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18 février 2024 7 18 /02 /février /2024 20:28
Un peu de théologie : La descente de Jésus aux enfers

Si l'article ci-dessous vous semble compliqué je vous mets en bas de page deux articles en ligne plus accessibles.

Pratiquement tous les Credo anciens, toutes les liturgies baptismales et eucharistiques (orientales aussi bien qu'occidentales), tous les discours pétriniens et pauliniens mentionnent la Descente aux Enfers comme partie intégrante de la geste pascale.

II est vrai que tous les récits de Résurrection ne le font pas. À cet égard, on peut dire qu'il existe trois traditions :

La tradition johannique, qui fait carrément l'impasse sur ce thème, la Croix étant déjà le lieu et l'instant de la victoire de résurrection.

La tradition synoptique, et particulièrement la tradition lucanienne, dont la séquence plus «historique», plus «chronologique», retient les épisodes «empiriques» : ensevelissement, tombeau, apparitions etc.

Et la tradition paulinienne et pétrinienne (pour Pierre : Ac 2, 15-36, ici analysé ; I P 3, 18-20 ; 4, 6 ; pour Paul : Ac 17, 31 ; Rm 6, 9 ; 8, 11 ; 10, 10 ; Gai 1, 1 ; Col 1, 18 ; 2 Tim 2, 8) qui, elle, parle de la Descente aux Enfers (Pierre) et de la résurrection (du séjour) des morts (Paul).

C'est cette tradition qui est reprise largement par nos credo, nos liturgies, toute la tradition patristique et les représentations iconographiques orientales. 

Pour nous, la mort est un phénomène biologique et instantané.

Et, dès que survenue, a lieu un «on ne sait quoi», d'ordre métaphysique ou religieux: soit le néant; soit le passage de l'âme à l'immortalité; soit la Résurrection, immédiate ou différée.

En toute occurrence, la mort, même s'il y a passage à autre chose, est d'un instant: cet instant {in ictu oculï) où nous cessons de vivre.

C'est la même lecture que nous faisons spontanément à propos de Jésus: c'est sur la Croix que meurt Jésus, au moment qu'il remet l'esprit, ce qu'atteste le geste légal du centurion de garde.

Toute l'iconographie occidentale identifie le moment de la mort et celui de la Croix.

Mais pour les Hébreux (et c'est le contexte de notre Écriture), la mort est autre chose.

Elle a un déroulement temporel.

Mourir, c'est bien sûr rendre le dernier souffle, mais c'est aussi (et surtout?) entrer (et demeurer) dans le séjour des morts (le Shéol).

La mort n'est pas le drame d'un instant, elle est un événement qui consiste, si l'on peut ainsi s'exprimer, à vivre de la vie des morts.

Par ce thème appliqué à Jésus, il est donc dit que le Christ a vraiment connu la mort, la «vraie» mort, dans toute sa vérité, «pendant trois jours».

La mort, encore une fois, n'est pas un simple événement biologique, ni même de plus ou moins longue souffrance.

S'arrêter à la Passion et à la mort sur la Croix (qui sont bien réelles, évidemment), a pu engendrer un accent doloriste et affectif outrancier et une théologie rédemptionniste excessive, où la souffrance physique risque, on le sait, d'être considérée de soi salvatrice. La «simple» compassion affective pour le Christ mourant ne suffit pas : il s'agit d'un drame qui a les dimensions de la destinée (d'une vie, la sienne, et de celle des autres)

 C'est en effet de cet état-là, de ce lieu où la mort exerce sa puissance (cfr le krateïsthaï de Ac 2, 24), que Jésus va être «réveillé», relevé, ressuscité. 

Qu'en disent nos textes?

Que c'est de cet état-là (si l'on préfère ce mot à celui de lieu) que Jésus ressuscite: «resurrexit a mortuis, ek nekrôn» (remarquer le pluriel).

Littéralement: «de parmi les morts», du séjour des morts.

Il n'est dit nulle part (même si ce n'est pas nié), qu'il est ressuscité du Tombeau {ex monumento, ek taphou).

L'Évangile parle seulement du tombeau trouvé vide.

La pierre n'a pas été roulée pour permettre au Christ d'en sortir (!), mais pour permettre aux femmes de voir.

On pourrait, à la limite, dire que Jésus est sorti du Tombeau, mais non pas qu'il en est ressuscité.

Le Christ ressuscité sort donc du séjour des morts, c'est-à-dire de la véritable mort.

C'est très exactement ce qu'a compris l'iconographie orientale, où le Christ est représenté sortant et montant (Vanabasis est une véritable anastasis) du gouffre s 'ouvrant dans la paroi d'un rocher qui représente la porte des enfers, et non celle du rocher dans lequel est creusé le Tombeau.

De même, on voit souvent, dans l'iconographie occidentale, la Croix plantée sur le crâne d'Adam (comme si la mort sur la Croix était dans le même temps la descente dans les Enfers).

Jésus sort victorieux des Enfers.

Telle est proprement sa Résurrection : cette sortie des Enfers, où il est allé vivre jusqu'au bout la mort, et d'où il sort vivant à la Vie éternelle.

Il a vaincu la mort en ce séjour (et non simplement dans le Tombeau) et dans ce combat (non simplement sur la Croix, même si la chose n'est pas fausse non plus, comme l'a vu saint Jean).

Jésus sort victorieux de la mort en sortant des Enfers: là est le lieu de la Résurrection victorieuse.

Il a vaincu la mort en son terrain même {thanatôi thanaton patèsas).

La Résurrection est Résurrection-des-Enfers, et nous comprenons mieux alors le schéma relevé plus haut: le Seigneur passe des Enfers au Ciel.

Car c'est cela ressusciter: «quand Jésus passa de ce monde à son Père» (Jn 13, 1).

La Résurrection n'est pas le passage du Tombeau sur la terre (même s'il y a aussi et de surcroît séjour sur la terre, nous y reviendrons).

La Résurrection est un acte de Dieu arrachant le Christ (ou un acte du Christ s'arrachant) à la mort «tout entière», à la mort «métaphysique» ou «théologique» (comme on voudra, mais vraie mort, mort totale, existentielle), non à la simple mort biologique, matérielle.

Le Père arrache le Christ à la mort pour le faire passer de là à la gloire du Ciel, à la vraie vie (zôè et non point bios).

La victoire de Jésus sur la mort n'est pas simple victoire sur la mort biologique mais, qu'on nous permette l'expression, sur la mort «zôè- logique», sur la mort qui fait perdre la vie.

Le miracle de la Résurrection, c'est qu'un homme qui était vraiment mort puisse être déjà au Ciel, ce qui n'est précisément pas le cas de Lazare, du fils de Naïm ou de la fille de Jaïre.

Ce qu'exprime fort bien saint Paul en un discours de même schéma que celui de Pierre: «Nous aussi, nous vous annonçons (une) Bonne Nouvelle (...): Dieu (l') a ressuscité des morts, sans retour possible à la décomposition (ou: aux Enfers)» (Ac 13, 32, 34).

Du coup aussi, la Résurrection (puisqu'elle n'est pas une simple réanimation personnelle) apparaît tout à fait pour ce qu'elle est, à savoir une victoire contre la mort, et non pas simplement, si l'on peut dire, contre une mort, contre telle mort.

Car c'est la mort qui est vaincue, puisqu'en son propre lieu, «chez elle».

Quelqu'un d'entre les morts, et non pas simplement quelqu'un de mort, sort de la mort, du séjour où elle exerce sa puissance.

Du coup, il ne s'agit plus (et pour le Christ, et pour nous) d'un simple épisode.

Ce qui importe, c'est que Jésus est entré comme sauveur dans les Enfers et qu'il «suffit» ( !) qu'il l'ait fait comme Dieu et comme homme, en son état d'Incarnation, prolongeant ce qu'il a fait en Palestine.

Telle est ici la pointe de la Résurrection de Jésus: la mort, et non pas simplement sa mort, est vaincue.

C'est pourquoi d'ailleurs, encore à la différence de Lazare, il va au Père et retrouve les chemins de la Vie (odous zôès, non du simple bios).

Tout importantes que soient les Apparitions, la Résurrection ne s'identifie pas avec elles, comme notre imaginaire se le représente confusément. Les deux choses sont bien distinctes.

Les Apparitions ne constituent pas la Résurrection: elles en sont la médiation (signes et témoignages), mais non pas le contenu.

La Résurrection n'est pas un simple et merveilleux retour de la présence (désormais glorieuse) de Jésus sur Terre.

«Salut, jour de fête (Pâques), vénérable dans tous les siècles, où Dieu vainquit l'Enfer et monta au Ciel» (Fortunat, Hymne pascale).

Les Apparitions ne sont pas pour autant niées.

Au contraire, elles deviennent ce que sont vraiment des Apparitions : la manifestation de quelqu'un qui est au Ciel, et non point celles de quelqu'un qui se trouve quelque part sur la terre.

Elles sont théophaniques, ce sont des événements qui viennent du Ciel visiter la Terre (ce qui nous permet d'ailleurs de comprendre que Etienne et Paul peuvent parler d'Apparitions du Ressuscité, alors que cependant leur expérience se situe après cette période privilégiée).

Certes, il y a un caractère particulier (témoignage, signe, renforcement de la foi, instructions aux Apôtres, reconnaissances familières, envoi en mission) propre aux seuls quarante jours, mais les Apparitions ne sont pas que cela : tout en ayant une retombée empirique, elles sont des théophanies, des manifestations «célestes», des révélations de Dieu et de sa présence à l'homme dans le Christ devenu Seigneur.

«Dieu l'a ressuscité au troisième jour, et il lui a donné de manifester sa présence» (Ac 10, 40).

Les Apparitions de Jésus ne furent point celles d'un Jésus redivivus, mais d'un Jésus ressuscité, dans la gloire du Père et dans la Puissance de l'Esprit.

Parler ainsi, ce n'est donc pas nier les Quarante jours.

Il y eut bien, pendant un temps déterminé, ces manifestations exceptionnelles du Seigneur venant du Ciel et partageant sur terre l'intimité des croyants et des apôtres pour les initier à sa Résurrection et à ce qu'elle signifie.

Mais ces jours privilégiés ne constituent pas une sorte de «trêve» pendant laquelle Jésus réside (?) comme entre ciel et terre (!).

Ce n'est pas un Jésus resté sur terre qui apparaît à ceux qu'il a choisis, mais le Seigneur ressuscité, venant du ciel, d'auprès du Père.

A cet égard, il est remarquable que, pour Lazare justement, on ne parle pas d'apparitions.

Mais qu'en est-il alors de l'Ascension, si nous disons que Jésus apparaît comme Seigneur venant du Ciel, où il se trouve donc déjà!

En voyant les Apparitions comme des manifestations théophaniques de celui qui est au Ciel, on comprend mieux aussi que Jésus soit généralement invisible (un ressuscité n'est pas visible «comme ça») ; qu'il ne se soit révélé qu'à quelques-uns, capables de révélation ; que même pour ceux-là, il n'est pas vu facilement (Madeleine le prend pour un jardinier ; des apôtres le prennent pour un fantôme ou un esprit flottant sur l'eau ; Thomas est sur ses gardes ; les disciples d'Emmaûs le prennent pour un voyageur et rapportent d'ailleurs fort virilement que, s'il est vrai que des femmes disent l'avoir vu, «nous, nous ne l'avons pas vu»...

Car qu'est-ce que l'Ascension ? Très exactement, la dernière Apparition et la fin des Apparitions.

Au terme des Quarante Jours, les témoins ne bénéficièrent plus de ces manifestations du ressuscité; il «disparut à leurs yeux» (cfr Ac 1, 9); désormais ils ne le virent plus. Jésus, qui depuis la Résurrection des Enfers est au Ciel, met fin à ses manifestations sur Terre.

L'Ascension est la dernière «remontée» au Ciel, comme il y en avait eu après chaque apparition, et sans qu'il faille imaginer, dans ce cas comme dans les autres, une affaire de prodige.

Focant me fait remarquer que le «Je ne suis pas encore monté (oupô anabebèka)», donné par Jésus comme raison à son «Ne me retiens pas», signifie sans doute que, étant donné que l'Esprit n'a pas encore été donné (Pentecôte), l'entrée de Jésus dans la gloire du Père, bien qu'effective, n'est pas encore pleinement accomplie théologiquement.

Il me signale aussi cette superbe exégèse augustinienne de la parole à Marie-Madeleine : «(Ne me retiens pas), je ne suis pas encore ressuscité (anabebèka, monté) dans ta tête», ma Résurrection n'est tout à fait complète qu'à partir de ta foi.

Prise dans son ensemble, la tradition voit dans la Descente aux Enfers comme trois «moments», et trois moments précisément :

1. Un combat contre le Démon
La tradition orientale est restée très fidèle à cet aspect du séjour aux Enfers, que notre Occident tend davantage à rationaliser par des abstractions (lutte contre le mal, le péché, la mort, etc). 

Que nous dit-elle? Que, après sa mort sur la Croix, le Christ poursuit, dans l'ultime repaire du mal (du Malin), la lutte contre le péché, le mal et la mort

Cette dramatisation n'a pas seulement l'avantage de souligner, une fois de plus, que le Christ a connu vraiment la mort. Elle a surtout l'avantage de montrer que le péché ne relève pas d'une situation simplement morale (en ce sens: «terrestre», concernant les seuls rapports entre les hommes).

Dans ce cas, le salut pourrait être assuré par simple effort moral.

Il s'agit d'une situation bien plus grave : par le péché, l'homme a manqué son destin, il a perdu l'accès à (l'Arbre de) la Vie.

La question est d'ordre «infernal».

Le drame du péché consiste en une erreur de destinée, non de simple morale.

II s'agit, pour le Sauveur, dans cette «démonisation» de la Descente aux Enfers, de signifier que son combat va jusqu'aux racines «ontologiques», destinales du mal, et que ce combat doit déboucher sur une victoire contre celui qui a empêché l'accès à la Vie (signifié par le second Arbre), qui a fermé l'accès à ce qui constitue la fin et la destinée de l'homme.

Le combat du Prince de la Vie contre le Démon, prince de la mort, qui détient la vie en otage, doit rouvrir l'accès à la Vie.

La Résurrection n'est pas un prodige, mais une victoire. 

2. La prédication aux enchaînés
«Le Christ lui-même est mort pour les péchés, une fois pour toutes, lui juste pour les injustes, afin de nous présenter à Dieu, lui mis à mort en sa chair, mais rendu à la vie par l'Esprit.

C'est alors qu'il est allé prêcher même aux esprits en prison, aux rebelles d'autrefois, quand se prolongeait la patience de Dieu aux jours de Noé» (1 P 3, 18-20; cfr aussi 4, 6)43.

La tradition occidentale, rejoignant pleinement cette fois la tradition orientale, est restée fidèle à cette vision des choses.

Sa prédication salutaire, le Christ vient l'apporter aussi à ceux qui n'ont pu le connaître en terre de Judée et de Galilée.

Le Seigneur vient leur annoncer, à eux aussi, la bonne nouvelle du salut. Alors seulement s'accomplit toute l'évangélisation. «Celui qui a dit à Adam (dans le Jardin): 'Où es-tu?', (...) est descendu au Shéol (...) et il l'a trouvé.

Il l'a appelé et lui a dit: 'Voici que je suis descendu après toi pour te ramener à ton héritage'» (s. Ephrem, lit. syr. pascale).

3. La sortie victorieuse
Ayant donc séjourné dans les Enfers (combat contre le Démon, princ(ip)e du mal, et prédication aux morts), le Christ, alors, sort des Enfers, véritable exodos, et «enfin» ressuscite. «Tertia die resu- rexit a mortuis».

À cet égard, il est remarquable que, à l'origine, la triple immersion (je ne parle pas de la triple invocation) baptismale, se référait non à la Trinité, mais aux «trois jours» de «sépulture» dans la mort.

Le baptême chrétien est une plongée dans la mort du Christ («vous tous qui avez été baptisés (plongés) dans le Christ...») et une sortie victorieuse avec lui de cette demeure (cfr Jean Chrysostome, Hom., 40).

En quittant le séjour des morts, comme le montrent superbement les icônes où il tire Adam et Eve par les poignets, Jésus entraîne victorieusement dans son propre accès à la Vie et en même temps que lui, ceux qui sont déjà morts (ils n'ont pas seulement été enseignés et délivrés du Démon).

La Résurrection de Jésus est, dans le même temps, sa résurrection et celle des autres.

Elle n'est pas seulement victoire personnelle («Dieu l'a délivré des affres de la mort»), mais victoire qui «empoigne» ceux qui étaient déjà morts et victimes de la perdition (Unheil).

Jésus, en ressuscitant, est en même temps le Ressuscité et le Ressuscitant, celui qui est arraché et celui qui arrache au Mal et à la mort, pour entraîner victorieusement dans la Vie ceux qui restaient prisonniers.

Ce n'est donc pas seulement la Croix qui est un combat et un arrachement au mal. 

 Ce n'est pas pour rien qu'on parle de Pâques comme d'un nouvel Exode. Pâques «prend du temps», comme prit du temps la traversée du désert et, ici, la traversée des Enfers.

II est remarquable que le nom des icônes représentant la sortie des Enfers soit celui de «Anastasis» et désigne cette Résurrection comme rédemptrice, puisque ces mêmes icônes représentent toujours le Seigneur, non point seul mais arrachant les hommes à la mort.

 Ce caractère de victoire «demandant effort» y est encore souligné par le fait que le Christ tient les protoparents par les poignets, pour qu'ils ne risquent pas de glisser s'ils étaient seulement tirés par la main, nous assurent les iconologues.

 Jésus n'est pas seulement le Ressuscité (resuscitatus), mais aussi et dans le même temps le Ressuscitant (resuscitans, participe actif).

Le destin personnel de Jésus et le salut des sauvés coïncident.

Ne «fallait-il pas» que le Christ fût lui-même sauvé des Enfers (cfr Ac 2, 24), pour qu'il en puisse sauver les autres? 

C'est après avoir vaincu la mort en son lieu et sauvé les morts en leur séjour, que Jésus est vainqueur et ressuscite. 

... ne peut-on être tenté d'y voir la Résurrection au troisième jour comme le véritable «consummatum est» de la Croix ?

L'agonie a duré jusqu'au troisième jour.

Le thème de la Descente aux Enfers, qui ne réduit pas la mort à la Croix, mais l'étend à tout le déploiement d'un drame dans le temps et l'éternité, - tout cela ne permet-il pas de mieux saisir toute la signification destinale de l'acte de salut du Christ?

Qu'est-ce que l'homme selon la foi chrétienne?

Un être destiné à partager un jour plénièrement la vie de Dieu. L'homme est théologal (comme il est aussi rationnel, social, affectif, etc).

Cette anthropologie de destinée théologale se joue «entre ciel et terre», entre don de Dieu et réponse (ou refus) de l'homme.

Cette destinée, l'homme l'a reçue du Père à la Création.

Mais, en ce qu'on appelle énigmatiquement un drame originel, et qui fut précisément une erreur de destinée, il en a perdu l'accès.

Le Fils de Dieu ressuscite la Création.

Et il fait de l'homme un être résurrectionnel, au même titre que le Père a fait de l'homme un être créationnel.

À la limite (à la limite), on pourrait dire que c'est le péché (erreur de destinée) qui a modifié l'ordre de la création, plus que la Résurrection qui, en quelque sorte, ne fait que reprendre l'ancien vœu créateur pour en refaire don à l'homme.

Désormais, c'est en disant oui à sa nature résurrectionnelle, que l'homme trouvera le salut, c'est-à-dire le chemin de sa destinée.

Extraiy​​​​​​ts de L'agonie de la Résurrection ou la Descente aux Enfers Adolphe Gesché
Revue Théologique de Louvain  Année 1994  25-1  pp. 5-29

Télécharger l'article complet

L'agonie de la Résurrection ou la Descente aux Enfers - Persée (persee.fr)

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