Dans la controverse avec les iconoclastes l'image du Christ non faite de main d'homme était l'un des arguments principaux des orthodoxes, ceux d'Orient et ceux d'Occident.
Les représentations du Seigneur historiquement connues, faites par ses vénérateurs et qui lui étaient plus ou moins contemporaines étaient loin d'avoir, pour les orthodoxes, la même signification qu'avait l'image non faite de main d'homme à laquelle l'Église devait consacrer une fête.
L'histoire de l'image non faite de main d'homme est liée au dogme par la Tradition apostolique : « Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché et nous avons vu et nous rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée - ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons... (1 Jn 1,3), » insiste l'Apôtre.
L'Église garde les traditions qui servent à manifester et à affirmer les vérités dogmatiques de l'économie divine.
Ainsi la vénération de la Mère de Dieu et presque toutes les fêtes qui lui correspondent sont fondées sur des traditions.
Autrement dit, l’Église garde les traditions qui contribuent à assimiler les fondements dogmatiques de la foi, qui aident l'esprit humain à les percevoir.
C'est pour cela que ces traditions, comme aussi celle de l'image non faite de main d'homme et du roi Abgar, sont fixées dans les Actes des Conciles et dans les écrits patristiques, c'est pour cela qu'elles entrent dans la vie liturgique orthodoxe.
La doctrine de l'Église orthodoxe sur l'image n'a pas été élaborée par les seuls saints pères de la période iconoclaste, « l'enseignement relatif à l'image est résumé dans le premier chapitre de l'Épître aux Colossiens, et il est caractéristique que cet enseignement soit exprimé non comme une pensée personnelle de Paul, mais comme un hymne liturgique de la première communauté chrétienne : ‘Il est l'Image du Dieu invisible, premier-né de toute la création’ (Col 1,15-18) ».
Selon le contexte ce passage de l'apôtre Paul est, par son contenu, analogue à la prière eucharistique.
Et si l'Apôtre n'indique pas ici le lien direct entre le Fils en tant qu'Image du Père et sa représentation, ce lien est manifesté par l'Église : c'est ce passage de l'Épître de saint Paul qu'elle prescrit de lire à la liturgie de la fête consacrée à l'image non faite de main d'homme.
Cette liturgie unit l'histoire du roi Abgar « à la translation dans la ville impériale de l'image non faite de main d'homme de notre Seigneur Jésus-Christ », qui est le fondement historique de la fête.
L'une et l'autre commémoration sont placées ensemble dans la liturgie de ce jour à cause de la signification que cette image a pour l'Église.
Léonide Ouspensky
André de Crète raconte ces légendes :
« Le premier exemple est l'icône de notre Seigneur Jésus Christ, envoyée au roi Agbar. Cette image représente sur toile de chanvre les traits de Sa forme corporelle et elle n'était pas différente des images peintes en couleurs.
Un second exemple est l'image, non peinte de main d'homme, acheirographon c'est-à-dire acheiropoiète, de celui qui a été engendré sans semence. Cette icône se trouve à Lidda (Palestine), une ville appelée aussi Diospolis. L'icône est peinte de façon très claire sur une surface, et montre la Mère de Dieu, sur trois coudes de hauteur. Elle est vénérée depuis le temps des apôtres dans la partie occidentale du temple édifiés par eux. (...) On raconte aussi que ce temple fut édifié quand la Mère de Dieu était encore en vie. En montant au mont Sion, où elle habitait, les apôtres lui dirent: "Où tu étais, Notre Dame, quand nous avons édifié une église en ton honneur à Lidda"?. Marie leur répondit: "J'étais aussi avec vous et j'y suis encore ". Quand ils revinrent à Lidda et entrèrent dans le temple, ils trouvèrent son image complètement peinte, comme elle l'avait dit. Ceci est une ancienne tradition locale attestée depuis le début ; et aujourd'hui le phénomène existe encore.
Troisième exemple : tous témoignent que saint Luc, apôtre et évangéliste peignit de ses propres mains le Christ incarné et sa Mère immaculée et que ces icônes sont conservées à Rome avec un grand honneur. »
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Image acheiropoïète - Wikipédia
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Une image acheiropoïète (grec : αχειροποίητα ; latin : non hominis manu picta ; littéralement : non fait de main d'homme) est une ima...
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