Vous trouverez ici des textes extraits de mes écoutes et lectures "spirituelles". Si un mot, une phrase, une
pensée, touche votre coeur c'est que Dieu vous a fait signe par les mots de ceux qu'Il inspire.
Si elle permet une ouverture humble à ce que l'on vit et à ce que les autres vivent, alors la méditation peut se rapprocher de la prière. Bénédicte Draillard reçoit Nicole Fabre.
La méditation fait souvent la Une des magazines - la méditation en pleine conscience a tout spécialement le vent en poupe: quelle différence avec la prière? Dans un monde sursaturé de bruits, d'informations, "de gens qui méditent à votre place et vous disent ce qu'est le bonheur", beaucoup réalisent qu'il faut se mettre à l'écoute du silence, qu'il faut considérer "la beauté du vide". Pour Nicole Fabre, ce vide est propice à une maturation. La méditation cependant ne doit pas isoler des autres ou centrer sur soi, "ce qui serait dramatique". La méditation peut rejoindre la prière quand elle permet une ouverture humble à ce que l'on vit et ce que les autres vivent.
"La prière unifie le coeur, l'esprit, le corps...
Quelque chose qui touche à la réconciliation profonde.
Elle unifie l'égoïsme et la générosité que chacun porte en soi."
Dans la prière le lien se fait entre tout ce que l'on entend, ce que l'ont voit, ce qui décourage, ce qui donne de l'espérance, ce qui rend joyeux. Les êtres humains sont perpétuellement traversés d'émotions, de désirs et de pensées contradictoires. "Chacun ressent en soi des forces de joie et d'espérance et aussi de découragement." Etty Hillesum (1914-1943), jeune femme juive morte à Auschwitz et considérée comme une grande mystique, a bien senti que ce combat se trouve en chacun. La prière peut être une force immense: quand l'on se sent impuissant à changer le monde autour de soi, on a tous la possibilité d'agir en soi. "Et on ne sait jamais ce que Dieu fait du travail que l'on fait nous-mêmes."
INVITÉE
Nicole Fabre , pasteur de l'Eglise protestante unie, bibliste et aumônier d'hôpitaux
Le père molinié (1918-2002), dominicain, foudroyé par la miséricorde après ses études de philosophie a dépensé sa vie en prédications. Le père Molinié ne s’adresse pas aux savants, il parle en pauvre pécheur à de pauvres pécheurs. L’unique priorité qui traverse tout son enseignement c’est le Salut, l’expérience foudroyante de l’amour de Jésus.
Dans cet enseignement il nous parle de l'"esprit d'enfance" et commentant en particulier la relation de Pierre avec Jésus il nous donne un éclairage décapant sur notre propre spiritualité et nos illusions.
Il pointe aussi notre incompréhension de ce qui fonde la Loi de l'AT et ce qu'est vraiment le christianisme.
Pour moi un enseignement jubilatoire plein d'humour.
Ernest Renan a joui de son vivant et longtemps encore après d'une immense notoriété comme savant et comme écrivain, cet homme dont Anatole France disait, peu après ses éclatantes funérailles nationales, qu’il avait été (rien de moins !) « l’un des plus vastes génies de son temps, la plus grande lumière du XIXe siècle », « la probité de son esprit égalant la vigueur de son intelligence ». Certes, il apparaît que la postérité ne réserve plus cette place à Renan aujourd’hui, mais dans le même temps son souvenir resurgit souvent quand on débat – est-il rien de plus actuel ? – des relations entre l’Église et l’État, entre la foi et la raison, entre les différentes civilisations.
Et surtout il est une référence à laquelle il est fait toujours appel, au cœur du questionnement si prégnant par les temps qui courent, sur la crise supposée de la nation en face de toutes les formes de la mondialisation. Il l’a définie, cette nation, dans une conférence célèbre, d’une manière qui n’a rien perdu de sa pertinence et de sa force.
Philippe Barret, docteur en science politique, inspecteur général de l’Éducation nationale, a consacré jadis à Ernest Renan un livre qui garde sa pleine valeur d’information et de réflexion. Il est l' invité de Jean-Noël Jeanneney