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3 avril 2024 3 03 /04 /avril /2024 19:30

Il est parfois difficile pour les fidèles de trouver un père spirituel, nombre d’entre eux n’en ont pas, que conseilleriez-vous à ces gens ? 

– Je leur conseillerais d’aller se confesser à tout prêtre qui est disponible, et de bien se confesser. Il y a de nombreux livres sur la confession, on peut les trouver et les lire.

Il est important de se préparer à la confession : prier, examiner sa vie depuis la dernière confession, comment cette vie s’est déroulée à l’égard du prochain, de Dieu et de soi-même.

Ce que j’ai fait, a-t-il été agréable à Dieu ou non ?

L’homme remarque ainsi ce qui est nécessaire à confesser, chacune de ses blessures spirituelles.

Lorsqu’il écrit ce qu’il veut dire pour ne rien oublier et qu’il le confesse, il reçoit la grâce de Dieu au moment où le prêtre lui lit la prière d’absolution.

Aussi, la première chose que l’on peut dire est de se confesser le mieux que l’on peut. On peut aller vers tout prêtre qui est disponible.

Il est important de vouloir changer et de prier que Dieu éclaire le prêtre auprès duquel on se confesse et lui donne la parole nécessaire pour vous. Parfois, il ne dit rien, si ce n’est « patiente et prie ».

Mais le plus important dans la confession est que vous recevez la grâce divine et que vos péchés sont pardonnés.

Cela doit vous inciter à ne pas vous arrêter sur la voie du salut, mais à aller de l’avant.

Bien sûr, c’est une grande bénédiction pour l’homme d’avoir un bon père spirituel.

Mais, même si l’on ne peut en trouver un, il est possible pour les fidèles de mener une vie spirituelle sérieuse en Christ, une vie pleine de grâce, lorsque l’on change du pire vers le meilleur, une vie par laquelle on ressent l’avant-goût du ciel.

Si la personne a néanmoins un père spirituel, comment construire ces relations spirituelles afin qu’elles soient justes, agréables à Dieu ?
Il me semble que tout père spirituel doit considérer celui qui vient à lui dans une perspective définie.

Celle-ci consiste à voir l’homme non pas seulement comme il est à ce moment, mais comment il peut devenir avec la grâce de Dieu, lorsqu’il surmonte ses passions.

L’homme change s’il observe les commandements divins, s’il vit de la vie de l’Église.

Il faut regarder l’homme depuis cette perspective.

Comment Dieu Lui-même regarde-t-Il l’homme ? Comme Son image. Dieu veut de nous que nous révélions Son image en nous.

Et c’est notre point de départ. Le père spirituel voit ce que l’homme peut devenir, et sa tâche fondamentale est de le soutenir, de l’encourager à vivre de la vie de l’Église.

Une telle vie implique la participation régulière au sacrement de la confession, de la communion avec la bénédiction du prêtre, le travail sur ses passions, l’aspiration à acquérir l’humilité.

Et lorsque tout cela est présent dans la vie de l’homme, de telles relations spirituelles, en définitive, transforment sa vie et deviennent pour lui une bénédiction.

Monseigneur, vous avez étudié la Patristique et la psychologie à l’Université de Thessalonique, et vous y avez défendu une thèse de doctorat. Quelle est la cause fondamentale de la survenance d’une dépression chez nos contemporains ? Comment peuvent-ils se délivrer d’un tel état ?
Le dépressif voit la vie en noir. Tout est sombre autour de lui. Son avenir lui semble sombre et sans espoir.

Une telle personne se voit elle-même aussi en noir, ne voit rien de bien en elle.

Or, pour le chrétien, s’il l’est véritablement, s’ouvre une autre perspective pour se regarder soi-même et le monde.

Bien sûr, les passions restent dans les chrétiens, et ils s’efforcent de s’en débarrasser, mais ils voient aussi en eux les vertus qu’il faut développer, une perspective de développement.

Lorsque le chrétien regarde autour de lui, il voit ses frères et sœurs, il voit chacun et chacune d’entre eux comme l’image de Dieu.

Il va à l’église et embrasse les saintes icônes. Et il comprend qu’il n’est pas seul dans ce monde, mais qu’il y a autour de lui « une nuée de témoins » (Hébr. XII, 1), véritablement une immense multitude de saints témoins.

Lorsque le chrétien regarde devant, vers son avenir, il voit la possibilité d’entrer dans le Royaume céleste, de demeurer éternellement avec le Christ, avec notre Reine, la Très sainte Mère de Dieu, et avec tous les saints.

Dans un tel cas, il est déjà très difficile de rester dans un état dépressif.

Je pense que, pour les chrétiens orthodoxes, il est très bien de toujours se rappeler les exemples des saints martyrs, qui restèrent fidèles à la sainte foi orthodoxe jusqu’à la fin et reçurent ainsi leurs couronnes.

Ces saints martyrs ont triomphé dans leur patience pour le Christ et, à ce moment, comme dans le lisons dans leurs vies, ils étaient joyeux.

Ils savaient qu’ils seraient torturés, qu’ils devraient subir de nombreuses souffrances physiques.

Les gens qui les entouraient les haïssaient, se moquaient d’eux, et ils le supportaient avec fermeté. En définitive, avec les tortures de différentes sortes, tout se terminait par la mort physique.

Si vous regardez l’exploit des martyrs du point de vue séculier, ils auraient dû être les gens les plus dépressifs du monde. Mais que voyons-nous ? Ils sont restés joyeux.

Et tout cela parce qu’ils dirigeaient leur regard sur le Christ et ressentaient qu’Il était avec eux dans toute Sa puissance. Il me semble que la solution du problème de la dépression réside dans le changement du regard que porte l’homme sur le monde, une sorte de metanoia.

Il faut le changer, depuis le regard séculier, mondain, privé de spiritualité, jusqu’au regard spirituel et commencer à regarder le monde avec les yeux de la foi.

Bien sûr, il existe des cas de dépression clinique, lorsque la cause de la dépression est un déséquilibre chimique dans le cerveau humain.

Mais, indubitablement, un tel état est souvent conditionné, précisément, par la façon dont l’homme regarde le monde.

Le regarde-t-il dans la perspective de l’Évangile et des saints Pères ? Ou bien ce regard est-il athée, comme si Dieu n’existait pas dans ce monde ?

Dans le dernier cas, nous devons reconnaître qu’il s’agit du regard d’un insensé : « L’insensé dit dans son cœur : il n’y a pas de Dieu » (Ps. 13,1).

Il y a beaucoup de gens qui, extérieurement, semblent croyants. Ils vont à l’église, vénèrent les icônes, se signent, mais leur foi est faible, ce sont eux que le Seigneur appelle dans l’Évangile « hommes de peu de foi » (Matth. VI,30).

Que faut-il pour l’homme peu croyant ? Il faut prier : « Seigneur donne-moi plus de foi, une foi forte comme chez les saints ».

Et si nous avons la foi, comme chez les saints, si nous avons l’amour du Christ, comme chez les saints, alors nous aurons la même joie que chez les saints.

Alors, nous comprendrons ce que les saint apôtre Paul voulait dire par ses paroles : « Soyez toujours joyeux » (I Thess. V, 16). Et c’est précisément ce qu’il nous faut, à nous chrétiens.

Est-il possible, pour l’homme contemporain, d’acquérir une foi aussi forte que chez les saints ?
Pour acquérir une telle foi, cette prière est nécessaire et importante : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur ».

La prière est nécessaire, avant de s’endormir, à notre réveil, pendant toute la journée.

L’amour du Christ est important. Il faut chercher des possibilités de Lui être agréable.

Dans chaque situation, nous avons un choix : agir selon les passions ou agir comme cela est agréable à Dieu.

Nous devons toujours nous demander : « Quelle est ma réaction à telle ou telle situation qui sera la plus agréable à mon bien-aimé Seigneur Jésus-Christ ? »

Il faut agir en conséquence. Et alors, le Christ, chaque fois, nous enverra un peu de Sa grâce.

Si nous acquérons graduellement la grâce divine dans notre cœur, c’est cela précisément qui aidera la graine de la foi de grandir dans notre cœur.

Et de cette graine peut apparaître une magnifique fleur parfumée. 

Chez chacun de nous, il y a un cœur vivant qui bat, aime et souffre.

Et il faut que nous nous efforcions à aimer plus le Christ, croître dans l’amour envers Lui, aimer plus la Mère de Dieu, s’efforcer d’être plus obéissant aux commandements du Christ.

Certains décrivent cette croissance comme une échelle, certains comme l’ascension d’une montagne.

Mais l’essence ne change pas, il s’agit de la croissance spirituelle.

Et il n’est pas nécessaire que ce soit brusque, saccadé, non. Doucement, pas à pas.

Rappelez-vous ce qu’a dit le Sauveur : « Quiconque donnera seulement un verre d’eau froide à l’un de ces petits parce qu’il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense » (Matth. X,42).

Les petits pas que les chrétiens accomplissent parce qu’ils sont chrétiens et qu’ils veulent montrer à Dieu qu’ils l’aiment s’additionneront en quelque chose de plus grand.

Et à la fin, l’homme deviendra un saint.

Encore une fois, je voudrais insister sur le fait qu’il s’agit d’une question de foi.

Nous avons des exemples de saints, dont des saints contemporains, qui montrent par leur vie que l’on peut atteindre la sainteté.

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