Vous êtes, mon Seigneur-Jésus, dans la sainte Eucharistie, Vous êtes là, à un mètre de moi dans ce tabernacle ! Votre corps, Votre âme, Votre humanité, Votre divinité, Votre être tout entier est là, dans sa double nature ; que Vous êtes près, mon Dieu, mon Sauveur, mon Jésus, mon Frère, mon Epoux, mon Bien-Aimé ! [...]...
Vous n'étiez pas plus près de la Sainte Vierge, pendant les neuf mois qu'elle Vous porta dans son sein, que Vous ne l'êtes de mol quand Vous venez sur ma langue dans la Communion ! [...]
Sainte Magdeleine n'était pas plus près de vous, assise à Vos pieds à Béthanie, que je ne le suis au pied de cet autel ! Vous n'étiez pas plus prés de Vos apôtres quand Vous étiez assis au milieu d'eux, que Vous n'êtes près de moi maintenant, mon Dieu ! [..]
Que je suis heureux ![..]
Etre seul dans ma cellule et m'y entretenir avec Vous dans le silence de la nuit, c'est doux, mon Seigneur, et Vous êtes là comme Dieu, ainsi que par Votre grâce; mais, pourtant, rester dans ma cellule quand je pourrais être devant le Saint-Sacrement, c'est faire comme si sainte Magdeleine, quand vous étiez à Béthanie, Vous laissait seul... pour aller penser à Vous, seule dans sa chambre.
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Quand on aime, ne trouve-t-on pas bien, parfaitement employé tout le temps passé auprès de ce qu'on aime ? N'est-ce pas le temps le mieux employé, sauf celui où la volonté, le bien de l'être aimé nous appellent ailleurs ?
[…]
" — Partout où est la Sainte Hostie est le Dieu vivant, est ton Sauveur aussi réellement que quand II était vivant et parlant en Galilée et en Judée et qu'Il est maintenant dans le Ciel... Ne perds jamais une communion par ta faute : une communion, c'est plus que la vie, plus que tous les biens du monde, plus que l'univers entier, c'est Dieu Lui-même, c'est Moi, Jésus. Peux-tu me préférer quelque chose ? Peux-tu, si tu m'aimes tant soit peu, perdre volontairement la grâce que je te fais d'entrer ainsi en toi ?... Aime-Moi de toute l'étendue et dans toute la simplicité de ton cœur... ".
Ne jamais perdre un instant, un seul instant de présence devant le Saint-Sacrement, quels que soient les difficultés morales ou matérielles, les souffrances et les dangers à affronter pour cela : l'univers entier n'est rien à côté du Maître de l'univers qui réside dans le tabernacle.
Charles de Foucauld