Chacun est attaché à sa propre tradition [chrétienne], souvent d'une manière passionnelle. Or, la vie en Christ transcende toute conceptualisation, toute formulation... C'est pourquoi nous avons besoin d'un œcuménisme spirituel, le seul qui puisse vraiment rapprocher les chrétiens.
La liberté en Christ, propre aux pères spirituels, les rend capables de ne rien absolutiser, sans pour autant relativiser, de voir l'essentiel et de ne pas tout transformer en dogme, de distinguer entre la vérité révélée et les différentes pratiques, rites ou traditions qui ne sont pas immuables, et, surtout, de ne pas instrumentaliser la vérité, c'est-à-dire la transformer en arme contre les autres. La liberté en Christ, propre aux pères spirituels, les rend capables aussi de voir les fruits de l'action du Saint-Esprit partout où le Christ est approché avec foi et sincérité. Car dans toutes les confessions, il y a des fidèles sincères qui aiment le Christ et le prochain, et qui font tout pour leur salut.
La liberté en Christ nous donne surtout un esprit d'autocritique.
Metropolite Seraphim (Joanta) du patriarcat orthodoxe de Roumanie en Allemagne et Europe centrale