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« Hors de l'Église il n'y a pas de salut » est une expression latine de Cyprien de Carthage. La phrase exacte est Salus extra ecclesiam non est et se trouve dans ses lettres Epistula 4, 4 et Epistula 73, 21,2.
Ce principe se situe au centre de la sotériologie catholique et a été l'objet de nombreuses controverses.
Pour certains, comme le jésuite américain Feeney, les fidèles des autres religions, ou encore les athées ne peuvent être sauvés, faute de la foi nécessaire au salut ; mais la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a rappelé la constante condamnation de cette opinion dans le magistère faisant valoir l'ignorance invincible et le primat de la Charité.
D'autres voudraient rejeter cette sentence au titre que ou bien toutes les traditions religieuses se valent ou bien la miséricorde divine ne permettrait pas que la liberté humaine puisse rejeter Dieu définitivement, c'est-à-dire la possibilité de l'enfer.
Ces interprétations ont aussi été écartées constamment par l'Église, comme lors du dernier Concile Œcuménique, Vatican II, dans la Constitution Lumen Gentium n°14 : le salut en Jésus ne s'opère pas sans le corps qu'il s'est formé, l'Église2.
L'Église catholique se définit comme une communion eucharistique. L'expression « Hors de l'Église, point de salut » signifie que les sacrements permettent aux fidèles de participer à la vie de Dieu et que c'est Dieu qui donne le salut.
Il s'applique différemment aux différentes situations spirituelles : "D'une acception pleine et totale de la notion d’Église (la plénitude catholique) à ses réalisations imparfaites, mais encore fondées sur le baptême sacramentel (communautés séparées) et à ses réalisations imparfaites n'incluant pas les institutions du Christ (religion juive, confessions monothéistes, religions hors du courant biblique, situations a-religieuses), c'est toujours par une appartenance - plus ou moins parfaite - à l’Église que l'on est sauvé."
Cet adage exprime la nature ecclésiale et communautaire du salut tel qu'il est pensé en théologie catholique.
Le principe est commenté dans les numéros 846 à 848 du catéchisme de l'Église catholique.
« Comment faut-il entendre cette affirmation souvent répétée par les Pères de l'Église ?
Formulée de façon positive, elle signifie que tout salut vient du christ Tête par l'Église qui est son Corps :
Appuyé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition, le Concile enseigne que cette Église en marche sur la terre est nécessaire au salut.
Seul en effet le Christ est médiateur et nécessaire au salut : or, il nous devient présent en son Corps qui est l'Église et en nous enseignant expressément les nécessités de la foi et du baptême, c'est la nécessité de l'Église elle-même dans laquelle les hommes entrent par la porte du Baptême, qu'Il nous a confirmée en même temps.
C'est pourquoi ceux qui refuseraient soit d'entrer dans l'Église catholique, soit d'y persévérer, alors qu'ils la sauraient fondée de Dieu par Jésus-Christ comme nécessaire, ceux-là ne pourraient être sauvés.
Cette affirmation ne vise pas ceux qui, sans qu'il y aille de leur faute, ignorent le Christ et son Église :
En effet, ceux qui, sans faute de leur part, ignorent l'évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d'un cœur sincère et s'efforcent, sous l'influence de sa grâce, d'agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, ceux-là peuvent arriver au salut éternel ».
« L'Église sait que la question morale rejoint en profondeur tout homme, implique tous les hommes, même ceux qui ne connaissent le Christ et son Évangile, ni même Dieu.
Elle sait que précisément sur le chemin de la vie morale la voie du salut est ouverte à tous, comme l'a clairement rappelé le Concile Vatican II » (Jean-Paul II, Veritatis Splendor).
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