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26 mars 2023 7 26 /03 /mars /2023 19:30

 

« Seigneur, celui que tu aimes est malade » (Jean 11,3).

 

Bien-aimés frères et sœurs en Christ,

En ressuscitant Lazare d’entre les morts, le Christ manifeste à la fois sa nature divine et humaine.

Il est divin parce qu’il est « la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra » Jn 11,25).

Il a ressuscité Lazare d’entre les morts car « elle servira à la gloire de Dieu, afin qu’à travers elle la gloire du Fils de Dieu soit révélée » (Jn 11:4).

 

Les gens n’avaient jamais entendu parler d’un homme qui était mort depuis quatre jours et qui était ressuscité—seul Dieu pouvait le faire.

Mais Jésus a aussi manifesté Sa nature humaine, parce qu’Il « frémit en son esprit, et fut tout ému » (Jn 11,33) quand on lui a annoncé la mort de Lazare.

Dans le verset le plus court de toute l’Écriture, nous lisons : « Jésus pleura » (Jn 11 :35), car telle était la relation profonde et intime entre Jésus et Lazare.

Même la mort n’a pas pu séparer Lazare de l’amour et de l’amitié de Jésus. Car même dans son plus profond chagrin, le Christ savait que Dieu « essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car ce qui existait avant a disparu » (Apoc 21,4).

Dans la tradition celtique, il y a une forte présence d’amitié spirituelle, telle que l’amitié aimante entre Jésus et Lazare.

C’est ce qu’on appelle Anam Ċara, ou ami de l’âme, du mot gaélique « Anam », âme, et « Ċara », ami.

Cet « ami de l’âme » était une personne qui agissait en tant qu’enseignant, compagnon ou guide spirituel.

Et dans la tradition celtique, ces « amis de l’âme » étaient considérés comme une partie essentielle et intégrale du développement spirituel.

Saint Paul nous dit : « Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l’amour et à de belles œuvres » (Hébreux 10,24).

Parmi les Pères de l’Église, de telles saintes amitiés existaient entre saint Grégoire de Nazianze et saint Basile le Grand ; dans l’Église celtique entre St Patrick d’Irlande et St Brigit de Kildare ; et dans l’Eglise romaine entre saint François d’Assise et sainte Claire.

Saint Grégoire parle de saint Basile en ces termes : « Nous semblions être deux corps avec un seul esprit.

Même si nous ne pouvons pas croire ceux qui prétendent que tout est contenu dans tout, vous devez pourtant croire que dans notre cas chacun de nous était dans l’autre et avec l’autre.

Notre unique objet et ambition était la vertu, et une vie d’espérance dans les bénédictions à venir ; nous voulions nous retirer de ce monde avant de le quitter.

C’est dans ce but que nous avons ordonné nos vies et toutes nos actions.

Nous avons suivi les conseils de la loi de Dieu et nous nous sommes incités mutuellement à la vertu.

Si ce n’est pas trop vantard à dire, nous avons trouvé l’un dans l’autre une norme et une règle pour discerner le bien du mal. »

Même parmi les anciens préchrétiens, un Aristote définissait l’amitié comme « une seule âme habitant deux corps ».

Jésus a pleuré sur la mort physique temporaire d’un ami, alors combien plus doit-il pleurer sur la mort spirituelle d’un pécheur ?

Dans la vie, les vrais amis sont « l’huile et les parfums [qui] réjouissent le cœur, et la douceur d’un ami vaut mieux que nos propres conseils » (Prov 27,9).

Déjà ici-bas, « qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble! » (Ps 133,1).

Alors imaginez à quel point ce sera joyeux et béni pour nous au ciel « de demeurer ensemble dans l’unité » avec tous nos vrais amis spirituels.

Si nous nous lions vraiment d’amitié avec le Christ ici-bas, alors Il sera notre très cher Anam Ċara pour toute l’éternité.

Amen.

Monseigneur Paul Dupuis

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