15 juin 2009
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Ce que nous léguera la période que nous traversons, nous n'en savons rien. Nous ne savons même pas quand nous pourrons faire le bilan de cette maladie de langueur. Plus tard, les historiens lui donneront un nom. Tant que nous ne connaissons pas la « fin du film », nous ne pouvons nous livrer qu'à des conjectures sans vérification. Ou à des espoirs !
Que de tout ces maux naisse un bien. Voilà le souhait à la réalisation duquel une volonté partagée pourrait s'atteler. Qu'il y ait, demain, des types de comportements, des gaspillages, des illusions, des réflexes qui n'aient plus court. Que demain, et pour longtemps, l'humanité n'éprouve plus les efFets néfastes de cette âpreté au gain, de cette fièvre du court terme qui ont donné le coup de grâce à la croissance.
Que la raison l'emporte durablement sur la déraison, et que les profiteurs, les chantres de l'inégalité, les illusionnistes, les goinfres en un mot, cessent de chercher à assouvir leurs appétits. Et, aussi, cessent de nous faire croire qu'il y a un ordre dans le désordre de l'injustice, une organisation dans la jungle, une légitimité sacrée dans le « marché », une fatalité naturelle dans les inégalités.
Si, demain, tout cela est caduc, nous pourrons dire : nous avons retrouvé le chemin de la sagesse. Et que de la crise sera sortie une civilisation ayant repris ses esprits. Ajusté d'une autre façon la hiérarchie de ses « valeurs », remis à leur juste place le goût du lucre, abandonné la tolérance pour les obscénités de l'égoïsme et rendu la société plus sobre et plus soudée. Le jour où nous constaterons cela, on pourra dire que nous avons vécu une mue de la civilisation. Qu'un vieux monde aura péri pour en enfanter un autre. Oui, vivement la sortie, si elle débouche sur cela !
BRUNO FRAPPAT
Panorama Juin 2009
Que de tout ces maux naisse un bien. Voilà le souhait à la réalisation duquel une volonté partagée pourrait s'atteler. Qu'il y ait, demain, des types de comportements, des gaspillages, des illusions, des réflexes qui n'aient plus court. Que demain, et pour longtemps, l'humanité n'éprouve plus les efFets néfastes de cette âpreté au gain, de cette fièvre du court terme qui ont donné le coup de grâce à la croissance.
Que la raison l'emporte durablement sur la déraison, et que les profiteurs, les chantres de l'inégalité, les illusionnistes, les goinfres en un mot, cessent de chercher à assouvir leurs appétits. Et, aussi, cessent de nous faire croire qu'il y a un ordre dans le désordre de l'injustice, une organisation dans la jungle, une légitimité sacrée dans le « marché », une fatalité naturelle dans les inégalités.
Si, demain, tout cela est caduc, nous pourrons dire : nous avons retrouvé le chemin de la sagesse. Et que de la crise sera sortie une civilisation ayant repris ses esprits. Ajusté d'une autre façon la hiérarchie de ses « valeurs », remis à leur juste place le goût du lucre, abandonné la tolérance pour les obscénités de l'égoïsme et rendu la société plus sobre et plus soudée. Le jour où nous constaterons cela, on pourra dire que nous avons vécu une mue de la civilisation. Qu'un vieux monde aura péri pour en enfanter un autre. Oui, vivement la sortie, si elle débouche sur cela !
BRUNO FRAPPAT
Panorama Juin 2009