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1 novembre 2025 6 01 /11 /novembre /2025 20:43
Une nouvelle façon de devenir saint

En juillet 1941, dans l'enfer vivant du camp de concentration d'Auschwitz, un sergent polonais nommé Franciszek Gajowniczek entendit les mots qui signaient son arrêt de mort — et tomba à genoux en pleurant pour sa femme et ses enfants.
C'est alors qu'un homme, parmi les prisonniers, fit un geste qui marquerait l'histoire.
Un prisonnier s'était échappé, et les nazis, furieux, imposèrent leur règle cruelle : pour chaque évasion, dix hommes seraient enfermés dans un bunker de la mort, condamnés à mourir lentement de faim. Cette méthode visait à écraser tout espoir de liberté.
Franciszek était un mari, un père. Quand son numéro fut appelé, il craqua. « Ma femme ! Mes enfants ! » cria-t-il, sachant qu'il ne les tiendrait plus jamais dans ses bras.
Mais alors, parmi la mer de prisonniers affamés en uniformes rayés, un homme s'avança. Mince et épuisé, comme tous les autres, mais sa voix resta ferme.
« Je suis un prêtre catholique, » dit-il simplement. « Je n'ai pas de famille. Permettez-moi de prendre sa place. »
Cet homme s'appelait Maximilien Kolbe. Il avait 47 ans. Et il venait de faire un choix qui résonnerait à travers les générations.
Avant la guerre, Kolbe était un moine franciscain — un érudit, un écrivain, un homme qui avait dédié sa vie à la foi et à la bienveillance. Quand les nazis envahirent la Pologne en 1939, il ne se cacha pas. Il accueillit des réfugiés juifs dans son monastère. Il imprima des journaux qui disaient la vérité, quand la vérité était dangereuse. Pour ce courage, la Gestapo l'arrêta en 1941 et l'envoya à Auschwitz, où il reçut le matricule 16670.
Même là — dans cet endroit destiné à briser l'humanité — Kolbe devint une lumière discrète. Il partageait ses maigres rations, murmurait des prières, réconfortait les brisés. Et quand le moment vint, il offrit sa vie.
Les gardes acceptèrent. Kolbe et neuf autres hommes furent enfermés dans le bunker de la mort — une cellule sans fenêtres où ils mourraient de soif et de faim.
Pendant deux semaines insupportables, Kolbe tint bon. Un par un, les autres moururent. Mais Kolbe ne se laissa pas submerger. Il dirigea des prières. Il chanta des hymnes. Il tint les mains mourantes et leur rappela qu'ils n'étaient pas seuls.
Le 14 août 1941, impatient de vider le bunker, les gardes lui injectèrent de l'acide carbolique. Il mourut les bras tendus, paisible jusqu'à la fin.
Mais Franciszek ? Il survécut. Il traversa Auschwitz et la guerre. Il retourna auprès de sa femme et de ses enfants. Et pendant 52 ans — jusqu'en 1995 — il raconta l'histoire de Kolbe à tous ceux qui voulaient l'entendre, pour que le monde ne l'oublie jamais.
En 1982, le pape Jean-Paul II canonisa Kolbe, le qualifiant de « martyr de la charité ». Il fut la première personne jamais canonisée pour être morte volontairement à la place d'un autre.
Ce geste oublié de l'amour nous rappelle que même dans les endroits les plus sombres, le choix d'une personne peut briller comme un phare. Kolbe ne venait pas du pouvoir ou du privilège dans ce camp — il venait du même enfer que tous les autres. Mais il choisit la compassion quand le monde demandait la cruauté. Il choisit la vie d'un autre homme plutôt que la sienne.
Cela me fait réfléchir : si un homme a pu faire cela à Auschwitz, que pourrions-nous faire avec ne serait-ce qu'une fraction de ce courage dans nos vies quotidiennes ?
La prochaine fois que vous vous demanderez si la gentillesse compte, pensez à Maximilien Kolbe qui se tenait dans cette ligne — et partagez cette histoire pour que son sacrifice ne soit jamais oublié.
💙🕊️

Sources:

"Saint Maximilian Kolbe: Martyr of Charity"

"The Life and Sacrifice of Maximilian Kolbe"

Petites Merveilles.

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21 octobre 2025 2 21 /10 /octobre /2025 18:29
Ismérie et Notre-Dame de Liesse

L’histoire d’Ismérie

Ismérie, très belle, savante en islam, avait été missionnée par son père, le sultan d’Égypte al-Hazan (ou al-Hafdhal, selon les versions), pour convertir trois chevaliers français de l’ordre des Hospitaliers de Saint Jean, faits prisonniers à la croisade et emmenés en captivité au Caire. Le sultan voulait faire d’eux des musulmans.

« Entre lesquels chevaliers furent trois frères (…) natifs du diocèse de Laon en Laonnois, dont le plus aîné était seigneur d’Eppes, le second de Marchais, et le troisième n’avait nulle seigneurie mais était très dévot et très vaillant chevalier. »
« Or, est-il ainsi que ces trois frères, dont nous faisons mention, furent menés vers le grand sultan d’Egypte et lui furent présentés »
« Mais les trois chevaliers furent très sages et répondirent à l’encontre tout le rebours de ce qu’il avait dit. (…). Ce pourquoi lui, ému de courage, fier et malicieux, les fit mettre en prison, en une tour, grosse et carrée, au fond d’une fosse, vile et sale et très sombre, les donnant en garde à un sarrazin sans pitié, en lui défendant de leur donner autre chose que du pain et de l’eau (…). »
« Alors, après qu’ils furent emprisonnés en telle horrible prison, le sultan commença à se demander comment il les pourrait amener à renier la foi en Jésus-Christ, et les faire croire en son dieu Mahomet (…). »
« Quand le Sultan vit qu’il ne pouvait rien contre eux, il fit appeler sa fille Ismérie, la plus belle pucelle de toute l’Égypte, très gracieuse et avenante, pleine de bonnes mœurs et vertus, à laquelle il dit qu’il fallait convertir les chevaliers à sa foi, par ses paroles et prières (…). »

Mais ce sont les chevaliers qui, en parlant à Ismérie de la Vierge Marie « qui donne au coeur une si grande liesse » ont déclenché sa propre conversion : elle leur demanda alors de lui sculpter une statue de la Vierge Marie, mais c’est cette dernière qui la fit apparaître miraculeusement.

« Alors l’aîné des chevaliers lui répondit : Ô demoiselle, il n’est rien d’impossible à notre Seigneur. (…) Notre Dieu a voulu partager notre humanité, il est venu sur terre pour nous montrer comment nous devions vivre. Une belle vierge nommée Marie l’a porté neuf mois en son ventre (…) »
« Je vous en prie, seigneurs, dites-moi qui est cette dame Marie. »
« Alors la pucelle leur demande s’ils en avaient une image. »

Dans la nuit apparaît dans la cellule des chevaliers une mystérieuse et miraculeuse statue de la Vierge Marie portant l’enfant Jésus (en bois noir, d’où le nom de « vierge noire » donné à la statue). Ils la montrent à Ismérie.

« Dorénavant cette image sera appelée Notre-Dame de Liesse, car elle nous donne et donnera toujours liesse et joie au cœur. »
« Et quand Ismérie vit la statue, elle fut soudain ravie d’amour de Notre-Dame. (…) Je veux servir cette Dame tant que je vivrai, et son fils aussi (…). Et vous promettrai de me faire baptiser et d’être bonne chrétienne. »

La nuit, la Vierge Marie la visite alors en songe. Elle lui inspire de délivrer les chevaliers et de devenir chrétienne. Ismérie fait donc évader les trois chevaliers, et, munis de la statue, ils regagnent tous ensemble le Laonnois natal des chevaliers.

Ismérie est baptisée sous le nom de Marie en 1134, à Laon, par son évêque. Elle épouse Robert d’Eppes, un des chevaliers, et vécut auprès de lui une vie de piété et de charité, puis se retira dans un couvent où elle donna l’exemple de toutes les vertus. Les autres chevaliers prirent femme et vécurent pieusement le reste de leurs jours. Ils auraient été enterrés dans l’abbaye de Saint-Vincent, à Laon.

 

D’Ismérie à Notre Dame de Liesse

On construit une chapelle pour abriter la statue miraculeuse, qui devint lieu de grande dévotion populaire à Notre-Dame de Liesse, de pèlerinage et de nombreux miracles. La localité, ex Lience, prit le nom de Liesse, qu’elle a toujours aujourd’hui. Notre-Dame de Liesse devient patronne de la dynastie capétienne , et donc patronne de la France. Une basilique fut construite, et les rois de France, jusque Charles X, allèrent tout particulièrement en pèlerinage auprès de Notre-Dame de Liesse, son sanctuaire se situant non loin de Reims, ville du sacre (dont Louis XIII et Anne d’Autriche, qui en obtinrent la naissance de Louis-Dieudonné, futur Louis XIV).

Ismérie et Notre-Dame de Liesse

Le pèlerinage

En ce lieu, une vierge en bois foncé devint ainsi l’objet d’un pèlerinage célèbre. C’est cet afflux des fidèles qui conduisit les chanoines de Laon à reconstruire la chapelle dès 1384. A partir du XVe siècle, les rois et reines de France s’y déplaceront aussi, car ils conservaient des liens réguliers avec le berceau de leurs origines monarchiques de Laon, Soissons et Reims.

Ainsi Charles VI se rend à Liesse en 1414. Louis XI la visitera en quatre occasions. En 1602, Marie de Médicis y vient remercier la Vierge pour la naissance du futur Louis XIII et offre au sanctuaire le retable noir et or, la colonnade de jaspe et l’arc triomphal qui encadrent le maître-autel. Louis XIII et Anne d’Autriche y imploreront un héritier à plusieurs reprises. En souvenir de leurs passages, ils offrirent un grand tableau les représentant à genoux devant la Nativité. Le roi consacrera d’ailleurs le royaume à Marie. En 1652, Louis XIV y vient remercier la Vierge pour les faveurs accordées à sa mère quant à sa providentielle naissance qui lui valut le nom de « Dieudonné ».

Par ailleurs, lors de grandes calamités, certaines villes formuleront des vœux à Notre Dame de Liesse. Ainsi Dieppe en 1630, qui offrira au sanctuaire un vaisseau d’argent gravé en lettres d’or : « Vœu public de Dieppe ».

Pendant la Révolution, la statue miraculeuse fut malheureusement brûlée et les exvotos confisqués, mais l’église fut pourtant épargnée et de pieuses mains parvinrent à dissimuler les cendres et charbons de la statue.

Le culte reprit au XIXe siècle et la dévotion mariale retrouva son développement dans le diocèse de l’Aisne. Une nouvelle statue fut couronnée solennellement en 1847 avec la bénédiction du Pape Pie IX. Sculptée en ébène, il semble qu’elle s’éloigne un peu du modèle original, qui était de style très simple. Elle contient dans son socle les cendres et charbons sauvegardés lors de l’autodafé révolutionnaire.

Ismérie et Notre-Dame de Liesse

Durant la guerre de 1914-1918, Liesse fut occupée par les Allemands. Le site subit des dégradations mais la statue ne fut pas détruite. Après la victoire, Monseigneur Binet, évêque de Soissons, plaça son diocèse sous le patronage de la Vierge Marie. En 1921, il partit à pied de Soissons, entouré de 5000 anciens combattants et traversa le champ de bataille du Chemin des Dames pour arriver en pèlerinage à Liesse.

En 1934, le pèlerinage du huitième centenaire du sanctuaire de Liesse rassembla plus de cent mille personnes en présence du Légat du Pape.

L’Ordre de Malte considère aujourd’hui Notre Dame de Liesse comme l’un de ses sanctuaires majeurs en raison de la qualité d’hospitalier attribuée aux trois chevaliers croisés à l’origine de cette geste.

Ismérie et Notre-Dame de Liesse
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20 octobre 2025 1 20 /10 /octobre /2025 18:26
Colloque à Pontmain - L'évangélisation des Gaules au premier siècle

Colloque à Pontmain - L'évangélisation des Gaules au premier siècle

Colloque - L'évangélisation des Gaules

Le 31 octobre 2025 de 9h à 19h

Le 31 octobre prochain, se tiendra pour la première fois un colloque sur l'évangélisation de la Gaule : par qui, quand et comment l’Évangile arriva en Gaule pour la première fois ? S’agit-il du IIIe siècle, selon la version aujourd’hui majoritairement adoptée ? Ou dès le premier siècle et par des témoins oculaires du Christ selon de très nombreuses traditions ? Cette dernière thèse sera largement développée au fil de la journée. Si cela s’y prête, une controverse sera proposée entre les tenants du premier et du troisième siècle. Il est temps de savoir précisément quelles sont nos plus anciennes racines chrétiennes et de revoir la version officielle actuelle de notre histoire…

Au programme, entre six et huit intervenants venus de toute la France, présenteront le fruit de leurs études, tout au long de la journée. Le matin sera consacrée à l’œuvre positive de retrouver les traditions anciennes du premier siècle chrétien. L'après-midi, ce sera l'étude des origines de la controverse qui remonte à l'humanisme et au protestantisme, pour aboutir au rationalisme et positivisme actuel. En fin de journée, le professeur Michel Fauquier et l'historien Guy Barrey réagiront face à cette histoire devenue très étonnante et presque nulle part enseignée. Toutes les interventions seront retransmises en direct, et sinon publiées dans les jours qui suivent sur la chaîne Youtube des Trésors de nos Pères.

Cette journée est organisée par l’Association des Trésors de nos Pères, dont la vocation est de retrouver les traces de cette évangélisation primitive pour les diffuser au plus grand nombre. Ce sera l'occasion de découvrir le nouveau livre des Trésors de nos Pères qui présente soixante apôtres du premier siècle , dans une brochure toute illustrée par les soins de l'atelier Montjoie (https://tresorsdenosperes.fr/levangelisation-des-gaules-au-ier-siecle).

À très bientôt sur les traces de nos apôtres de Gaule !

Arnaud Boüan, pour les Trésors de nos Pères L’entrée est libre mais l'inscription demandée : arnaud@bouan.net

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