Saint-Esprit ?

Je ne porte que ce bijou-là au cou. C’est en effet la colombe de l’Esprit.

Voyez-vous, dans la Trinité, c’est l’Esprit-Saint qui me touche le plus.

J’invoque rarement le Fils ou le Père. Il y a cette prière que frère Roger avait donnée d’ailleurs à François Mitterrand mais que je me
suis aussi appropriée.

C’est une prière que je dis tous les jours :

« Esprit du Dieu vivant,
tu souffles en moi une brise légère,
fraîcheur de l’âme,
pour reprendre chaque jour
le chemin de l’ombre
vers la clarté de ta présence
».

La Pentecôte est le jour où l’on célèbre la descente de l’Esprit-Saint sur l’humanité.

Vous faites une distinction entre l’esprit et l’âme ?

L’esprit est la fine pointe de l’âme, me disait Jean-Yves Leloup. La connotation âme, c’est plus affectif, c’est plus poétique et mystérieux.

Dans les poèmes, on dit mon âme soupire et pas mon esprit soupire.

Elle est peut-être plus proche du cœur, plus intime.

Le divin, c’est l’Autre avec un grand A.

C’est pour ça que j’aime le mot de présence.

C’est un peu intellectuel, on est tellement limité et peu de chose.

Se sentir relié est vraiment très intime pour chacun. C’est un peu le loupé de l’Église.

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28 janvier 2025 2 28 /01 /janvier /2025 20:30
Le Vocabulaire de l’angéologie d’après les manuscrits hébreux de la Bibliothèque nationale
Le Vocabulaire de l’angéologie d’après les manuscrits hébreux de la Bibliothèque nationale
Le Vocabulaire de l’angéologie d’après les manuscrits hébreux de la Bibliothèque nationale

Vocabulaire de l'angélologie d'après les manuscrits hébreux delà Bibliothèque nationale. Paris, impr. nationale, 1897 ; in-4° de 318 p. (Extrait des Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 1«série, t. X, 2e partie).

Le Vocabulaire de l’angéologie d’après les manuscrits hébreux de la Bibliothèque nationale publié à la fin du XIXème siècle a fait date chez les érudits de l’époque.

Moïse Schwab (1839-1918) s’est en effet engagé dans un énorme travail, analysant non seulement les manuscrits de la Bibliothèque Nationale mais d’autres ouvrages classiques de la tradition juive publiés à son époque.

Depuis sa parution, bien des travaux d’études juives ou kabbalistiques furent mis à notre disposition, éclairant nombre des questions posées par l’auteur qui voulait à l’époque introduire un sujet en livrant un matériau non analysé. Il fut aussi l’auteur d’une traduction intégrale du Talmud de Jérusalem et de plusieurs dictionnaires d’hébreu talmudique.

Les noms d’anges ou de démons sont classés alphabétiquement. Ils sont d’origines très diverses : Bible, Talmud, Midrash, Zohar… mais aussi tous ces noms nés des opérations des kabbalistes sur les lettres et les nombres en des temps et des lieux très différents.

Moïse Schwab ne développe pas les différentes fonctions attribuées à ces entités car elles peuvent varier selon les origines et les époques et suscitent souvent des polémiques dans les milieux traditionnels juifs. Néanmoins, il propose une transcription, un sens, qui ne saurait être exhaustif. Il faudrait pour cela explorer chaque mot à partir des lettres qui le composent, ce qui exigerait un long développement.

Le livre de Moïse Schwab a ouvert lors de sa parution une voie de recherche. Selon l’appropriation faite par les lecteurs, érudits ou non, nous pouvons aller vers des approfondissements ou des erreurs si les nombreux avertissements et questionnements de l’auteur dans sa longue introduction au lexique ne sont pas pris en compte. Ces mots qui prennent corps de la métaphysique à la superstition populaire sont souvent recouverts de plusieurs couches de sens. Il est dès lors difficile d’en retrouver l’essence surtout quand ils ont subi des altérations. En ce domaine, Moïse Schwab va jusqu’à considérer certains kabbalistes comme crédules.

En fin d’ouvrage un recueil de termes grecs ou latins repérables dans des textes gnostiques complète le vocabulaire de l’angéologie en hébreu.

Cet ouvrage a une valeur historique certaine dans les études juives ou kabbalistiques. Il doit bien entendu être reçu avec prudence et croisé avec d’autres travaux plus récents, ou plus anciens.

Ce livre est similaire à bien des égards au « Dictionnaire des anges » de G. Davidson (Davidson s'est d'ailleurs largement référé au livre de Schwab pour son propre dictionnaire), mais Schwab inclut la transcription hébraïque en plus des translittérations et des définitions des noms, et a inclus des centaines de noms qui ne se trouvent pas dans l'ouvrage de Davidson. Bien que les théories de Schwab concernant l'origine des noms obscurs soient souvent tirées par les cheveux, ce livre reste un guide de référence inestimable pour l'étudiant de la Qabale et de la magie juive.

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vocabulaire-de-langelologie-Schwab.pdf

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